Conférence artistique: Art et patrimoine: un beau mélange

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L’artiste Valérie Morrissette a expliqué la place du patrimoine dans ses œuvres. Photo: Mélissa Beaupré
L’artiste Valérie Morrissette a expliqué la place du patrimoine dans ses œuvres. Photo: Mélissa Beaupré

Le 13 avril dernier, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier et le Manoir Boucher de Niverville conviaient la population à une double rencontre qui faisait état de la relation entre l’art et le patrimoine.

C’est un programme en deux parties que les institutions offraient au public lors de cet évènement intitulé Quand le patrimoine devient matière à création. Le premier volet était assuré par Valérie Morrissette, artiste de Trois-Rivières qui expose en ce moment au Centre d’exposition Raymond-Lasnier. Son exposition Contempler le silence est en lien direct avec la transmission du patrimoine, puisque c’est un de ses thèmes principaux.

Pour faire suite à l’artiste, c’est Mélissa Thériault, professeure au Département de philosophie et des arts de l’UQTR, qui prenait le flambeau au Manoir Boucher de Niverville. Avec un volet plus théorique, elle a questionné le sens profond du patrimoine, sa raison de vivre et son rapport à l’art. Même si la journée était pluvieuse, les auditeurs étaient au rendez-vous et sont surement repartis avec de nouveaux questionnements sur l’état du patrimoine.

La mémoire comme leitmotiv

Valérie Morrissette en est à sa première exposition solo avec Contempler le silence. Divisée en deux, son exposition présente de la sérigraphie sur papier, sur plaque de métal et sur vitre. L’idée de patrimoine se dégage beaucoup de ses œuvres par le retour constant de photographies présentant des vieilles granges et des maisons anciennes. De plus, elle a utilisé de vieilles fenêtres pour faire son installation dans la deuxième salle, ce qui donne de facto un aspect vieillot à ses créations.

Pour une raison qui lui est encore obscure, Valérie Morrissette relie son travail au patrimoine, plus particulièrement à ses souvenirs réconfortants. Originaire de Champlain, les vieilles granges et les maisons ancestrales sont des points de repère. C’est peut-être pour cette raison qu’elle se retrouve toujours à les photographier pour les intégrer dans ses œuvres. Qui plus est, les fenêtres ont pour elle une signification particulière. Elles deviennent une sorte de filtre, mettant l’accent sur ce qui se passe à l’intérieur. Avec les arbres qui parsèment son exposition, il n’y a aucun doute que l’artiste s’inspire des héritages pour créer.

Créer le patrimoine

C’est dans le magnifique décor du Manoir Boucher de Niverville que Mélissa Thériault a fait suite avec sa conférence sur le patrimoine et la création. Professeure de philosophie de l’esthétisme, elle en a fait réfléchir plus d’un avec ses questionnements. Faisant des liens avec l’exposition de Valérie Morrissette, elle a cherché à expliquer d’où vient le patrimoine et ce qu’il faut faire pour le créer. Si le concept du mot est clair pour plusieurs, il devient plus complexe lorsqu’on se penche un peu sur la question.

L’idée de patrimoine se dégage beaucoup de ses œuvres par le retour constant de photographies présentant des vieilles granges et de maisons anciennes.

«Patrimoine» signifie, dans son origine latine, «ce qui vient du père». Un patrimoine est automatiquement dépendant d’une relation entre deux personnes, explique Mélissa Thériault. Un patrimoine ne peut être appelé ainsi que s’il est transmis par quelqu’un. La philosophe a lancé plusieurs questionnements sur le patrimoine pour finalement en conclure que c’est l’homme qui le crée, et que c’est un choix de transmission de sa part. Si certaines questions ont été résolues, plusieurs ont été laissées en suspens, poussant les visiteurs à repenser dorénavant leur patrimoine.

Pour plus d’informations sur le CER-L, visitez le www.cer-l.ca. Pour plus d’informations sur la Manoir Boucher de Niverville, consultez le www.manoirdeniverville.ca/.

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