Exposition et performances à New York: Fouille à nu

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Les cinq artistes qui ont pu se rendre à New York se tiennent devant le MoMA, valise transparente en main. Photo: The Two Gullivers & URAV
Les cinq artistes qui ont pu se rendre à New York se tiennent devant le MoMA, valise transparente en main. Photo: The Two Gullivers & URAV

L’Université rayonne jusque dans l’État de New York grâce à des artistes et des professeurs membres de l’Unité de recherche en arts visuels (URAV) de l’UQTR. L’exposition Transparent Travel 2015-2016 a occupé l’espace de la Amelie A. Wallace Gallery à Old Westbury jusqu’au 1er décembre dernier. En plus de cette invitation officielle, les artistes-performeurs ont décidé d’investir l’espace public de la ville de New York.

La collaboration avec le SUNY College de Old Westbury remonte à quelques années alors que les professeurs Philippe Boissonet, Besnik Haxhillari et Aimé Zayed y ont donné des conférences. S’en est suivi une invitation de la part de la Galerie R3 à l’automne 2015, alors que huit artistes newyorkais ont exposé à Trois-Rivières. Le retour du balancier a été l’occasion pour quatre duos d’artistes de poursuivre une démarche déjà bien définie.

En réaction à la suspicion grave des bagages individuels suite aux attentats du 11 septembre 2001, le duo dévoile le contenu de ses valises avec une originalité toute performative.

Les commissaires Besnik Haxhillari et Flutura Preka (The Two Gullivers) ont invité trois autres duos à un «Voyage transparent» dans le cadre des Événements collatéraux de la Biennale de Venise en 2015. Les huit artistes ont déambulé avec des valises transparentes, révélant le contenu habituellement intime de cet objet. Bien que la valise serve de réceptacle pratique, dans ce cas-ci, elle s’avère être un espace d’exposition mobile à échelle réduite.

The Two Gullivers déambule depuis 2004 avec des valises transparentes. En réaction à la suspicion grave des bagages individuels à la suite des attentats du 11 septembre 2001, le duo dévoile le contenu de ses valises avec une originalité toute performative. Après plusieurs interventions, les deux performeurs invitent six autres artistes, tous des duos, à collaborer à leurs «Voyages transparents». L’expérience de Venise a mené à une exposition à la Galerie R3 l’an dernier.

The Two Gullivers, Aimé Zayed, Lorraine Beaulieu & Philippe Boissonet ont fait partie de la délégation pour le montage de l'exposition Transparent Travel 2015-2016. Photo: The Two Gullivers & URAV
The Two Gullivers, Aimé Zayed, Lorraine Beaulieu & Philippe Boissonet ont fait partie de la délégation pour le montage de l’exposition Transparent Travel 2015-2016. Photo: The Two Gullivers & URAV

Le voyage vécu à New York se déroule en deux temps et en deux espaces. D’abord, les artistes investissent l’espace public sans y être invités et exposent ensuite conventionnellement dans une galerie d’art. Ils se rendent à Times Square et dans les grands musées de la mégapole. Se voyant refuser l’accès aux musées avec leur valise, les artistes en ont tout de même profité pour effectuer des gestes chorégraphiés avec leur valise à l’extérieur.

Ces objets d’art hors des circuits habituels attirent l’attention. À la manière de ready-made, des objets hétéroclites sont disposés à l’intérieur des valises. De ballons de baudruche, à poupées dénudées, en passant par un poisson vivant, les galeries ambulantes avaient de quoi surprendre les citadins.

Bien que la valise serve de réceptacle pratique, dans ce cas-ci, elle s’avère être un espace d’exposition mobile à échelle réduite.

Bien que le contenu soit visible, donc facilement identifiable, les musées ont préféré laisser les valises à la consigne ou carrément expulser les visiteurs. Les institutions ne voyaient pas d’un bon œil la venue impromptue de ces artistes à l’intérieur de leurs murs. Comme quoi n’entre pas qui veut dans l’histoire de l’art.

La question de la mise en marché de la performance est au cœur de ce travail. Comme la performance est un médium éphémère, sa place dans les lieux conventionnels d’exposition n’est pas gagnée. Ce qu’il reste de la performance, ce sont évidemment les inscriptions dans la mémoire des personnes présentes, mais aussi les documents. Photographies, vidéos et reliquats deviennent les sujets qui seront exposés. C’est d’ailleurs en partie ce qui compose Transparent Travel 2015-2016. Les multiples couches du jeu intérieur-extérieur de ce projet propulse cette réflexion à un autre niveau.

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