
La coopérative COOPSCO Trois-Rivières est bien connue de la communauté universitaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pour y avoir dans ses campus de Trois-Rivières et de Drummondville une succursale. En raison des circonstances actuelles, la coopérative a misé sur son offre de services en ligne. Ainsi, le Zone Campus (ZC) a voulu faire l’état des lieux d’une entrée plutôt inédite. Comment, à cette époque «covidienne», une telle rentrée peut-elle impacter non seulement cette entreprise, mais aussi la communauté étudiante ?
Dans ce texte, vous lirez des témoignages d’étudiants et d’étudiantes ainsi que de dirigeantEs de la COOPSCO Trois-Rivières. Chacun des points de vue révèle les conséquences vécue par une offre principalement disponible en ligne, puisque les points de ventes sont soient fermés (comme à l’UQTR), soient seulement disponibles pour la cueillette selon des horaires limités (comme pour le Cégep de Trois-Rivières et le Collègue Laflèche).

Témoignages de la communauté étudiante
Dans un premier temps, des étudiants et étudiantes ont pu partager leur témoignage. Par souci de confidentialité, ni les noms des personnes ou programmes d’études ne sont mentionnés.
Un ensemble de facteurs peut-il expliquer un seul problème? Ou ce problème en dévoilerait-il d’autres?
Une de ces personnes a mentionné n’avoir reçu son livre, commandé depuis le 1er septembre, que durant la semaine du 15 septembre. Une autre a expliqué ne pas avoir eu recours à la COOPSCO Trois-Rivières, car soit les notes en cours étaient disponibles en ligne, soit elle a pu acheter une version usagée. Elle précise toutefois, pour les gens qui faisaient affaire avec la COOPSCO Trois-Rivières, qu’«il fallait s’y prendre à l’avance» et ne pas tarder afin justement d’éviter de trop longs délais. La troisième personne, étudiante au Cégep de Trois-Rivières, a commandé ses livres le 27 août. Elle affirme que le site plantait en raison de la forte demande et qu’elle ne pouvait trouver tout ce qu’elle cherchait. Elle espère avoir reçu ses derniers livres pour la semaine du 21 septembre.
Selon les témoignages, plantage du site, délai de deux à trois semaines et réception des livres et plans de cours à la dernière minute ont été relevés.
Dans une entrevue avec Frédéric Roby, président de l’Association des étudiants en sciences comptables et administratives (AESCA), qui compte environ 1500 membres selon son président, il a été possible d’approfondir l’enjeu de la commande de manuels en ligne. «J’ai eu des opinions assez opposées […]. Les échos étaient les mêmes […] sur le fait qu’il y a eu peut-être de l’attente qui était un peu plus longue que ce que les gens avaient prévu.» Il relève également une crainte de prendre du retard sur la session de la part de collègues.
Toutefois, il mentionne que des membres du corps enseignant ont sorti leur plan de cours «assez tard», dont certains après la première semaine de session. Ainsi, il stipule que, selon la date de publication des plans de cours, la réception des manuels ne prenait que trois jours ouvrables. Le président de l’AESCA considère toutefois que le problème est peut-être global, où toutes les parties impliquées ont un rôle à jouer. Il a expliqué également que des collègues ont pu trouver d’autres alternatives, comme l’achat de livres usagés ou sur d’autres sites en ligne.
Le point de vue de COOPSCO Trois-Rivières
La page Facebook de COOPSCO Trois-Rivières révèle avoir reçu 5000 commandes entre le 29 août et le 1er septembre, donc une moyenne de 1250 par jour. Et une commande peut inclure plus d’un ouvrage. Ce blitz semble toutefois avoir eu des répercussions encore en date en date du 18 septembre, puisque l’entreprise a expliqué sur sa page être en train de traiter les commandes du 2 septembre.
Pour mieux comprendre les défis auxquels fait face la coopérative, Jason Rivest, président, et Maxime Brisebois, directeur général par intérim, ont accepté de répondre aux questions posées par le ZC.
«Vous pouvez vider une piscine à travers un petit boyau, mais ce sera plus long. Nous avons reçu une piscine sur la tête»
-Jason Rivest, président de la coopsco Trois-rivières
Du côté de M. Rivest, il admet que le site où se font les commandes n’est pas des plus optimaux et se perd dans la compétition, mais fait part de l’arrivée prochaine d’un nouveau site. Il annonce également que des améliorations techniques ont déjà été faites, comme une recherche incluant le sigle du cours ou la personne qui l’enseigne. La quantité de commandes reçues, soit une bonne partie des «20 000 commandes en moins de 2-3 semaines», justifie donc selon lui les retards. De plus, il mentionne que si les commandes avaient été faites en juillet et août, elles auraient été traitées dans la même journée. Le président de la coopérative mentionne que malgré les délais, «ce n’est qu’une minorité des étudiants qui ont parfois été impatients, la grande majorité a compris que la coop vivait une rentrée pas comme les autres.»
Du côté de M. Brisebois, il fait part que la Coopsco Trois-Rivières a dû dans un premier temps réorganiser physiquement la succursale de l’UQTR, où se déroulent toutes les opérations reliées aux commandes en ligne (tables pour l’emballage, installation de postes Purolator, postes de facturation, etc.). Cette réorganisation a permis de réduire de 70% le temps de traitement. Toutefois, les commandes en ligne ont augmenté d’au moins 1250% jusqu’à ce jour, selon monsieur Brisebois.
Un autre défi est d’ordre humain, où 25 employés et employées doivent, depuis le 10 août, travailler six jours sur sept, entre sept et 20 heures. Bénéficiant habituellement d’étudiantes et étudiants internationaux pour faire face à la rentrée scolaire, ces personnes se sont faites plus rares en raison des restrictions reliés à la COVID-19. Messieurs Brisebois et Rivest tenaient par le fait même à souligner les efforts jugés exceptionnels de la part des employés et employées.
Au jour le jour

Ainsi, la COOPSCO Trois-Rivières, malgré ses efforts humains et organisationnels, a été frappée par un record de commandes en ligne en un court délai. Elle se réajuste ainsi de jour en jour selon la réalité quotidienne qui peut se révéler imprévisible. D’un autre côté, la communauté UQTerrienne risque au cours des prochaines sessions de se réorganiser pour assurer un délai raisonnable dans la réception du matériel scolaire. C’est donc un travail de part et d’autre qui doit se faire quotidiennement pour assurer une rentrée efficace et sans stress.