En pleine face : Débattre avec des imbéciles

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Les imbéciles sont partout dans notre société. Ils se retrouvent autant sur la place publique que dans le privé. Ils nous servent au restaurant, il enseignent à nos enfants, ils font de la politique ou écrivent des chroniques dans le Zone Campus (selon certains). Ils sont autant de gauche que de droite et savent parfaitement comment tourner un débat au ridicule.

Avec les nombreux échanges entourant la hausse des droits de scolarité, nous pouvons constater que de nombreux imbéciles se sont réveillés et tentent de monopoliser la place publique. Ils pullulent sur les réseaux sociaux et s’immiscent dans des débats pour ou contre la hausse ou sur une possible grève. Malheureusement, les imbéciles n’aident pas au débat. Ils y participent, soit, mais sans rien apporter de concret à celui-ci mis à part la défense de leurs position sans renouveler l’eau du moulin.

Les imbéciles sont des convaincus. Des gens qui ne changeront pas d’idée ou qui ne laisseront pas de place à la nuance. Ils se basent sur leur propre conception de la réalité en ne laissant pas de place à celle des autres. C’est le festival du «j’ai raison, pis pas toi» et des sophismes à répétition. Le tout, bien sûr, sans s’appuyer sur aucunes preuves, aucuns chiffres ou études à l’appui. Ils passent simplement  par le chemin le plus facile pour se rendre à leur destination.

Quel est l’intérêt? Nul. Un débat est supposé se baser sur des réflexions mais également des arguments qui sont défendables. Par contre, lorsque l’on observe les conversations qui tapissent les forum concernant la hausse, autant d’un côté que de l’autre, ont peut y lire beaucoup de commentaires et d’«opinions» d’imbéciles, peuplées d’arguments faibles, indéfendables sans aucune évidence de réflexion. Le tout est soutenu par un biais politique évident et des redites propagandistes faibles et sans saveur. On ramène le débat à sa propre perception, usant des «Oui, mais moi je; Je comprends ton point de vue mais…; Essaie de voir ça à ma façon» sans pour autant apporter d’arguments appuyant cette vision intime, sans preuve de ce choix. Les constituants de cette forme de débat, au lieu de discuter, ne font que se mettre sur la défensive, se fermant les yeux, en chantant des «lalala».

On se base souvent sur des jugements de valeur et des clichés lorsqu’il est temps d’identifier les parties prenantes de ces conversations. On accuse les étudiants pro-grève de n’avoir que ça à faire alors que ces derniers taxent les étudiants en faveur de la hausse d’égoïstes. Le tout, bien sûr, sans questionner les raisons de ces prises de positions. Les imbéciles se confortent dans leur opinion qu’ils ont des autres mais refusent de considérer qu’ils ont affaire à leurs semblables qui ont seulement une opinion (fondée ou non) différente de la leur.

Les imbéciles sont aussi (et bien malheureusement) moins informés que les autres. Ils questionnent les processus démocratiques que sont les Assemblées Générales ou contestent tout simplement la souveraineté de celles-ci sans toujours offrir de solution à ce qu’ils jugent anti-démocratique. Ils ne s’informent pas non plus sur les raisons qui nous ont poussé à adopter ces procédés à la base et considèrent qu’on peut tout changer du jour au lendemain.

C’est sans parler des imbéciles qui usent de menaces de mort ou de la loi Godwin (comme quoi tout le monde est un nazi). Ceux-ci non seulement refusent le débat d’idée, mais y vont de bassesses intellectuelles en assignant des étiquettes de «fascistes» à la droite et de «communistes» à la gauche. Aucune nuance n’est faite et aucune tentative de discussion ne peut être entreprise avec ce type d’imbéciles. Ils ne font que faire mal paraître les étudiants.

J’aimerais quand même faire ma procession de foi. J’ai, par le passé, usé de méthodes fallacieuses ou de sophismes lors de débats au sujet de la hausse des droits de scolarité et/ou la possibilité de grève. J’ai pêché par la facilité dans l’intensité du débat. Mais j’ai choisi de laisser tomber ces méthodes et de me consacrer à développer de vrais arguments en m’informant sur le sujet d’un côté comme de l’autre en gardant un esprit ouvert.

Dans un même ordre d’idées, je n’ai plus envie de débattre avec des imbéciles. Je ne suis plus intéressé à discuter avec des gens qui me ressortent les mêmes rengaines malhonnêtes basées sur les simples notions de «responsabilité» ou de «solidarité». Pour reprendre les paroles de mon ami Pierre : «Je suis pour un débat intelligent.» En tant qu’étudiant ayant investi autant de temps dans ma formation, j’aimerais vraiment qu’on respecte mon intelligence.

En tant qu’universitaires, doit-on vraiment laisser la discussion couler dans la facilité et la bassesse intellectuelle du sophisme? Pouvons-nous nous informer sur ces sujets si importants avant de simplement sortir des arguments vides et redondants qui ne font qu’attaquer et provoquer le camp adverse? Est-il possible de référer à des études ou des travaux de spécialistes lorsqu’il est question d’un sujet si délicat? Peut-être que si nous étions universitaires à l’extérieur des classes, nous serions capables d’être intelligents dans nos débats. Ceux-ci sont essentiels! Après tout, il serait vraiment stupide de passer à côté de cette opportunité.

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