Tout le monde rêve un jour de pouvoir gratter la guitare, mais rares sont ceux qui le font véritablement et encore plus rares sont ceux qui la jouent brillamment. Antoine Dufour est ce surhomme dont les doigts voyagent à une vitesse ahurissante sur le manche d’une guitare. Il était de passage dans la région trifluvienne pour démontrer l’étendue de son talent le vendredi 4 octobre dernier au Centre culturel Pauline-Julien.
Le guitariste s’est présenté sur scène dans toute sa candeur en étant armé d’une simple guitare acoustique à laquelle, bizarrement, un foulard était suspendu. Peu de gens auraient pu prédire qu’une guitare pouvait produire autant de sons, et surtout qu’une fois agencés les uns aux autres, cela pouvait donner des chansons qui n’ont même pas besoin de paroles.
Dans ses pièces, Dufour joue beaucoup avec l’intensité du son. Il met surtout l’accent sur les crescendo et decrescendo, ce qui captive le spectateur et donne du volume à sa musique. En guise de percussions, il utilise la technique du tapping, une technique qui consiste à taper sur les cordes et sur la caisse de résonnance de la guitare pour produire des sons particuliers et rythmer les mélodies. À l’intérieur d’une même chanson, les airs sont variés tout en étant justes et conscrits, ce qui donne une belle nuance à sa musique. Aussi, il y a une grande variation entre ses morceaux, ce qui donne l’impression d’assister à plusieurs chansons différentes plutôt qu’à une simple et longue chanson monotone. Cela est une grande qualité pour un guitariste qui offre un spectacle instrumental.
«J’accorde ma guitare entre les chansons, ça me donne la chance de parler au public.» -Antoine Dufour
Un nouvel album
Le guitariste est allé de ses compositions personnelles tirées de ses cinq albums solos. Sa chanson Catching the Light, composé à Whistler et qui se retrouve sur son album intitulé Existence, était fort impressionnante. Elle a grandement plu au public en le faisant voyager, l’instant d’un moment, dans cette contrée où les Rocheuses donnent l’espoir d’attraper cette lumière du soleil. Il a aussi joué certaines pièces empruntées à d’autres compositeurs comme Afraid to Dance de Don Ross, morceau qui a changé la vie du guitariste en l’initiant au genre du heavy wood, style de guitare acoustique qui est imprégné du blues, du jazz, du folk et de la musique classique.
Dufour a aussi joué une nouvelle chanson qui n’est pas encore nommée et qui se retrouvera sur son nouvel album. Il y travaille depuis janvier dernier en collaboration avec son violoniste Tommy Gauthier. «J’attends que mon album soit fini avant de donner un titre à mes chansons», dit-il en plein milieu du spectacle.
Une guitare bien accordée
Antoine Dufour tient à ce que sa guitare soit bien accordée non seulement pour jouer de façon juste, mais aussi pour interagir avec le public. «J’accorde ma guitare entre les chansons, ça me donne la chance de parler au public et de dire quelques niaiseries», lance-t-il à la blague avec un grand sourire aux lèvres. Cela a donné lieu à beaucoup de rires entre les chansons.
Pour obtenir plus d’informations sur le guitariste Antoine Dufour, vous pouvez consulter son site web au www.antoinedufourmusic.com.