Colloque Melancholia ⎯ coup d’envoi: La mélancolie sous toutes ses formes

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Les étudiants du Département de philosophie et des arts ont occupé une place importante tout au long du colloque. Photo: M.-C. Perras
Les étudiants du Département de philosophie et des arts ont occupé une place importante tout au long du colloque. Photo: M.-C. Perras

C’est le jeudi 9 avril dernier que l’ouverture officielle du Colloque Melancholia s’est déroulée à la Galerie r3 de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). La Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières (BIECTR) présente ce colloque pour la deuxième fois en partenariat avec le Département de philosophie et des arts de l’UQTR.

Pour donner le coup d’envoi à la neuvième biennale, dix artistes visuels ont été jumelés avec dix poètes afin de donner vie à l’exposition Empreinte mélancolique. Lors du vernissage, le poète et slameur David Goudreault était présent en performance.

Dans cette même exposition cohabitaient des impressions numériques conçues de pair par des étudiants de la Faculté des arts de Belgrade et des étudiants du Département de philosophie et des arts de l’UQTR. Cet échange a été chapeauté par le professeur Vladimir Milanovic et le chargé de cours Slobodan Radosavljevic. L’exposition Inconnue, elle était ma forme préférée est un projet d’estampes numériques réalisé en duo par cyberinterventions. Lors de cette soirée, les organisateurs en ont profité pour faire les lancements du livre Empreinte mélancolique, publié aux Écrits des Forges, ainsi que des Actes du colloque Imaginarium.

L’effet impressionniste rappelle la vue légèrement obstruée par la larme qui perle au fond de l’œil.

Parmi les œuvres, se retrouve celle de Guillaume Massicotte. L’artiste a réalisé une sérigraphie sur tissu imprimé, ce qui donne une texture et une impression chaotique. C’est David Goudreault qui a signé le texte qui accompagne l’estampe. L’effet embrouillé de l’œuvre de Massicotte est en parfaite corrélation avec le souvenir mélancolique devenu flou. L’effet impressionniste rappelle la vue légèrement obstruée par la larme qui perle au fond de l’œil, cette larme mélancolique qui embrume la rétine. Le travail en concert entre les deux artistes, visuel et littéraire, est une grande réussite.

Guillaume Massicotte expose Le retour des dindons, une sérigraphie texturée. Photo: M.-C. Perras
Guillaume Massicotte expose Le retour des dindons, une sérigraphie texturée. Photo: M.-C. Perras

Vladimir Milanovic propose une impression numérique qui frappe le regard par sa violence. Le caractère apocalyptique se lit par les débris, les déchirures. C’est une œuvre mystérieuse qui dévoile une mélancolie douloureuse. C’est la chute de l’ange, les rêves brisés. Le texte offre une lecture profonde de l’œuvre, ce qui témoigne une fois de plus d’un travail rigoureux entre les deux artistes.

Les couleurs pâles accentuent le souvenir lointain, emporté par le temps.

Catherine Lapointe, membre de l’Atelier Presse Papier, partageait sa création avec l’écrivain Claude Beausoleil. Son hybridation entre la sérigraphie et l’estampe numérique est une mélancolie joyeuse: les souvenirs d’enfance, les bonnes odeurs qui rappellent des moments fascinants. Les couleurs pâles accentuent le souvenir lointain, emporté par le temps. La superposition en transparence des arbres et de la maison entremêle les souvenirs et altère la mémoire de l’adulte qui rêve parfois à ces journées sans fin de l’enfance. Claude Beausoleil arrive en très peu de mots à rendre cette mélancolie heureuse.

Pour Patrick Boulanger, la mélancolie se réfère à une société absente d’esprit dans des corps amorphes. Prendre le temps d’exister, prendre le temps de regarder, d’humer. Voir et entendre. Isabelle Dumais illustre ce désir de vivre par son amour du Saint-Laurent. Voir et entendre l’autre, voir et entendre le fleuve.

Le Colloque Melancholia s’est déroulé du 9 au 12 avril 2015 et a accueilli sept conférenciers du Mexique, de la France et du Québec. De nombreuses activités se sont déroulées sur le campus de l’UQTR et ont permis de laisser une grande place aux étudiants notamment lors d’expositions et de performances dans le pavillon Benjamin-Sulte.

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