
Jusqu’au 11 mai prochain, le Musée Pierre-Boucher présente deux nouvelles expositions, soit Pots de fleurs, tourbillons et autres extravagances de Robert Cadot ainsi que Blessures et reliures d’âme de Jean Des Lierres.
Imagination mêlée
La première exposition qui occupe les salles Duguay et Godin est celle de Robert Cadot. Originaire de Trois-Rivières, secteur Cap-de-la-Madeleine, cet artiste travaille la peinture depuis près de 40 ans. Au cours de sa carrière, il a produit plus d’une centaine de tableaux et d’œuvres différentes. Plusieurs galeries l’ont exposé au Québec, et son talent s’est même retrouvé dans un jeu de tarot, dont toutes les illustrations sont les siennes. Pour l’exposition Pots de fleurs, tourbillons et autres extravagances, Robert Cadot a regroupé ses œuvres les plus notoires pour les présenter au public.
La première salle à droite nous invite déjà dans l’imaginaire débordant de l’artiste. Ce sont les grands formats qui impressionnent, non seulement par leur grandeur, mais aussi par la couleur débordante qui s’en dégage. Il est difficile de décrire le style de Robert Cadot, puisqu’il navigue entre l’abstrait qu’il y a dans ses paysages, le figuratif des détails précis de ses personnages, et l’impressionnisme dans ses coups de pinceau. Les petits formats sont tout aussi impressionnants, puisque l’artiste met tout autant de détails que dans les grands, mais plus condensés.
Il y a plus encore, puisqu’un deuxième coup d’œil aux œuvres de Cadot nous montre sa démarche particulière. En effet, l’artiste aime prendre des œuvres déjà connues et les mêler dans une seule. Ainsi, les visiteurs peuvent reconnaitre Le Déjeuner sur l’herbe de Manet qui s’harmonise avec Les Amants d’Utamaro. La surprise est encore plus grande dans la deuxième salle lorsqu’on voit l’anachronique mélange de La Joconde de Da Vinci et de Diptyque Marilyn d’Andy Warhol. Ces curieux mélanges font le charme des œuvres de Robert Cadot.
Reliures d’art
La deuxième exposition est celle de Jean Des Lierres qui est un relieur de livres par passion. Élève d’Odette Drapeau et de Josée Roberge, il a développé au cours de son parcours un amour inconditionnel pour l’art de la reliure. Lui-même grand passionné de littérature, il a tout d’abord commencé ce passe-temps pour sa collection personnelle, et a finalement fait des demandes de particulier.
Pour Jean Des Lierres, la reliure est plus qu’une simple couverture, puisque c’est un prolongement de l’œuvre elle-même. «Le livre grave le fruit d’un chemin de réflexion et d’expression d’un auteur et, comme relieur, je m’y relie en y ajoutant mon œuvre d’art. Toute œuvre d’art ne peut se construire que sur les épaules de géants qui vous précèdent. Telle est la civilisation!», ajoute-t-il. C’est donc en s’inspirant des œuvres littéraires qu’il bâtit sa reliure. Chacune est unique et tente de laisser transparaitre son essence.
Pour Jean Des Lierres, la reliure est plus qu’une simple couverture, puisque c’est un prolongement de l’œuvre elle-même.
Dans l’exposition, le visiteur peut voir des reliures de grands classiques, comme du Charles Dickens ou encore du John Steinbeck, mais aussi des œuvres québécoises. Mentionnons la reliure des œuvres d’Octave Crémazie, où le devant est une ombre du visage du poète. C’est un travail de patience et de minutie que nous retrouvons à travers l’exposition Blessures et reliures d’âme.
Pour plus d’information, visitez le www.museepierreboucher.com.