Entre les deux pôles: Quelques distinctions entre l’envie et la jalousie

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Les termes de la jalousie et de l’envie s’entremêlent souvent dans le langage populaire. Il est courant d’entendre des expressions utilisant le mot «jalousie» dans des situations où il serait plus juste de parler du mot «envie». Quelques similarités et différences existent entre les deux termes et sont à considérer, afin de bien les distinguer.

Le dictionnaire Larousse (2015) définit la jalousie comme «un sentiment fondé sur le désir de posséder la personne aimée et sur la crainte de la perdre au profit d’un rival». Elle peut être présente dans les relations conjugales. D’ailleurs, elle peut également être vécue dans des situations comme la jalousie fraternelle entre frères et sœurs, par rapport à l’amour et/ou l’attention des parents ou de figures adultes significatives. Ne perdons pas de vue qu’il y a la jalousie sexuelle, et la jalousie non sexuelle. De plus, dans la jalousie, il y existe une relation entre deux personnes, ainsi que l’implication d’une tierce personne.

Dans l’envie, il est pertinent de garder à l’esprit qu’elle peut être un besoin essentiel, ou simplement un désir de possession de quelque chose. Par exemple, avoir envie de boire de l’eau alors que vous êtes assoiffé représente un besoin de base fondamental. L’envie de posséder un objet quelconque ne représentant pas un besoin essentiel est, quant à elle, bien différente. Du côté relationnel, le même dictionnaire présente l’envie comme «convoitise, mêlée ou non de dépit ou de haine, à la vue du bonheur ou des avantages de quelqu’un». Il y existe une comparaison entre soi et autrui. Ceci n’est pas obligatoirement spécifique à l’amour ou l’attention de quelqu’un et n’implique pas nécessairement une tierce personne à la relation.

Les deux peuvent se vivre en même temps ou dans des situations semblables. Il est possible qu’une personne soit envieuse et vive de la jalousie à cause d’une même source. Dans d’autres mots, ce n’est pas noir ou blanc. Certains affirment également que l’envie peut causer la jalousie, ou en être à la source dans certaines situations. Toutefois, il existe des subtilités afin de bien les reconnaitre.

Les racines du sentiment de l’envie prennent place en bonne partie dans la perception de soi, et/ou dans l’estime personnelle. Prenez l’exemple d’une personne faisant une réflexion sur elle-même, ainsi que sur ses réalisations. Il est possible que cette dernière soit fière et heureuse de vivre la vie qu’elle mène (à différents degrés). Elle peut aussi être insatisfaite d’être rendue où elle est aujourd’hui comparativement à quelqu’un d’autre. Dans le dernier cas, il est possible que la comparaison entre elle-même et autrui puisse créer des émotions de colère, mépris, impuissance, humiliation et autres possibilités. Dans l’envie, ces émotions que la personne ressent sont alors redirigées envers la personne enviée.

Comme il a été dit, contrairement à la jalousie, il n’est pas nécessaire de vivre une relation impliquant une tierce personne. Elle peut se vivre dans une simple relation entre un individu et une autre personne servant de point de comparaison. L’envie consiste pour une personne à vouloir posséder quelque chose (ou des réalisations) appartenant à autrui, et qu’elle ne possède pas elle-même. Cela peut impliquer également un désir de «vouloir déposséder» autrui.

Du côté relationnel, le même dictionnaire présente l’envie comme «convoitise, mêlée ou non de dépit ou de haine, à la vue du bonheur ou des avantages de quelqu’un».

Il est difficile de trouver les causes exactes de l’envie, ainsi que ce qui peut la rendre plus difficile à vivre chez une personne comparativement à une autre. Chacun est unique et il s’agit de cas par cas. Toutefois, est-ce possible qu’un écart important entre les réalisations de la vie réelle d’une personne et la vie idéale qu’elle aurait souhaité avoir puisse être l’une des raisons provoquant le sentiment d’être «rongé» par l’envie?

Il existe un autre élément portant à réflexion. C’est celui de la possibilité ou de la capacité à pouvoir intégrer ses valeurs et de pouvoir les réaliser. Par exemple, si une personne trouve une valeur importante pour elle et qu’elle arrive à s’en servir de manière satisfaisante dans ses relations professionnelles, personnelles et sociales, est-ce qu’elle aura moins de risques de vivre une envie «empoisonnante» que si elle n’a pas la possibilité de le faire? L’envie du succès des autres peut se créer sur ces différentes racines, et il est possible de se poser ces questions.

Toutefois, ceci nécessite préalablement le développement de l’acceptation et de la connaissance de soi, de la part des figures adultes significatives en bas âge. Ces éléments sont prioritairement transmis par les générations plus âgées (ex.: parents, famille élargie, substituts, mentors, etc.), impliquant des personnes qui ont appliqué ces principes et valeurs par elles-mêmes, et qui les ont transmises à la génération suivante.

La possibilité d’être reconnu justement et respectueusement dans ses forces et ses limites, de la part des figures parentales et/ou significatives, peut aussi favoriser une estime de soi équilibrée dans l’enfance. Les relations avec les pairs à l’école auront aussi un impact important sur le développement. Car, en dehors de la maison, c’est en bonne partie en vivant et en se comparant avec les autres en société qu’il sera possible de se construire une estime personnelle dans l’enfance et l’adolescence.

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