Entre les deux pôles: Le développement et la transmission de la confiance (suite)

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Comme il a été dit, le bébé a besoin d’une figure suffisamment rassurante et affectueuse qui lui permettra en bas âge de développer une confiance en l’autre. Toutefois, les extrêmes provoquent souvent le même résultat. Si le parent est sans cesse collé sur l’enfant dans les premières années, il sera plus difficile d’encourager sa capacité à avoir confiance et à explorer l’environnement. Comme dans le scénario du «laisser-aller» où le bébé peut tout faire sans aucune limite. La question repose sur un juste dosage.

Il existe plusieurs autres éléments pouvant influencer la confiance au cours des phases de développement qui vont suivre. Durant l’enfance, il y a des expériences variées, que ce soit à la maison, à l’école, chez des amis ou de la parenté. Une personne se faisant beaucoup critiquer, rabaisser ou intimider par les autres, et recevant trop peu d’encouragements et de compliments en retour, sera plus à risque de ne pas développer suffisamment une confiance.

Au même moment, cela peut directement influencer l’estime personnelle. Tout d’abord, il est préférable d’avoir suffisamment de confiance en soi afin de pouvoir également avoir une estime de soi plus juste et/ou satisfaisante. Comme il a été mentionné, dans l’ordre du développement psychosocial de l’être humain, la confiance est la première capacité à se développer (Erik Erikson, 1902-1994). Voilà pourquoi un manque de confiance peut influencer l’estime de soi ainsi que la capacité à prendre des initiatives futures dans le monde. L’estime se construit à partir du regard de l’autre, mais celle-ci est aussi influencée par la vision du monde (confiance ou méfiance).

La confiance est comme une armure pour un chevalier allant sur le champ de bataille.

La confiance est comme une armure pour un chevalier allant sur le champ de bataille. S’il n’est pas protégé, il y a plus de chances qu’il soit sur ses gardes et qu’il sorte les armes rapidement face à des menaces qui paraissent plus importantes sans cette protection. Il y a toujours des cas exceptionnels de personnes ayant vécu des débuts de vie dramatiques et ayant tout de même réussi à avoir suffisamment confiance. Un des éléments à tenir compte dans ce genre de situation est l’aspect génétique et le trait de caractère inné. Par exemple, certains individus sont plus courageux que d’autres dans leur nature. Ils iront avec assurance, aisance et vigueur sur le champ de bataille, qu’ils décident de porter leur armure physique ou non. Leur protection est naturelle.

Le cercle social peut aussi permettre de faire face à l’adversité, malgré plusieurs épreuves en bas âge. Le soutien social (différent du réseau social) fait une différence et est un élément à prendre en compte dans la capacité de résilience que cette dernière peut avoir, comparativement à une autre personne n’ayant absolument aucun soutien. La connexion avec les autres est une protection importante face à l’adversité. Celle-ci peut être familiale, mais également communautaire. Certaines personnes parleront également de mentors qui ont pris une place dans leur parcours de vie et qui considèrent ces derniers comme des figures parentales aussi significatives que leurs propres parents.

Par ailleurs, il est plus demandant de faire face au manque de confiance d’autrui, lorsqu’une personne n’a pas suffisamment confiance en elle préalablement. Il est plus demandant pour une personne de s’engager dans des relations stables et égalitaires, de s’impliquer dans un milieu de travail continuel en ayant peu de conflits, de déployer ses talents avec ouverture, d’accueillir la différence et d’accepter les épreuves de la vie.

Lorsque vient le temps de faire face à des conflits personnels et professionnels avec d’autres personnes à l’âge adulte, un certain niveau de confiance permet d’avoir accès à une certaine flexibilité dans les choix et décisions relatives à ces situations. Elle permet à l’individu de garder espoir en l’avenir lors de moments de privation, et de ne pas sombrer totalement dans un désespoir pouvant même mener à des comportements destructeurs. Toutefois, ce n’est pas parce qu’une personne sent qu’elle n’a pas assez confiance en elle que cela signifie qu’il n’y a rien à faire pour améliorer son vécu. Certains évènements de vie, des relations significatives ou les consultations en psychologie et psychiatrie peuvent être des éléments aidants dans un parcours de vie.

Chacun a ses limites qui lui sont propres, mais, à quel point sont-elles présentes dans la vie d’une personne et à quel niveau sont-elles invalidantes? Voici un indicateur raisonnable du degré de confiance. Il serait plutôt injuste de dire qu’une personne est confiante ou non, sans en faire des nuances. De plus, la confiance ne se mesure pas totalement par le comportement.

Dans plusieurs cas, les personnes ayant le plus confiance en elles ont une capacité d’humilité et de discrétion. Ce qui veut dire qu’elles peuvent faire preuve de modestie, tout en connaissant quand même leurs réelles capacités ou talents et en n’ayant pas nécessairement besoin de les afficher en toute circonstance. Elles ont la capacité d’élever les autres, tout en gardant une impression de confiance personnelle intérieure. Ceci est différent de l’autorabaissement et du rabaissement d’autrui, qui peuvent ressembler au dénigrement ou à l’autodénigrement.

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