Visages de la recherche: Dannick Rivest et les associations de parents

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Dannick Rivest
Dannick Rivest étudie au doctorat en études québécoises depuis la session d’automne 2019. Crédit: Gracieuseté

Originaire de Joliette, dans la région de Lanaudière, Dannick Rivest en est à sa troisième année au doctorat en études québécoises à l’UQTR. Dans le cadre de ses recherches, l’étudiant, qui vient à peine de passer son examen doctoral, s’intéresse au rôle des associations de parents dans les politiques définitionnelles qui caractérisent l’autisme et les troubles de l’apprentissage.

Après avoir complété un diplôme d’études collégiales en 2014 dans sa ville natale, Dannick fait son entrée à l’UQTR pour étudier au baccalauréat en histoire. Ensuite, de 2017 à 2019, il fait une maîtrise en études québécoises. Finalement, à l’automne 2019, il commence son cheminement au troisième cycle où, dirigé par les professeurEs Julien Prud’homme de l’UQTR et Sandra Harrison de l’Université d’Ottawa, il travaille sur un projet plutôt original.

Les associations de parents et la politique

Tandis qu’il avoue peut-être trop humblement que ses études au doctorat se déroulent de façon « correct[e] », il avance que sa session d’automne 2021 a été consacrée à préparer son examen doctoral qu’il vient de passer le 10 décembre dernier. Cette étape charnière lui demande d’avoir « déjà épluché beaucoup de littérature scientifique ». Son projet, axé sur les politiques du diagnostic et les associations de parents d’enfants autistes ou présentant un trouble d’apprentissage au Québec et en Ontario de 1975 à 2019, est pour lui un travail à part entière. Ayant reçu du soutien financier du FRQSC, il se consacre à temps plein à ce dernier.

« Mon objectif général est de comprendre la situation et le rôle des associations de parents dans les politiques définitionnelles qui caractérisent l’autisme et les troubles d’apprentissage. »

En premier lieu, l’étudiant espère, à travers sa future thèse, interroger « les discours, les stratégies et les dynamiques internes des associations de parents au Québec et en Ontario depuis les années 1970 ». À cette époque, les diagnostics d’autisme et de troubles d’apprentissage sont plutôt rares; ce n’est qu’au 21e siècle que l’on assisterait à un « assouplissement des catégories diagnostiques et [à une]explosion des populations diagnostiquées. »

Définir l’autisme et les troubles d’apprentissage

Étudiant les associations de parents québécoises et ontariennes, l’étudiant s’intéresse à diverses associations panquébécoises dont l’Association québécoise des troubles d’apprentissage (AQETA) et la Fédération québécoise de l’autisme (FQA) ainsi que les associations régionales qui y sont rattachées. Dannick explique qu’il est important de comprendre que les catégories diagnostiques étudiées dans le cadre de son projet évoluent dans le temps. Notamment, l’autisme n’était pas défini de la même façon en 1975 qu’il ne l’est aujourd’hui. Il avance que c’est pour cette raison qu’il faut adopter une approche historique afin de bien comprendre la situation contemporaine entourant ces troubles. Aussi, si ces catégories évoluent d’une époque à l’autre, c’est en raison des interactions qui existent entre les différents acteurs sociaux. Il explique que les professionnelLEs de la santé et de l’éducation, l’État québécois et les parents sont au cœur d’interactions qui définissent les catégories diagnostiques.

Pour mener ses travaux à terme, il utilise les revues et les archives internes des associations nommées précédemment. De plus, au cours de la prochaine année, il mènera des entrevues auprès de personnes impliquées dans ces associations qui lui permettront d’avoir un portrait expérientiel de la situation. Bien qu’il n’ait pas encore terminé ses recherches, il souligne que, à ce stade-ci de son projet, il est déjà possible de conclure que les associations de parents sont « conscientes du contexte politique dans lequel elles opèrent et sont capables de tirer profit de ce contexte pour améliorer leur position auprès de l’État. » Il rapproche ce phénomène au concept de« structure des opportunités politiques » qui désigne des éléments du contexte politique qui rendent possible certaines actions. Il mentionne tout de même que « tout ça n’est qu’hypothèses, pistes de réflexion et de recherche. »

Entre discipline et angoisse

Bien qu’il soit tombé sur ces questions « un peu par hasard », ayant saisi une opportunité de recherche proposé par le professeur Prud’homme, il mentionne être grandement intéressé par ce sujet qui a été peu étudié jusqu’à maintenant. Il avance être impressionné par la façon dont les parents d’enfants autistes ou présentant un trouble d’apprentissage s’investissent au sein des associations. Sinon, il s’attendait à ce que le sujet de la neurodiversité soit un peu plus abordé dans la littérature, considérant l’essor que celui-ci a eu au cours des dernières années.

« Je suis angoissé par pratiquement tout ce qui m’entoure, et je dirais que les études aux cycles supérieurs sont propices à la création de toutes nouvelles angoisses et à l’accentuation des angoisses déjà existantes. « 

Malgré cela, il s’avoue chanceux de pouvoir étudier dans un domaine qui l’intéresse, d’autant plus qu’il a pu bénéficier de soutien financier qui lui permet de s’y consacrer comme il le ferait avec un emploi plus traditionnel. Reconnaissant qu’à certains moments la vie de chercheur peut être ardue et angoissante, il sait tout de même garder une distance rationnelle entre son travail et sa vie personnelle qui lui permet de garder le cap.

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