
Catherine Ethier, doctorante en psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), mène actuellement une étude sur la bibliothérapie. Selon les explications de l’étudiante, «la bibliothérapie fait partie du grand groupe des auto-traitements. C’est l’utilisation du livre comme traitement». Cette pratique peut être effectuée à l’aide ou non d’un thérapeute. De plus, elle est souvent utilisée comme complément aux consultations avec le médecin et à ce qui est fait en thérapie.
Les livres ont dorénavant une nouvelle fonction, en plus de nous divertir ou encore de nous cultiver: ils peuvent nous soigner. Néanmoins, tous les livres n’ont pas les mêmes impacts sur chaque personne. C’est pourquoi, Catherine Ethier rappelle «qu’il faut toujours être prudent en choisissant un livre. Il faut quand même garder en tête que la bibliothérapie a plusieurs avantages, mais aussi ses limites». En effet, une grande quantité de livres de bibliothérapie sont disponibles mais tous ne se valent pas.
«La bibliothérapie donne du pouvoir d’agir à la personne qui fait la lecture du livre parce que c’est elle qui crée le changement».
L’étudiante montre les effets bénéfiques que peut représenter la bibliothérapie: «Ça donne du pouvoir d’agir à la personne qui fait la lecture du livre parce que c’est elle qui crée le changement. Ça évite de se déplacer et c’est beaucoup moins dispendieux». Cependant, il faut choisir avec précaution car un livre peut avoir l’effet inverse: «Il ne faut pas aller dans une bibliothèque et choisir n’importe quel livre. Il faut savoir lesquels seraient bons pour nous. Il y a le danger de se faire un diagnostic personnel et de ne pas utiliser le bon livre. Ça pourrait avoir des effets néfastes dans certains cas».
Bibliothérapie et anxiété
À travers son étude, l’étudiante au doctorat ne cherche pas à savoir comment réduire l’anxiété grâce à la bibliothérapie. Son approche est de changer la relation à l’anxiété ainsi que l’image que nous avons du trouble, qu’elle ne soit pas perçue négativement par la personne. «Au lieu d’essayer de contrôler l’anxiété, on va essayer de changer la relation à l’anxiété, que ce ne soit pas perçu comme quelque chose d’envahissant et de dérangeant», précise Mme Either. «Au lieu de se battre contre son anxiété, on apprend à lui faire une place, une place contrôlée». L’étude a débuté à la mi-octobre.