Sexe drogue et Rock’n’Roll
Paru le 1er octobre dernier, Samuel Sénéchal, professeur de littérature et auteur trifluvien, nous parle de son tout nouveau roman : Les Catastrophes | Commune – 1re partie.

Synopsis
À la commune, la ligne est souvent mince entre une discussion philosophique et un jam assez bruyant pour réveiller tout le voisinage aux petites heures du matin.
Quand Yann est arrivé dans cette grande bâtisse pour y passer une audition, il ne s’attendait pas à ce que tout se bouscule aussi rapidement.
Après avoir rencontré les autres membres du groupe Les Catastrophes, il réalise à quel point la musique et tous les excès qui l’accompagnent lui avaient manqué.
Source : Samuel Sénéchal
Si « Sexe, Drogue et rock’n’roll » décrit le mode de vie des rockeurs des années 70, cela s’applique aussi aux personnages du dernier livre de Sénéchal. Dans une ambiance de party et de folies, un groupe de musique punk Les Catastrophes cohabitent dans une « commune ». Ils travaillent sur leur prochain album, tout en enchaînant plusieurs spectacles dans les bars. Et même si la musique occupe une place importante dans le roman, l’auteur écrit avec une touche d’humour et d’ironie sa vision de la société. Il y dépeint des marginaux, essayant de sortir du cadre conventionnel en refusant de se soumettre à certaines normes sociales.
Début d’une trilogie
Les Catastrophes est une idée de roman que nourrit l’auteur depuis une dizaine d’années. Et si parfois la vie ne permet pas de réaliser tous nos projets au même moment, Samuel Sénéchal a pris son temps pour peaufiner son roman.
« Ça fait plusieurs années que je pense à ces personnages et j’avais hâte d’écrire ce roman. D’habitude, j’écris des romans fermés, mais ce livre c’est un projet long terme, c’est une trilogie. C’est pourquoi je voulais attendre le bon moment. »
Trouver l’inspiration à partir du réel
L’infidélité, les relations d’amitié, la musique, les rêves, etc. Sans s’inspirer de faits vécus, Samuel Sénéchal est tout de même influencé par ce qu’il consomme et ce qui l’entoure. Son écriture est réaliste et il priorise ce qui se fait ici et maintenant.
« Quand j’écris, ça part de l’histoire que j’ai le goût de raconter: le lieu et les personnages qui vont graviter autour de ça. Moi, je suis quelqu’un de très ordonné même si ma maison d’édition s’appelle « Les productions Désordre ». C’est un peu un nom ironique parce que je suis quelqu’un de particulièrement organisé dans la vie. Souvent, je vais laisser mûrir une histoire pendant quelques mois, voire même quelques années, avant de commencer à écrire là-dessus. Quand j’ai des idées, je vais envoyer ça dans un dossier de « livre en construction ». Une fois que j’ai envie de développer un projet, je réorganise mes idées. »
Les revers de l’autoédition
Création du récit, correction du texte, photo de la page de couverture, conception de la 4e de couverture et finalement, publication du livre : Samuel Sénéchal réalise l’entièreté de l’édition de ses romans.

« Toutes mes présentations dans ma 4e de couverture sont sarcastiques, j’aime faire un peu rire de moi. Et comme je m’autoédite, je publie quand je sens que mon roman est prêt et que j’ai le temps de le faire. C’est important d’avoir confiance en ses moyens, mais c’est aussi important d’avoir l’humilité de se remettre en question. Avant de publier un roman, il ne faut pas être trop confiant et publier quelque chose qui n’est pas encore prêt et si tu n’es pas assez confiant, tu ne le publieras juste pas! Donc, c’est important d’avoir cette espèce d’entre-deux là. », dit Sénéchal.
Toutefois, l’autoédition peut aussi avoir son lot de problèmes. Bien que l’auteur ait de hautes études en littérature, c’est depuis qu’il a remporté le Prix de littérature Gérald-Godin avec son ouvrage, Ruptures, en 2021, qu’il ressent auprès de ses pairs une réelle crédibilité.
« Il y a un jugement à ne pas être publié par des maisons d’éditions reconnues : « Samuel, il se fait imprimer lui-même parce que personne veut le faire » » dit l’auteur avec humour.
« Je pensais naïvement que finir un BAC en littérature et finir une maîtrise allait m’apporter de la crédibilité. Mais c’est seulement quand j’ai gagné un prix qu’ils ont commencé à me prendre au sérieux. Heureusement, j’ai toujours été capable de me donner ma petite tape dans le dos tout seul parce que j’aime ce que je fais. Mes temps libres, je les passe à écrire. Et la journée où je vais vouloir ralentir, je n’aurais pas de compte à rendre à personne. Si cette année, je veux prendre une pause, j’ai le droit. », dit Sénéchal.
Les Catastrophes
Samuel Sénéchal avait des craintes au sujet de la place que les excès occuperaient dans le roman. « Est-ce que j’en ai trop mis ? Il y a plusieurs scènes de sexualité, de drogue et d’alcool. Est-ce que ça va prendre le dessus sur le message ? »
Et bien ce n’est pas le cas.
L’accent est joliment mis sur le dialogue et la parole orale. On ressent le plaisir que l’auteur a eu à écrire son livre. Les personnages sont drôles et on s’attache rapidement à ce groupe de punks en marge de la société. Prôner l’abstinence sexuelle et l’abolition des drogues n’est pas réaliste dans ce monde extravagant où spectacles dans les bars et partys sont le quotidien des personnages.
« Le Catastrophes | Commune- 1re partie » est sans aucun doute le premier livre d’une trilogie à dévorer.