Nous en sommes maintenant rendus à cette époque cruciale des bilans de fin d’année scolaire. Certaines années sont plus mouvementées que d’autres (l’an dernier, par exemple) et d’autres ne passerons pas à l’histoire. Certaines autres sont remémorées pour les mauvaises raisons. Survol d’une année peu glorieuse.
Les faux pas de l’année 2012-2013 sont si nombreux qu’il est difficile d’en faire une synthèse satisfaisante. Tension au sein du conseil d’administration de l’UQTR, bisbille à l’Association générale des étudiants, décisions douteuses, désertion des assemblées et communication boiteuse sont au nombre des maux qui ont affligé la vie du campus cette année.
Il est évidemment impossible pour votre humble serviteur de vous offrir une couverture exhaustive de tous les moments forts de cette année. Je ferai mon possible afin de souligner les points qui ont été, selon moi, les plus marquants de cette année passée à l’UQTR.
Ce président, c’est…
Cette nouvelle est passée un peu inaperçue auprès de la masse, mais l’Association générale des étudiants a connu un psychodrame lorsque son président s’est fait montrer la porte par les membres du Conseil d’administration à une semaine de la rentrée. Ludovick Nadeau n’a pas survécu aux quatre premiers mois de sa présidence. On lui reprochait d’être trop brouillon et d’être incapable de gérer son équipe. On s’est également servi de sa très faible majorité (58% du vote contre la chaise) pour justifier son vote de non-confiance.
Peut-être que ce renvoi est justifié. Cependant, il est dommage de ne pas avoir donné la latitude nécessaire à Nadeau pour s’améliorer. La session n’était pas encore commencée et on s’est largement basé sur son passé comme vice-président à la vie associative pour juger son travail jusqu’alors. De plus, le fait qu’on utilise la faiblesse historique de son score comme motif de renvoi est navrant.
D’ailleurs, on ne mentionne nulle part que l’élection générale de l’AGE UQTR s’est tenue au lendemain d’une grève qui a divisé le campus et que le taux de participation très élevé à cette élection s’explique peut-être par un vote de contestation contre la personne qui s’apprêtait à représenter l’Association : son président. Peut-être que les responsables de notre belle démocratie étudiante auraient dû prendre ces paramètres en compte avant de saquer son principal représentant.
La cour des grands
Je m’en voudrais de passer sous silence les remous qu’a connus la haute direction de l’UQTR ces derniers mois. Accusations, démissions et tensions sont maitres mots dans ce drame digne des meilleurs téléromans.
L’air semble vicié depuis l’arrivée de la nouvelle rectrice. On accuse Nadia Ghazzali de harcèlement et d’autres malversations qui ont mené à la démission de nombreux vice-recteurs, visiblement en désaccord avec sa vision.
J’aurais aimé pourvoir traiter plus assidument ce sujet passionnant. Cependant, un peu comme dans le cas de la gestion des universités, il est très difficile d’avoir l’heure juste sur ce qui se passe en conseil, puisque la majorité de ceux-ci ont lieu à huis clos.
On se serait attendu à un peu plus de transparence avec l’arrivée de la nouvelle rectrice de l’UQTR. Heureusement, elle aura la chance de s’améliorer au cours des prochaines années, pourvu qu’elle arrive à travailler avec ses constituantes et vice-versa.
Éloignement
Nous nous rappellerons probablement de cette année pour le manque crucial d’implication étudiante. Ne vous détrompez pas, les activités de la coupe des associations ont fait leur travail de rassemblement et de divertissement. Par contre, on remarque un désintérêt marqué pour la politique étudiante et les instances décisionnelles qui la régissent.
Après le sommet de participation de l’an dernier avec la grève et les discussions supra-émotionnelles que celle-ci a amenées, nous avons pu constater une baisse de l’implication lors des assemblées et des activités organisées par l’AGE UQTR.
La polarisation s’est fait sentir très tôt sur le campus lors du printemps dernier. Nous assistons aujourd’hui à l’une des conséquences de cette polarisation. Les étudiants qui ne sont pas d’accord avec les prises de position de l’AGE ont tout simplement décidé d’ignorer l’association et de se muter à la malheureuse «majorité silencieuse», préférant la passivité à la justification.
Les efforts de mobilisation se sont alors buté à une population étudiante peu réceptive. J’en tiens comme exemple l’autobus vide pour la manifestation lors du Sommet sur l’éducation et l’assemblée du 26 mars dernier, supposée effectuer un retour sur le printemps 2012, qui a été annulée. Cela n’empêche pas l’association et certains de ses membres les plus actifs de jeter leur dévolu contre tout changement aux frais de scolarité sans la tenue d’États généraux sur l’éducation. Face à une population étudiante indifférente, ils ressemblent à l’Homme de la Mancha à l’attaque d’un autre moulin à vent.
Au final, nous aurons tous notre interprétation différente de cette année scolaire. Cette analyse se veut un tour d’horizon de ce que nous avons vécu ensemble en tant qu’étudiants, en tenant compte de ce qui a marqué le campus cette année. Maintenant qu’elle est presque passée, souhaitons que la prochaine soit meilleure, exempte de tensions, de batailles inutiles et remplie d’un professionnalisme qui a pris congé cette année.