La galerie R3 présente, du 7 au 11 décembre, l’accomplissement des travaux de deux finissants au second cycle en art. Cette double exposition présentait simultanément Clin d’inconscient de Michel David et Rencontre avec la matière de Frédérique Pelletier.
Pour l’occasion, la surface de la galerie a été divisée en deux, afin de faire briller indépendamment les deux artistes. Malgré cette division, il y avait un entrelacement des thématiques à travers celle de la mémoire.
Clin d’inconscient
L’entrée dans la salle se fait sur l’œuvre de David. Originaire de Montréal, ce dernier est un artiste peintre, céramiste, sculpteur et photographe autodidacte. Son approche est décrite comme étant philosophique et psychologique.
Dans Clin d’inconscient, David met en place une création qui interprète sa relation avec l’espace et le temps. Basé sur une question philosophique concernant la personne que nous sommes à travers les autres, David offre une expérience pluridimensionnelle. Tel un mobile au-dessus d’un berceau, l’œuvre de David évoque la réminiscence.
Les silhouettes dessinées dans plusieurs positions s’inscrivent sur les différents panneaux. Véritable travail de mémoire, l’œuvre tente de capture la « fraction de seconde où le monde des rêves et du sommeil nous quitte sur un clin d’œil. » Elle est aussi une réflexion sur les traces conscientes et inconscientes que les autres laissent chez nous.
Lors du vernissage, l’œuvre de David avait été agrémentée d’une prestation du danseur contemporain Antoine Turmine.
Rencontre avec la matière
Par la suite, on change de ton avec l’œuvre mortuaire Rencontre avec la matière de Frédérique Pelletier. Cette dernière est connue pour son parcours qui allie l’art visuel et l’art thérapie. Elle travaille présentement dans ce domaine, à Sorel-Tracy. De fait, en tant qu’artiste-responsable aux Impatients, elle aide à surmonter les difficultés émotionnelles, spirituelles ou intellectuelles, par le biais de l’expression artistique.
Disposé telles des pierres tombales, l’art conceptuel de la finissante se développe sur d’anciennes fenêtres industrielles. De fait, c’est un travail sur la mémoire que la jeune artiste nous offre en mélangeant les matériaux industriels, mais aussi en incorporant diverses images issues d’édition du périodique National Geographic.
Tels des monolithes, les « Tableaux-fenêtres » de Pelletier, se dressent et offre de véritables palimpsestes aux yeux des néophytes. Dans cette œuvre, Pelletier a tenté de rappeler la mémoire humaine. Les images se noient dans une mer de peinture exécutée dans un style expressionniste.
L’œuvre s’inscrit dans un processus de recherche-création visant la réhabilitation d’objets considérés comme obsolètes. Pelletier pose une réflexion autant par le fond que par la forme sur « La place symbolique des déchets créés par la société de surproduction, et ce, dans leur rapport au passage du temps et à la mémoire. »