Entre les deux pôles: La liberté en trois positions: Expression, décision et action

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Il n’est pas simple de parler de la liberté en mots écrits, car il s’agit surtout de quelque chose qui se vit et qui se témoigne. Toutefois, que ce soit de liberté individuelle ou de liberté collective, la liberté réelle implique également l’ouverture et le respect face à celle d’autrui.

Travailler, dessiner, inventer, débattre, critiquer, rire, construire et bien plus… ce sont des choses qui font partie de la vie et qui peuvent être le résultat d’une présence plus ou moins importante de liberté. Toutefois, tant que la liberté individuelle n’affecte pas la liberté de l’autre, il est bénéfique de faire la promotion de la liberté à différents degrés. Au Canada et aux États-Unis, il y a un haut niveau de liberté, surtout en comparaison à celui d’autres pays où il n’est pas possible d’exprimer ses désaccords politique et social ou de faire des choix personnels.

Un problème de fausse liberté ou qui peut se présenter dans la dictature est l’étouffement de l’expression de l’autre par son propre désir de liberté sans considération pour autrui. Cela peut sembler paradoxal d’empêcher la liberté d’autrui en imposant une prise de décisions impliquant soi-même et d’autres individus. Donc, pour parler de vraie liberté, le respect de l’expression de l’autre doit être à la base de ses fondations. Vivre la liberté nécessite la possibilité d’écouter et considérer autrui, plutôt qu’imposer une rigidité empêchant l’épanouissement dans les initiatives personnelles.

Par exemple, exprimer son désaccord et critiquer autrui est convenable. Toutefois, la possibilité d’entendre également le point de vue adverse est souhaitable pour une liberté authentique. Il y existe une exception à tenir compte qui se nomme la diffamation. Il est possible de dire ses opinions, toutefois, nuire à la réputation d’un individu identifiable peut entraîner une personne devant les tribunaux. Cela peut être compréhensible dans le sens où notre pays prône le droit à chacun et chacune à sa sécurité et à son intégrité.

En dehors de l’expression, la possibilité de faire des choix est également un aspect important de la liberté. Tant que la loi n’est pas violée ou que la vie de soi et/ou d’autrui n’est pas menacée, l’être humain dans notre pays a le droit de prendre les décisions qu’il souhaite, même si cela peut déranger les principes d’une autre personne. Par exemple, une femme a le droit de quitter son conjoint lorsqu’elle le souhaite, même si c’est pour aller dans une autre relation avec un autre homme, et que ce dernier le «refuse».

Des collègues de travail peuvent faire du «bitchage» derrière les autres collègues en tentant de leur faire perdre leur emploi, toutefois il appartiendra aux personnes qui se font cibler de décider de ce qu’elles en feront par la suite. La liberté implique donc un certain degré d’acceptation de la reconnaissance d’actes moins désirables qui font partie de la vie et qui sont incontournables dans certaines situations. Toutefois, un élément qui peut jeter de l’huile sur le feu est le risque de tenter de limiter l’autre dans sa liberté, plutôt que de prendre des décisions ou de faire des choix personnels qui pourraient favoriser des changements.

Nous avons des endroits nommés «exutoires» impliquant certaines limites acceptables à des comportements «déviants» qui sont largement répandus.

En d’autres mots, si vous souhaitez la liberté, le fait de commencer par montrer l’exemple peut être un premier pas vers la réalisation de ce que vous souhaitez dans votre propre vie. Cela peut impliquer des choix concernant soi-même (ex: activités, alimentation, études, etc.), d’autres personnes (ex: fréquentations, liens familiaux, amis, collègues, etc.) ou des relations impliquant soi et autrui (ex: relations conjugales, implication avec employeurs, etc.).

Tant que le choix est dans la légalité selon le système du pays, un individu a la liberté de faire ce dont il juge convenable pour lui dans une situation donnée. Toutefois, malgré l’illégalité de certains comportements (ex: violence physique, pornographie juvénile, etc.) nous avons des endroits nommés «exutoires» impliquant certaines limites acceptables à des comportements «déviants» qui sont largement répandus (Habimana & Cazabon, 2012).

Par exemple, une arène de lutte ou de boxe peut être un endroit pour exprimer de l’agressivité de manière réglementée. Le cinéma peut aussi impliquer des scènes de guerre ou de sexualité, ne causant aucun tort à l’intégrité d’autrui dans la vie réelle. Cependant, il y existe quand même des limites quant à ce qui est toléré. Celles-ci impliquent la sécurité/santé d’autrui et de soi qui ne doivent pas être affectées, de ne pas toucher aux droits et à l’intégrité de groupes ou minorités (dont celles qui ont vécu des déséquilibres sociaux dans le passé), ainsi que de tout ce qui a un lien avec ce qui est sacré (ex: ne pas détruire une pierre tombale).

Ces exutoires servent à catalyser une énergie et/ou même l’agressivité individuelle et collective. Elles existent car l’empêchement de certains comportements répandus et «socialement acceptables» créerait des débordements et des conflits importants dans la population s’il n’était pas possible d’avoir accès à des activités avec des balises spécifiées.

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