
Jusqu’au 19 janvier prochain, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier présente l’exposition Petite fabrique de patrimoine de Steven Renald et Exil: vérité trompeuse de Yanick Sasseville.
Le Centre d’exposition Raymond-Lasnier s’est vêtu de blanc pour le mois de décembre avec deux expositions plus qu’impressionnantes. Alors que la neige commence à colorer le sol trifluvien, Steven Renald nous présente son héritage matériel et culturel habillé d’une grande blancheur, alors que Yanick Sasseville aborde l’exil à travers l’origami.
L’histoire par les lettres
Steven Renald n’en est pas à sa première exposition au CER-L. En 2010, il avait participé à l’exposition collective Jusqu’à ce que la mort vous sépare en présentant un étonnant complet de marié fait avec des pages de livres et de lettres. Dans le même ordre d’idée, il revient présenter son exposition solo Petite fabrique de patrimoine. Ce qui est intéressant avec la démarche de Renald, c’est qu’il utilise la poste, soit des lettres et des correspondances, pour créer son art.
Dans la première salle, le visiteur retrouve des reproductions librement inspirées de la carte du monde. Sur chaque région ou continent, il y a des fils qui pendent, accrochés à la toile. Ces endroits marqués par les fils sont en fait les lieux où Renald a envoyé des lettres. N’ayant pas de destinataires, la plupart de ces lettres lui sont revenues, et c’est là tout l’intérêt. C’est pour lui en moyen de découvrir les lieux sans même y avoir été, puisque l’état des lettres à lui seul raconte son histoire.
Le Centre d’exposition Raymond-Lasnier s’est vêtu de blanc pour le mois de décembre avec deux expositions plus qu’impressionnantes.
Dans la deuxième partie de son exposition, l’artiste s’est tourné vers son héritage, soit les familles souches du Saguenay. Il a entretenu avec ces familles une correspondance dans laquelle il leur a posé plusieurs questions. C’est le résultat de ces questions que l’on retrouve dans les œuvres d’art de Renald. L’artiste a littéralement pris les réponses et les a pliées pour les jumeler à une antiquité recouverte d’une peinture blanche. Chacun de ces objets est identifié par une étiquette sur laquelle on retrouve les réponses et les noms de famille. Au final, l’exposition transmet le patrimoine de l’artiste avec une grande délicatesse.
L’envolée de Yanick Sasseville
Dans la deuxième salle, le visiteur est accueilli par l’installation très imposante de l’exposition Exil: vérité trompeuse. À droite, se trouve un bureau vieillot sur lequel une dactylo est le point de départ d’une envolée d’oiseau en origami. Une centaine de petits oiseaux envahissent ainsi l’espace, donnant un sentiment de grandeur à la pièce. Alors que l’aspect de l’œuvre est presque enchanteur, une étude de l’œuvre nous amène à voir que tous les oiseaux se fracassent sur une vitre et échouent par terre.
Ce contraste dans l’œuvre fait toute sa beauté. Yanick Sasseville l’avoue lui-même, il trouve intéressant d’exploiter la beauté et la tristesse dans une œuvre. C’est donc là que se trouve la vérité trompeuse de son exil. Alors que l’envol suggère la libération, la chute rappelle la réalité. C’est donc une exposition à couper le souffle que nous présente Yanick Sasseville jusqu’au 19 janvier prochain.
Pour plus d’information, visitez le www.cer-l.ca.