Au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes, que reste-t-il? Hier, partout dans le monde, nous célébrions cette journée. Plusieurs articles sont sortis où les femmes étaient le sujet de l’heure. Des prises de paroles ont été faites. Des codes promotionnels sur les sous-vêtements, les parfums, le mascara. Pourtant, je sens qu’un malaise demeure. Dans cet article, j’ai eu envie d’en décortiqué une partie.
Martine Delvaux questionnait cette journée hier, sur Instagram : «En cette journée internationale des droits des femmes, je me dis que si vraiment cette journée voulait dire quelque chose, depuis le temps que ça dure (1975), on n’en serait pas là. On ne serait pas en train de retenir notre souffle devant l’appétit des boys club. On ne serait pas sans cesse décentrées, déviées de notre chemin, abandonnées sur le côté. […] Et on serait beaucoup moins fatiguées» (Delvaux, 8 mars 2022, Instagram).
Un peu dans le même esprit de Martine Delvaux, je m’intéresse aux lendemains. Je m’intéresse aux luttes quotidiennes, aux projets à long termes, aux actions concrètes, aux questionnements et aux discussions à tous les jours de l’année.
Les femmes devraient
Les femmes devraient avoir la liberté de se promener dans les rues à minuit et se sentir en sécurité. Elles ne devraient pas avoir peur de prendre le métro passée une certaine heure. Pourtant, elles continuent à porter férocement leurs clés dans leurs jointures. Elles continuent à s’attendre au pire. Elles devraient également avoir le droit de s’habiller comme elles le souhaitent, sans qu’elles se fassent dire qu’elles dérangent l’éducation des hommes.
Les femmes devraient avoir la liberté de se prononcer avec l’émotion qu’elles souhaitent à la télévision sans se faire traiter d’hystériques. Les femmes devraient pouvoir porter les vêtements qu’elles veulent sans que cela devienne le sujet principal d’attention. Les femmes devraient se faire inviter sur les plateaux de télévision pour parler oui, des femmes, mais pour parler de bien d’autres choses.
Les femmes devraient ne pas avoir à prendre tout le poids du monde sur leurs épaules. La Journée internationale des droits des femmes pourrait être un jour où les femmes, enfin, se reposeraient. Un jour où elles n’auraient pas à se défendre, se battre, débattre, argumenter, éduquer, défaire, refaire.
Pour l’année à venir
Pour l’année à venir, je nous souhaite plus de films comme «Portrait de la jeune fille en feu» de Céline Sciamma ou « Mignonnes » de Maïmouna Doucouré. Plus d’actrices comme Adèle Haenel qui se barre aux Césars. Plus de chansons comme « Balance ton quoi » d’Angèle. Plus de séries documentaires comme « T’as juste à porter plainte » de Léa Clermont-Dion. Plus de femmes qui n’ont pas peur de porter fièrement les poils comme Esther Calixte-Bea (Queen Essie). Plus de femmes qui célèbre la diversité des formes du corps comme Juliette Bélanger. Plus de femmes comme Safia Nolin qui retire ses chansons de QUB musique. Plus de femmes en politique comme Dominique Anglade et Manon Massé qui refusent de se conformer au boys club.
Je nous souhaite à nous, les femmes, de monter sur la scène. Je nous souhaite de nous donner la main, de monter les escaliers toutes et tous ensemble. Je nous souhaite de prendre place, pour celleux* d’hier, celleux d’aujourd’hui et celleux de demain.
*celleux est un pronom qui réunit les mots «celle» et «ceux».