
Le processus de rédaction peut être un moment pénible, voire une véritable épreuve pour les étudiant.e.s à la maitrise ou au doctorat. Depuis sa création en 2015, les retraites «Thèsez-vous?» proposent aux personnes concernées des séjours dans un cadre privilégié afin de s’adonner à l’écriture en toute quiétude. Une initiative qui bénéficie du soutien de la quasi-totalité de la communauté universitaire québécoise, à l’exception de l’UQTR. Nous avons voulu savoir pourquoi.
Écrire en paix
L’initiative «Thèsez-vous?» a moins de trois ans, mais peut se targuer d’un succès retentissant. Avec pas moins de 26 retraites organisées à ce jour, le concept créé par Sara Mathieu-Chartier s’exporte même depuis janvier dernier sur le Vieux Continent. Le principe est simple. En échange de frais d’inscription de 250 dollars (taxes non comprises), des étudiant.e.s à la maitrise ou au doctorat se retrouvent dans un lieu privilégié où ils et elles n’ont plus qu’à se consacrer à l’écriture. Une équipe se charge de leurs repas, ainsi que d’organiser des moments détentes et des ateliers de rédaction.
L’affaire devrait être réglée pour la prochaine session d’automne.Un projet de bourse retardé
Une idée simple a priori, mais qui est venue combler une véritable demande de la communauté étudiante aux cycles supérieurs. C’est tout simplement en consultant son fil d’actualité Facebook qu’Alexandre Côté, vice-président aux affaires académiques des cycles supérieurs de l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR), a pris connaissance de l’existence de ces retraites.
C’est tout naturellement qu’il a décidé d’inviter les fondatrices de «Thèsez-vous?» à l’occasion de l’édition 2017 du colloque étudiants-chercheurs. À la suite de cet évènement, Alexandre a suggéré la création d’une bourse de 75 dollars pour permettre aux étudiant.e.s de l’UQTR de participer aux dites retraites. Une proposition votée par le conseil d’administration de l’AGE UQTR. Selon Alexandre Côté, la concrétisation du projet a malheureusement été retardée par des difficultés internes au Décanat des études, qui est le seul à même d’organiser institutionnellement la création d’une telle bourse. Mais le V.-P. aux affaires académiques se veut rassurant: l’affaire devrait être réglée pour la prochaine session d’automne.
«L’université est un lieu de savoir, mais aussi de création de lien social, c’est essentiel pour le développement d’une bonne santé mentale.» — Alexandre CôtéUn vrai besoin de soutien psychologique
En dehors des aspects positifs évidents sur le plan académique, Alexandre Côté voit surtout dans l’organisation de ce type d’initiatives une réponse à un besoin d’ordre psychologique. Lui-même doctorant en psychologie, il constate une vraie conscientisation des problématiques liées à la santé mentale dans le contexte universitaire. En effet, la demande en termes de service en santé mentale ne cesse d’augmenter dans les universités provinciales, alors même que les subventions publiques se tarissent.
Alexandre Côté voit donc dans les activités de «Thèsez-vous?» un moyen de réinsuffler un peu de sociabilité dans le cadre très solitaire des études en maitrise et en doctorat. «L’université est un lieu de savoir, mais aussi de création de lien social, c’est essentiel pour le développement d’une bonne santé mentale», déclare-t-il. Une facette de la vie sur le campus qu’il tente de redynamiser à travers son mandat.