
Le trouble de la personnalité antisociale touche environ 3% de la population et implique majoritairement de jeunes hommes (DSM V, 2013). Les individus ayant un trouble de personnalité antisociale ont l’habitude de ne pas se laisser imposer des règles et responsabilités attendues par la société. Ce n’est pas sans raison que ces personnes sont souvent qualifiées dans le langage populaire de «vilains», «hors-la-loi» ou «bandits».
Un individu adulte ayant un trouble de la personnalité antisociale ne devient pas criminel du jour au lendemain. Habituellement, les personnes concernées ont commencé leur parcours délinquant à partir de l’âge d’environ huit à dix ans. Cela ne signifie pas que tous les adolescent(e)s qui auront une période passagère de délinquance deviendront des adultes ayant une personnalité antisociale. Cependant, les personnes ayant une personnalité antisociale à l’âge adulte ont habituellement un historique de trouble de la conduite durant la jeunesse (DSM V, 2013).
La plupart du temps, les enfants qui seront de futurs antisociaux/psychopathes, ont beaucoup moins d’empathie que les autres enfants et prennent plaisir à blesser physiquement et/ou verbalement les autres. Il est donc fréquent que ces enfants devenus adultes avaient préalablement des problèmes de comportement incluant des bagarres, ainsi que l’habitude de torturer ou tuer des animaux.
Ils commencent leur histoire de délinquance avec une propension à s’absenter de l’école, à éprouver des difficultés scolaires en raison de comportements problématiques, et à recevoir des conséquences de la part du système scolaire/juridique. À l’âge adulte, des comportements semblables continueront chez les individus ayant une personnalité antisociale, à d’autres niveaux.
Cela ne signifie pas que tous les adolescent(e)s qui auront une période passagère de délinquance deviendront des adultes ayant une personnalité antisociale.
Ils présenteront continuellement un manque de considération pour le respect de la dignité et de la sécurité humaines. Ils pourront s’absenter du travail ou ne pas avoir d’emploi, perdre leur poste en raison de problèmes reliés à la responsabilité, ainsi que préférer s’impliquer à l’intérieur de groupes criminalisés pour différents types de trafics (ex.: drogues, objets, humains, etc.). Tous ces comportements peuvent mener aux arrestations, à l’incarcération, ainsi qu’à la peine de mort.
Même si ces personnes ne respectent pas les droits d’autrui, cela ne signifie pas qu’ils sont toujours totalement incapables de moralité (Habimana & Cazabon, 2012). Par exemple, un groupe criminalisé peut être en mesure de coopérer en équipe pour la préparation d’un crime ou séparer en parts les profits d’une activité criminelle. D’autres personnes seront capables de loyauté, jusqu’à un certain point, envers des personnes de leur groupe criminalisé. Cependant, dans quelques cas, la loyauté envers les proches et/ou les groupes d’appartenance peut également être brisée face à la tentation de gains personnels.
Même si certains peuvent feindre les remords pour diminuer leur sentence ou éviter l’emprisonnement, les psychopathes ne ressentent aucune culpabilité et continueront leurs comportements antisociaux malgré les risques associés. Il s’agit d’individus fréquemment impulsifs, ayant une quasi-absence d’anxiété et recherchant continuellement des gains personnels.
Par ailleurs, la plupart des individus antisociaux ne ressentent aucune empathie. Toutefois, il est possible qu’une personne ayant une personnalité antisociale se serve d’une «empathie» pour se mettre à la place d’une victime, afin de mieux l’atteindre dans ses failles. Dans ce cas, l’empathie est utilisée pour nuire à autrui. La personne ayant une personnalité antisociale peut donc se servir de l’autre pour arriver à ses fins. Cela peut impliquer les mensonges, la manipulation, les tromperies, le chantage, l’exploitation, les menaces, la trahison, l’escroquerie et la violence.
Un cas individuel avec sévérité élevée est le tueur en série. Tous les antisociaux ne seront pas des tueurs en série, cependant, tous les tueurs de ce type ont des traits de personnalité antisociale.
Les personnes ayant une personnalité antisociale à l’âge adulte ont habituellement un historique de trouble de la conduite durant la jeunesse.
Il existe aussi des personnes ayant une personnalité antisociale dans le milieu des affaires. Ces derniers peuvent profiter de leur poste d’importance pour se servir de leurs employés, afin d’atteindre des buts ou de satisfaire leurs désirs. À ce sujet, prenons également l’exemple d’un directeur décidant de voler l’argent d’un coffre-fort réservé aux fonds de l’entreprise.
De plus, certains grands criminels ou responsables de génocides et de crimes contre l’humanité peuvent avoir une personnalité antisociale accompagnée d’autres traits narcissiques ou paranoïaques.
Notons que la personnalité antisociale ne serait pas exclusive à une classe sociale particulière. Même si leurs traits antisociaux diminuent généralement un peu en vieillissant, ces personnes le resteront souvent pour la vie et en souffriront peu. Il est fréquent que ces individus meurent plus jeunes que la plupart des gens, en raison de leurs comportements à risques (ex.: conduite dangereuse, prise de drogues, etc.).
Il arrive que la possibilité de changement chez ces individus adultes soit «idéalisée» par l’entourage. L’intervention à partir du renforcement des comportements appréciables en société demeure une voie à favoriser (Barlow & Durand, 2016), comme manière d’aider ces personnes à réintégrer le «droit chemin», dès l’enfance et l’adolescence.