Par Simon Fitzbay, chroniqueur
Comme vous le savez bien, chaque début d’année nous offre la chance de manger de la bonne dinde et du ragoût bien gras, en plus de prendre un petit coup bien agréable. C’est également l’opportunité de prendre de nouvelles résolutions et d’offrir nos souhaits de nouvelle année aux gens qui nous sont chers. Cette année, j’aimerais les offrir à nos chers politiciens que nous aimons tant détester.
Débutons par le politicien favori de tous : Jean Charest. Eh bien, je souhaite à ce cher ti-Jean une bonne réélection cette année puisqu’il risque de remporter haut la main la prochaine élection qu’il déclenchera probablement cette année, avant ou pendant la Commission d’enquête sur la construction. Faute d’adversaire digne du nom (voir la suite de cette chronique), l’organisation libérale, avec l’homme de campagne hors pair qu’est Jean Charest, ira sans grand problème chercher les votes nécessaires pour former le prochain gouvernement. Je sais, c’est frustrant. Le suspense consiste à savoir s’il s’agira d’un gouvernement majoritaire ou minoritaire.
Je souhaite à Pauline une bonne seconde retraite de la politique. Peu d’entre vous se souvienne que l’impératrice Pauline avait sauvagement claqué la porte du Parti québécois et de la politique provinciale lorsqu’elle avait perdu la course à la chefferie contre André Boisclair en 2005. Elle y est bien sûr revenue en 2007 pour son couronnement, faute de candidat valable à la chefferie du parti souverainiste.
Par contre, un remplaçant potentiel à Mme Marois est disponible depuis le 2 mai. En effet, le nom de Gilles Duceppe est sur toutes les lèvres depuis la défaite crève-cœur du Bloc québécois lors de la dernière élection fédérale. On se demande s’il peut sauver le PQ de Pauline et aider l’option souverainiste à rester à flot dans ces moments de tourmente et de remise en question de la souveraineté elle-même. Pauline Marois s’accroche, souhaite plus que tout au monde devenir la première femme à occuper le poste de première ministre mais risque également d’écorcher grandement les membres de son parti qui ont une obsession beaucoup importante à leurs yeux que le seul pouvoir. Souhaitons seulement que ti-Gilles saura sauver ses troupes du désastre que le bloc a vécu le 2 mai dernier.
Parlant des souverainistes, souhaitons également à Jean-Martin Aussant d’augmenter la visibilité d’Option nationale partout dans la province. L’arrivée officielle de Lisette Lapointe (et l’appui officieux de Monsieur) risque d’intéresser les plus de trente ans à son parti qui, avouons le, regroupe surtout les jeunes souverainistes pour le moment et n’offre pas une alternative directe aux propositions du Parti québécois.
Québec Solidaire a fait bonne figure lors de l’élection partielle de Bonaventure en se classant troisième devant l’ADQ. Cette percée en région est presque inespérée pour ce parti que l’on identifie généralement à sa base montréalaise. Je souhaite donc à Amir Khadir d’avoir d’autres collègues de son parti à ses côtés à l’Assemblée nationale cette année. Françoise David a tant travaillé pour ce parti, elle mériterait de se trouver un comté afin de se faire enfin élire cette année.
J’offre mes condoléances les plus sincères à Gérard et ses petits amis de l’ADQ. Faute d’avoir trouvé un chef qui savait ce qu’il faisait, le parti d’amateurs qu’était l’ADQ est mort dans l’indifférence la plus totale à la fin de 2011. M. Deltell, avec autant de charisme qu’une boîte de carton, a sabordé son parti afin de rejoindre le pire des arriviste : François Legault et sa CAQ…
Je souhaite donc à la CAQ de se définir un peu. C’est bien la première fois que les Québécois se disent prêts à voter pour un parti avec des positions aussi floues que celles de Legault et sa bande, qui n’existe pas encore. Reste à voir si Monsieur «on verra» pourra intéresser autant les à Québécois à un parti formé de vraies personnes plutôt qu’à cette simple idée d’un parti dirigé par sa personne. Le programme de ce parti reste inexistant et ses donateurs, encore très obscurs. Le chef nous donne vaguement l’impression de ne pas toujours savoir de quoi il parle et les candidats potentiels se font attendre. De plus, on sent un manque d’expérience flagrant chez les quelques nouveaux membres de la CAQ. Pour faire de la politique et diriger un pays, il faut plus que des candidats vedettes, il faut aussi des politiciens qui connaissent les règles du jeux. Ce n’est sûrement pas avec les naufragés de l’ADQ que Legault formera un cabinet fantôme digne de ce nom.
En terminant, j’aimerais offrir mes meilleurs vœux de nouvelle année à Stephen Harper. En fait, je souhaite que notre Premier Ministre obtienne un cœur dans la prochaine année. Son obsession à envoyer les jeunes en prison tout en détruisant le registre des armes à feux a démontré cette année une absence totale de logique et de compassion chez notre Premier Ministre. Notre Gouvernement Royal refuse également de reconnaitre le réchauffement de la planète pour ne pas nuire à nos précieux sables bitumineux, je lui souhaiterai donc d’apprendre à lire et d’accepter du même coup les conclusions des scientifiques sur les changements climatiques.
À vous, chers étudiants, je vous souhaite la meilleure des sessions, ainsi qu’une petite grève contre le dégel au printemps. Il est temps que vous appreniez comment ça se fait respecter, des droits.