ÉDITORIAL: L’humain approximatif — Éclipse complète aux États-Unis, 2ème partie

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Samuel «Pedro» Beauchemin. Photo: Mathieu Plante
Samuel «Pedro» Beauchemin. Photo: Mathieu Plante

La grande noirceur se poursuit chez nos voisins du sud. Dans cette deuxième partie, je me concentrerai sur la politique intérieure étasunienne.

Il y a tellement d’incidents qui ne cessent de se produire, que je ne pourrai malheureusement pas tous les aborder ici. D’ailleurs, je ne parlerai pas de Charlottesville. Vice a déjà très bien couvert les évènements.

Au milieu du mois d’août, le très controversé Steve Bannon est congédié. Il avait été jusque-là le stratège derrière la campagne du président Trump. Il va maintenant pouvoir revenir à la barre du site internet de droite Breitbart News. Bannon est un touche-à-tout. Il a passé quatre années dans la Navy, a travaillé dans la finance et a même fait de la production cinématographique. Bannon produit ainsi plusieurs documentaires sur des personnalités politiques, telles que Ronald Reagan et Sarah Palin.

Accusé à plusieurs reprises d’être sexiste et raciste, l’ancien conseiller présidentiel est réputé pour ses déclarations à l’emporte-pièce: «What if the people getting shot by the cops did things to deserve it? There are, after all, in this world, some people who are naturally aggressive and violent.» Personne ne versera de larmes à la suite de son congédiement, sauf peut-être, quelques membres du KKK.

À la fin du même mois, «Dodo» accorde la grâce présidentielle à l’ancien shérif Joe Arpaio. Le cowboy du comté de Maricopa avait été reconnu coupable d’avoir patrouillé illégalement à la frontière. Il tentait ainsi de capturer des immigrants illégaux. Les conditions de détention n’avaient rien à envier à Auschwitz, avec pain et fruits rancis au menu. Sans soins médicaux ni psychologiques, les prisonniers étaient entassés dans des cellules chauffées par le dur soleil de l’Arizona.

Personne ne versera de larmes à la suite du congédiement de Steve Bannon, sauf peut-être, quelques membres du KKK.

Le pardon pourrait s’avérer inconstitutionnel. En effet, des opposants politiques portent maintenant la décision en appel. Martin Redish, professeur en loi de l’université Northwestern et activiste libéral, a qualifié l’action du président de «dangereux précédent». Cela permettrait au président ou à tout autre haut placé gouvernemental de court-circuiter la loi.

En protégeant the America’s toughest sheriff, il n’est pas surprenant que Trump veuille ensuite supprimer le programme des Dreamers. Le surnom provient d’une loi jamais adoptée, mais qui va inspirer le programme Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA) en 2012. Ce dernier aidait jusqu’à maintenant 787 580 individus arrivés illégalement durant leur jeunesse.

«Dodo» semble ne pas avoir besoin de rêver. Pourtant, plus de 91% des bénéficiaires du DACA affirment travailler. Plusieurs grandes compagnies telles qu’Amazon, Apple et GM ont signé une lettre pour tenter de raisonner Trump. Les démocrates essaient aussi de bloquer le projet présidentiel. Tous ces efforts vont peut-être porter leurs fruits, car depuis quelques jours, le président a affirmé être près d’un accord.

La suppression du programme DACA et l’expulsion des bénéficiaires auraient des répercussions directes sur l’économie américaine. On ne remplace pas autant d’emploi en si peu de temps. Ils ont étudié dans les écoles du pays et ont intégré le marché du travail. Ils sont dorénavant étasuniens et plus rien ne les attend dans leurs pays d’origine.

«Dodo» semble ne pas avoir besoin de rêver.

Comme je le disais dans mon article précédent, les éclipses ont longtemps été de mauvais augure. Puisqu’un malheur ne vient jamais seul, c’est maintenant le ciel qui tombe sur la tête de notre voisin du sud. L’ouragan Harvey s’est attaqué sauvagement au Texas, tandis qu’Irma a frappé la Floride. On estime déjà les dommages à 290 milliards de dollars.

Il va falloir s’y faire. Car selon certains scientifiques, les phénomènes d’intempéries ne font que s’intensifier depuis quelques décennies. Les autorités étasuniennes n’auront donc pas le choix de mettre en place des stratégies adaptées à cette nouvelle situation climatique. C’est à penser qu’aucune leçon n’a été tirée de Katrina. Durant l’été 2005, cet ouragan avait tué 1800 personnes et fait pour 108 milliards de dégâts.

Trump étant plus volatil qu’une fuite de gaz, il sera intéressant de tenir à l’œil le cours des évènements. Une volte-face ou de nouvelles déclarations ne seraient pas surprenantes de sa part. À suivre…

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