Le 17 novembre, dans l’Atrium Ludger-Duvernay, se tenait la conférence « Plus aucun enfant autochtone arraché – pour en finir avec le colonialisme médical », donnée par le Dr. Samir Shaheen-Hussain. Celle-ci a débuté vers 12h avec un mot d’ouverture de Naima Hamrouni. Elle s’est terminée vers 13h50 avec des questions du public. Le Dr Samir abordait le délicat sujet du racisme systémique qui touche les enfants autochtones partout au Canada. Avant les questions du public, celui-ci s’est entretenu avec Jennifer Petiquay-Dufresne du Bureau du Principe de Joyce. Cette discussion était animée par Naima Hamrouni.
Mot d’ouverture
L’affiche de l’évènement indiquait que c’est le recteur M. Blachette qui devait ouvrir la conférence. Or, celui-ci n’a jamais fait d’apparition. C’est plutôt la professeur au département de philosophie et détentrice de la Chaire de recherche du Canada en éthique féministe, Naima Hamrouni, qui a ouvert le bal.
Elle a rappelé que l’UQTR ne reconnaissait pas le racisme systémique dans ses institutions. En effet, lors du conseil d’administration de mai dernier, il a été statué que le CA ne désirait pas l’inclure dans la politique institutionnelle.
De plus, elle a exprimé qu’il faudrait aussi miser sur l’éducation des allochtones. Elle a ajouté qu’il faudrait éduquer non seulement sur les difficiles réalités auxquelles sont confrontées les Premières Nations, mais aussi sur leur culture.
Reconnaissance des inégalités
C’est vers 12h15 que le Dr. Samir Shaheen-Hussain a commencé sa conférence. La première chose qu’il a faite, c’est de reconnaître que l’existence du Canada repose sur des centaines d’années d’inégalité et d’oppressions envers les Premiers Peuples. Il a ajouté que la conférence était basée sur son livre Plus aucun enfant autochtones arrachés.
« Je reconnais que le Canada existe à cause du vol de terres et du génocide contre les peuples autochtones et que les colons continuent de bénéficier de ces violentes injustices »
– Dr. Samir Shaheen-Hussain, pédiatre urgentiste, auteur et professeur adjoint à l’Université de Mcgill.
Les évacuations par avion
Si vous n’étiez pas au courant, les enfants autochtones malades qui habitent en région éloignée et qui nécessitent un transport aérien médical ne peuvent être accompagnés par leurs parents. Selon le Dr. Shaheen-Hussain, ce sont des pratiques inhumaines. Il s’est demandé comment obtenir le consentement si le parent n’est pas là.
De plus, il est convaincu que cela peut mettre l’enfant en danger, puisque celui-ci se réveille dans un environnement étranger. Cela peut le pousser à vouloir s’évader ou refuser de participer aux soins. Finalement, il a expliqué que les dossiers des enfants autochtones ne comportent souvent pas assez d’informations pour bien comprendre le récit de vie de ceux-ci.
Dr. Shaheen-Hussain a affirmé que depuis les années 80, le programme d’évacuations aéromédicales du Québec (EVAQ) perpétue ce genre de pratique. Il a également soutenu que les raisons évoquées sont complètement bidons. Selon l’EVAQ, cela peut aller en l’encontre de la confidentialité (si plusieurs patients se trouvent à bord) ou encore par faute d’espace.
Critique et solution
Durant sa conférence, le pédiatre urgentiste a présenté une multitude d’exemples, d’histoires et d’évènements qui sont venus appuyer ses propos. En d’autres mots, des situations qui démontrent les pratiques inhumaines de l’EVAQ et du système de santé canadien.
Le Dr. Shaheen-Hussain ne croit pas que le problème soit les déterminants sociaux. Il croit plutôt qu’il s’agit des déterminants structurels du système de la santé. Le pédiatre a expliqué que la solution est un changement dans les normes et les valeurs culturelles de la société. C’est à ce moment qu’il a fait référence à l’ancien ministre de la santé Gaétan Barette et à ses propos très réducteurs.
La discussion
Après la conférence, il y a eu une discussion entre Jennifer Petiquay-Dufresne, directrice du Bureau de Principe de Joyce et le Dr. Shaheen-Hussain. Elle était animée par Naima Hamrouni. La discussion portait sur la question des moyens qui pourraient être utilisés afin d’enclencher un changement de culture dans les institutions.