Il est reconnu que pour avoir une saine alimentation, nous devons restreindre notre consommation de gras. Cependant, jusqu’à quel point devons-nous abolir complètement les graisses de notre alimentation? Est-ce que le gras est notre ennemi ou bien peut-il nous être utile pour certaines fonctions?
Tout d’abord, il est important de prendre conscience que c’est grâce à nos réserves de graisse que notre espèce a réussi à survivre depuis l’âge de pierre. Si nous remontons à l’époque des hommes des cavernes, alors que nous n’avions pas accès aussi facilement à la nourriture, nous devions travailler fort pour réussir à nous nourrir. Nous avons dû faire face à plusieurs périodes de jeûne et c’est grâce à notre capacité à accumuler des graisses que nous avons pu trouver le carburant nécessaire pour passer à travers ces périodes plus difficiles. Pour survivre, tout le monde doit avoir un minimum de graisse corporelle accumulée. Pour qu’une femme soit dans son poids santé, elle devrait avoir entre 18 et 25% de masse adipeuse; pour l’homme, ce taux se situe entre 15 et 20%.
De plus, la graisse possède plusieurs autres fonctions. En premier lieu, c’est une source dense en énergie, car dans un gramme de gras il y a 9,3 calories, contrairement aux protéines et aux glucides qui ne contiennent que 4,1 calories par gramme. C’est donc un carburant très efficace qu’on utilise pour faire avancer notre machine. Cette densité joue aussi un rôle du côté de notre sentiment de satiété, car on reçoit plus rapidement le message qui nous dit que nous n’avons plus faim. Ensuite, elle nous sert de protection et d’isolation, puisque les personnes qui ont plus de graisses ont une plus grande facilité à conserver leur chaleur. Elle permet, par ailleurs, d’assurer le transport de nutriments tel que les vitamines. Par exemple, le fait d’ingérer de l’huile d’olive en même temps qu’une tomate favorise l’absorption des composantes de celle-ci. Finalement, ça donne du gout! Il est important de garder en tête que le fait de manger doit rester un des petits plaisirs de la vie.
L’envers de la médaille, maintenant. Nous savons que le fait de consommer trop de graisses peut nuire à notre santé. Cela peut causer de l’embonpoint ou de l’obésité, ceux-ci pouvant entrainer plusieurs problèmes de santé tels que le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’augmentation du taux de cholestérol et certains types de cancer. Comment trouver un juste milieu? Nous devrions manger de 1 à 1,2 gramme de graisse par kilogramme de notre poids corporel. Par exemple, une personne qui pèse 68 kg (150 lbs) devrait manger entre 68 et 82 grammes de gras par jour. Sachant qu’un sandwich Big Mac contient 26 grammes de lipides à lui seul, nous constatons qu’il est facile de se rendre de façon quotidienne à l’apport suggéré.
Il est aussi intéressant de faire la différence entre le bon gras et le mauvais gras. Nos choix seront beaucoup plus santés si nous consommons ces 68 grammes avec de bons gras. Afin de différencier quels produits en contiennent, il est important de jeter un coup d’œil au tableau de valeurs nutritives. Dans la section des lipides, les termes «gras trans» et «gras saturés» représentent le mauvais gras. Le produit qu’on choisit doit donc en contenir le moins possible (idéalement 5% de la valeur quotidienne ou moins). À l’inverse, les termes «gras monoinsaturés» et «gras polyinsaturés» représentent le bon gras. La liste d’ingrédients nous donne aussi un bon aperçu, car il faut consommer avec modération les produits où on retrouve les termes shortening, huile végétale hydrogénée, huile de palme, huile de palmiste, huile de coco, saindoux, suif… De l’autre côté, l’huile d’olive et de canola sont de bons choix.
Maintenant, une fois qu’on a absorbé tout ce gras, de quelle façon s’accumule-t-il dans notre corps? C’est un procédé propre à chaque individu. Prenons l’exemple de la femme «pomme» qui accumule ses graisses au niveau du ventre vs la femme «poire» qui accumule les siennes au niveau des hanches. Elles n’ont pas eu un mot à dire dans ce processus. C’est notre corps qui décide de l’endroit où il veut stocker ses graisses, et ce, sans nous demander notre avis!
Notre corps décidera par lui-même l’endroit où il ira puiser ses graisses. Même si on décide de faire un exercice d’un groupe musculaire en particulier, nous ne pourrons pas brûler nos graisses de façon localisée.
À l’inverse, que se passe-t-il lorsque nous voulons nous débarrasser de nos graisses superflues? Et bien, c’est exactement le même procédé. Notre corps décidera par lui-même l’endroit où il ira puiser ses graisses. Même si on décide de faire un exercice d’un groupe musculaire en particulier, nous ne pourrons pas brûler nos graisses de façon localisée. Prenons l’exemple des exercices pour les abdominaux: le muscle sollicité par cet exercice va recevoir tous les bienfaits et les améliorations physiques et physiologiques, mais le gras qui est par-dessus n’est aucunement concerné par ce mouvement. Le muscle et le gras sont deux entités complètement distinctes. Il faut garder en tête que la seule façon de bruler des graisses consiste à bouger plus, ce qui augmente la dépense de calories, et de manger mieux, ce qui diminue l’apport de calories.
Maintenant, en sachant que la graisse occupe des fonctions importantes dans notre corps, il est inutile de mener une guerre contre le gras dans notre alimentation. À nous de faire en sorte de ne pas trop en accumuler en ayant une alimentation variée et en maintenant un rythme de vie actif.