Le 14 septembre dernier, l’auteur Francis Dupuis-Déri était de passage à l’Atrium du pavillon Ringuet pour participer à un échange concernant son nouvel ouvrage : Panique à l’université. Rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires. Professeur de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal; il s’intéresse aux études féministes, de genre et de racisme. C’est le Laboratoire en études féministes de l’Université du Québec à Trois-Rivières qui l’a invité pour parler de son essai, mais aussi pour créer un moment d’échange entre l’auteur et les auditeurs.
Un auteur maîtrisant son sujet
Dès le début de l’échange, Francis Dupuis-Déri a mis en confiance ses auditeurs. Malgré le sujet plutôt sérieux qu’il a abordé ; il a réussit à teinter sa conférence de son humour. Il commença en énumérant son parcours. Passant par sa jeunesse avec ses études en sciences politiques à ses recherches actuelles en tant que professeur au département de sciences politiques de l’UQAM, le public comprit alors qu’il connaissait très bien son sujet.
Aussi, il nous mentionna que la peur qui régnait au sein de son université lorsqu’il était étudiant en 1980 était en lien avec la guerre froide. Mais aujourd’hui, on y retrouve une nouvelle peur: le wokisme soit tout ce qui a trait aux études touchant le genre, le féminisme et le racisme.
Le wokisme : un terme péjoratif
Un des termes centraux de l’échange de monsieur Dupuis-Déri avec ses auditeurs était le wokisme. Grâce à plusieurs exemples concrets, il affirme que ce terme est utilisé par des personnes voulant créer un effet de panique dans la société. En effet, lorsque l’on recherche le mot wokisme dans le dictionnaire, on y retrouve une définition considérée péjorative; malgré les valeurs véhiculées par ce mouvement de pensée.
Courant de pensée d’origine américaine qui dénonce les injustices et discriminations ; mouvement, pensée woke
Dictionnaire Le Robert
La panique à l’université?
Mis à part le titre de son livre, y a-t-il vraiment de quoi craindre à se rendre dans une université au Québec? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la situation dans les universités québécoises n’est pas alarmante, aux dires du professeur Dupuis-Déri. Des situations telles que des professeurs mis à pied de leur université ou encore des élèves qui font la grève, ne sont pas représentatives de la réalité universitaire.
En effet, il s’agirait d’un petit nombre en comparaison à tous les professeurs et étudiants que l’on y retrouve. Mais, c’est ainsi que les médias et les politiciens veulent faire croire la population qu’il y a une raison de paniquer face à ces nouveaux enjeux que le wokisme met de l’avant.
Il reste encore du chemin à faire
Un des derniers moments d’échange entre Francis Dupuis-Déri et le public met en lumière le fait qu’il n’y a pas assez de programmes sur les études féministes au sein des établissements d’enseignement d’études supérieures. En effet, selon les dires de monsieur Dupuis-Déri, sur les 19 institutions d’enseignement supérieur au Québec, il n’y en a seulement six qui sont offerts sur les études féministes. Il reste donc encore beaucoup de chemin à faire pour rendre les universités ouvertes sur le monde et aux enjeux plus qu’actuels.