Le 1er février dernier, le Zone Campus s’est entretenu avec l’auteur, poète, travailleur social, musicien et artiste engagé touche-à-tout, David Goudreault, dans le cadre du Défi 28 jours sans alcool lancé par la Fondation Jean Lapointe. Le défi a pour but d’amasser des fonds afin de financer le travail de sensibilisation auprès des jeunes Québécois et Québécoises par rapport à la dépendance à l’alcool et autres drogues.
Zone Campus : La communauté étudiante vit présentement beaucoup d’anxiété, beaucoup de dépression, en raison de la pandémie, et on sait que c’est un facteur de risque pour la dépendance. Qu’est-ce que tu leur conseilles?
David Goudreault : «Ben, moi, je dirais que c’est normal d’être tenté d’augmenter la consommation dans des moments de tension, pis que c’est pas parce qu’on consomme un peu plus qu’on est nécessairement dépendant. Par contre, c’est un moment où on peut développer des dépendances, donc il faut demeurer alerte, voir pourquoi on consomme, c’est quoi la quantité consommée et surtout ne pas hésiter à demander de l’aide.
Non seulement il y a de l’aide professionnelle, parfois avec l’université, parfois avec les programmes d’aide des employéEs par rapport à la consommation, mais aussi toutes les fraternités anonymes qui ont fait leur preuves à travers les décennies : les alcooliques anonymes, les narcotiques anonymes, c’est vraiment des ressources très significatives, très aidantes.
Donc c’est vraiment de se regarder aller là-dedans puis d’être attentif, mais les gens qui développent des dépendances, ça s’installe dans le temps, donc faut pas s’attendre du jour au lendemain [de se dire]: « Heille, je suis devenu alcoolique. » Je pense que la réflexion se fait en cours de route, pis c’est de rester alerte, de s’observer carrément.»
ZC : L’art occupe une grande place dans ta vie. Comment l’art t’a motivé à combattre tes dépendances?
DG : «Pour moi, ç’a été un endroit où transférer mon intensité. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose dans la consommation qui répond à un besoin de se sentir vivre, souvent ce qu’on va retrouver de commun chez plusieurs dépendants, c’est cette espèce de sentiment de vide intérieur, de déréliction, donc j’ai l’impression que le fait de s’investir dans l’art, c’est une excellente façon d’aller chercher son ivresse de manière positive, que ce soit dans la consommation comme dans la production de l’art, c’est-à-dire que des fois, il y a des lectures qui vont carrément me faire vibrer, donner du sens à la vie.»
Le nouvel album de David Goudreault, Le nouveau matériel, paru en décembre 2020, a été bien accueilli par la critique. Vous pouvez vous le procurer ici.
Ressources pour les problèmes de dépendances:
Bottin de ressources pour les problèmes de dépendances de l’UQTR
Bravo Christine