Visages de la recherche: Jean-François Veilleux et l’histoire des festivals

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Jean-François Veilleux, candidat au doctorat en études québécoises, se démarque par son engagement hors du commun ainsi que par ses intérêts plus que diversifiés. Crédit: Gracieuseté

Originaire de Cacouna dans la région du Bas-Saint-Laurent, Jean-François Veilleux en est à ses derniers miles en tant que candidat au doctorat en études québécoises.

Commençant ses études postsecondaires en cheminant au sein de programmes d’arts et lettres et de musique populaire, l’étudiant emménage par la suite à Trois-Rivières. C’est ainsi qu’en 2011, il gradue d’un baccalauréat en philosophie et, en 2015, d’un baccalauréat en histoire de l’Université du Québec à Trois-Rivières. S’appuyant sur sa passion de la musique, Jean-François étudie à la maîtrise où il s’intéresse à l’esthétisme de la musique métal, sujet ayant été très peu, voire aucunement, abordé auparavant au Québec.

La spécificité de l’identité québécoise

Après avoir consacré ses études à la maîtrise à l’esthétisme de « la musique diabolisée et marginale », l’étudiant a voulu trouver un sujet qui incluraient tous les genres musicaux. Étant maintenant inscrit au doctorat en études québécoises, il a décidé de se pencher sur l’histoire des festivals musicaux au Québec depuis les vingt dernières années. Musicien, Jean-François était déjà habitué de participer à ces événements. Or, son rôle de chercheur lui permet « de mettre en lumière cette sphère du divertissement ». Selon l’étudiant-chercheur, le sujet, encore une fois très peu étudié au Québec, en dirait long sur la spécificité de l’identité québécoise.

« c’est fascinant. depuis la révolution tranquille, les festivals ont rassemblé des centaines de milliers de personnes. »

Jean-François avoue avoir été  « impressionné »  par les chiffres obtenus en faisant le recensement des festivals musicaux québécois. Tandis que les études gouvernementales indiquent souvent qu’il existe entre 200 ou 300 festivals de musique québécois, il avance avoir comptabilisé plus de 1500 festivals actifs au Québec dans les 20 dernières années. Parmi ceux-ci, il y en aurait au moins 600 qui se spécialisent uniquement sur la musique. Pour lui, ce nombre aussi élevé indiquerait que les québécoisEs forment un peuple qui aime beaucoup se rassembler et fêter. Après tout, nous dit-il, la musique québécoise existe depuis le tout début de la Nouvelle-France et, si l’on inclut la musique autochtone, depuis des siècles.

Un portrait des festivals d’ici

Sa thèse, qui inclura une étude de cas du Festivoix de Trois-Rivières, ainsi qu’un portrait général des festivals du Québec sera soutenue en septembre 2022. Le candidat au doctorat a pu avoir accès aux archives du Festivoix afin de raconter l’histoire de son institutionnalisation. En plus des festivals musicaux plus traditionnels, Jean-François s’intéresse également aux pow-wow, rassemblements autochtones où la musique joue un rôle central, qu’il dénombre à plus de 36 au Québec. L’étudiant-chercheur explique que les pow-wow constituent, à ses yeux, une forme de festival, c’est-à-dire un rassemblement qui valorise une culture pendant une période de temps donnée.

L’impressionnante bibliothèque de livres de Jean-François qui constitue l’une de ses fiertés. Crédit: Gracieuseté

Bien qu’il ait été quelque peu retardé par la pandémie qui a grandement touché le milieu culturel, Jean-François souligne que les prochaines années risquent d’être marquantes pour les festivals. Il avance toutefois être enjoué de constater que plusieurs festivals commencent à annoncer des programmations pour les mois à venir. Pour lui, le fait que les festivals n’ont pas créé beaucoup de controverses au Québec depuis leur commencent démontre que ceux-ci constituent des endroits « sécuritaires, paisibles, agréables où les gens se rencontrent ».

Un militant passionné et engagé

En plus de ses études doctorales, Jean-François partage ses passions à travers deux formations musicales. Crédit: Gracieuseté

Jean-François, qui se qualifie  « d’humaniste qui prône la paix mondiale », se démarque non seulement en raison de l’étendue de son savoir, mais également en raison de ses implications nombreuses et de ses valeurs teintées d’altruisme et de bienveillance. Citoyen engagé, il se dit notamment fier d’avoir contribué à la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 et indique continuer à lutter pour un monde plus juste et égalitaire. Le partage du savoir et l’accès à l’éducation sont d’ailleurs au centre de ses préoccupations.

Jean-François utilise d’ailleurs ses talents de musicien pour raconter l’histoire du Québec. À travers les compositions de son groupe MôdiVerrâ, formation musicale de métal traditionnel francophone, le futur docteur joue de la batterie « avec une volonté de rendre hommage à l’histoire des francophones d’Amérique du Nord, à ses héros connus et moins connus  MôdiVerrâ a sorti un premier album en décembre dernier. » Le batteur évolue également au sein du groupe Le Grand Carny-Bal, projet de musique folk circassien à la croisée entre le théâtre et le cirque, où il joue le personnage de Geoffroy, l’homme sauvage. Il sera possible d’aller assister aux performances de l’étudiant-chercheur au mois de mars à Québec et au mois d’avril à Montréal.

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