Le vendredi 20 octobre, le groupe Cosmophone donnait le deuxième lancement de leur premier album Feu toi, feu moi.

Lancement d’album à Trois-Rivières
Le groupe Cosmophone, composé de Catherine Laurin (auteure-compositrice-interprète) et Daniel Quirion (compositeur et claviériste) est originaire de Trois-Rivières. Ils sont aujourd’hui établis à Montréal où ils se sont entourés de Joseph Blais (basse et synthétiseur), Jérémie Essiambre (batterie et spd) et plus tard lors de l’un de leur spectacle, d’Aimé Duquet (guitare). Ils avaient déjà fait un lancement au Petit Campus le 28 septembre. Catherine et Daniel ne pouvaient toutefois pas oublier leur ville d’origine et le choix du Backstore, nouvelle salle de spectacle de Trois-Rivières, était pour eux l’endroit idéal. Ils voulaient « faire un spectacle où les gens sont debouts, collés les uns aux autres ». La taille du Backstore, quasi rempli le soir du lancement, était parfaite pour ça.
Une prestation sensible et planante
Aux alentours de 21h30, les musiciens étaient en place et commençaient à jouer. Ils ne tardèrent pas à être rejoints par la chanteuse, Catherine Laurin, qui monta sur scène grimée d’un masque en dentelle noire. Elle le fit tomber à la fin de la première chanson pour laisser paraître un second masque. « Feu » était écrit en lettres capitales, en strass autour de ses yeux. Ces masques, qui agissent comme des boucliers pour la chanteuse qui se dit introvertie, sont aussi symboliques puisque cet album est très personnel. L’artiste dit avoir voulu pour l’album « chercher un laisser-aller pour que tout le monde puisse se reconnaître ». Elle a donc cherché à proposer des textes plus intimes et « concrets » que sur l’EP Larmes confettis. Elle dit à propos de celui-ci :« je ne me livrais pas à 100%, je ne réussissais pas à être transparente ».
L’authenticité recherchée était à son paroxysme pour l’interprétation du morceau Feu toi, Feu moi. Les cinq membres du groupes sont partis dans le fond de la salle où un piano attendait la chanteuse. Pour cette chanson particulièrement intime, la compositrice qui a écrit toutes les chansons de l’album, tenait à jouer comme elle l’avait composé. C’est à dire, seule, au piano et à la voix. D’abord, elle a invité le public à s’asseoir sur le sol. Les quatre autres musiciens rejoignirent la chanteuse et s’asseyèrent à ses cotés, munis de petites lumières rouges et bleus pour l’éclairer.
Bien que la musique de Cosmophone soit avant tout contemplative, introspective et planante, quelques-unes des chansons sont plus enjouées. Tout ce qui arrive, tout ce qui n’arrive pas et Ciel par exemple, n’ont pas manqué de faire danser le public. De plus, certains morceaux ont été adaptés à la scène comme 2007 dont parle Daniel. « Sur le morceau 2007, deux saxophonistes improvisent. Mais en live, comme l’album est très smooth et qu’il n’y a pas tant de moments très énergiques, on a pris ce moment d’improvisation pour faire quelque chose de plus électro qui devient dance avec le drum qui upbeat. »
Un album très spécial
Feu toi, feu moi est un « enfant de la pandémie » comme le décrit Catherine. Et puis, pour la chanteuse, cette période a été marquée par deux commotions consécutives. Celles-ci lui ont pris de très longs mois de convalescence. Toutefois, sans cela, l’album aurait été prêt avant la première vague de la pandémie et aurait été complètement différent. Elle confie que cette épreuve l’a profondément changé : « Ça m’a permis d’approfondir mes pensées, mes réflexions, ma vision de moi-même, de mes relations, de ce que je voulais pour moi… De ce qui est important finalement.» Cette évolution, l’album en est teinté : « Il y a des pièces qui ont été écrites avant et qui n’ont pas vraiment changé. Puis, il y a des pièces qui ont été écrites pendant et après. Tout ça, ça fait qu’on change le mode de pensée, qui va vraiment se moduler à travers l’album. » ajoute t-elle.
C’est aussi la complicité de Daniel et Catherine qui se connaissent depuis 11 ans qui rend cet album si spécial. Pour Daniel, il ne s’agissait donc pas de s’approprier les chansons de Catherine, mais d’aller dans sa tête. « Je voulais faire ce qu’elle voulait que ce soit, mais qu’elle n’avait pas pensé. » Il précise qu’ils « n’ont pas pris les chemins les plus faciles et que c’est un album qui a demandé beaucoup plus de travail, beaucoup plus de temps de studio [que pour Larmes confettis]». Tout ce travail transparait notamment dans les nombreuses couches de synthétiseurs, mais aussi dans la forme de chacune des compositions. Des accents dramatiques ou des changements de rythme soudain nous surprennent sans arrêt. On ressent alors toute la profondeur des émotions et l’évolution des réflexions dans ces retournements musicaux.
Si Catherine avoue « il y a des choses qui s’écrivent, il y a toujours des choses qui s’écrivent », la priorité du groupe, c’est de faire un maximum de dates. « On a monté un gros album, on veut le rouler » explique Daniel, qui souhaiterait aller jusqu’en Europe avec Cosmophone. En attendant l’été où l’on pourra à nouveau voir le groupe sur scène, l’album Feu toi, feu moi est disponible sur toutes les plateformes !