La session commence. La plupart des résolutions du Nouvel An ne sont pas encore brisées. Votre serviteur doit cependant déjà prendre position sur quelque chose.
Comme rien n’a encore eu lieu, il sera plutôt question de regarder ce qui risque de se passer au courant de la présente session. En effet, plusieurs défis de taille attendent l’AGE au courant de la session qui débute. En voici quelques-uns:
1- La mobilisation.
Plusieurs intervenants, pas seulement dans le milieu étudiant, ont prédit que la grogne suscitée par les compressions sauvages du Parti libéral va éclater dans les rues au printemps. Les universités étant elles-mêmes touchées, il est déjà vrai de dire que les services des étudiants en sont affectés. Cela tombe directement dans le giron de la mission de l’AGE.
Le défi sera, comme c’est toujours le cas dans des situations semblables en Mauricie, d’obtenir l’assentiment d’une respectable frange de la population étudiante afin d’enclencher des mesures en ce sens. On connait les habitués qui sont de toutes les manifs; le problème est plutôt d’intéresser les autres.
Souhaitons donc bonne chance au vice-président aux affaires sociopolitiques flambant neuf. Il en aura besoin.
2 – Parlant de compressions…
Au moment de mettre sous presse, les frais supplémentaires liés aux stages avaient été abolis, grâce au travail de l’exécutif. Cependant, une partie non négligeable de travail restait à faire: s’entendre sur l’endroit où trouver cet argent.
En effet, l’accord visant à abolir ces frais avant leur première perception stipulait aussi que l’AGE avait l’odieux de trouver un moyen de dégager la somme qu’ils étaient censés rapporter à l’université.
En décembre dernier (c’est-à-dire, le moment où cet éditorial a été rédigé), l’AGE ne disposait toujours pas des documents financiers nécessaires, ce qui laisse présager un tour de passe-passe politique. Déjà que de déléguer cela aux ressources, limitées en la matière, de l’association est passablement douteux comme stratégie…
Ce genre de travail nécessite généralement une armée de comptables et d’économistes dans une institution aussi complexe qu’une université. Parler de défi dans ce cas tient carrément de l’euphémisme.
3 – Les finances de l’AGE.
Comme il a été démontré notamment à l’assemblée générale annuelle, les finances de l’association étudiante ne sont pas à leur meilleur. N’en déplaise au discours rassurant du président, un travail de réévaluation sera de mise afin d’en assurer la pérennité.
Présentement, l’association est notamment aux prises avec une hypothèque considérable. De plus, on sent que la Chasse Galerie (en particulier le 1012) n’est pas exploitée à son plein potentiel. Finalement, la récente restructuration administrative, si elle a le mérite d’être sensée d’un point de vue de gestion, a néanmoins nécessité la création de nouveaux postes permanents.
Mais là, on fait juste jaser.
«Parler de défi dans ce cas tient carrément de l’euphémisme.»
4 – La restructuration.
Cette émotive question semble avoir été quelque peu mise de côté cette année. Or, elle va de pair avec les problèmes de mobilisation. Il s’agit de la restructuration des instances de l’AGE. Plusieurs efforts ont par le passé tenté (et échoué) de proposer un nouveau modèle de répartition des pouvoirs permettant de décentraliser le fonctionnement de l’association.
Dans ces différentes itérations des tentatives de créer ledit modèle, le seul vrai consensus à être ressorti est la nécessité d’une telle démarche. Le «comment», lui, reste aussi nébuleux qu’au premier jour.
5 – Le poste de vice-présidence aux affaires multiculturelles.
En assemblée générale annuelle, il a été demandé de minimalement évaluer la possibilité de créer un nouveau poste sur le conseil exécutif qui serait responsable de l’intégration des étudiants internationaux.
Les questions touchant ces derniers sont souvent émotives. Cependant, rappelons qu’il existe déjà une pléthore de comités, la plupart chapeautés par les Services aux étudiants, qui visent cet objectif.
De plus, cet ajout porterait le nombre d’officiers à dix, ce qui est énorme. Peut-être serait-il possible de créer un poste d’employé à temps partiel ou de mieux diriger ces étudiants vers les ressources qui sont déjà en place pour eux.
6 – Se positionner par rapport aux scandales de l’administration?
Le point d’interrogation vise ici à montrer que, préalablement à se positionner sur la question, il convient de se demander s’il est pertinent de le faire.
Bien que ces scandales affectent nécessairement l’institution et, ainsi, les étudiants, il s’agit d’une entreprise risquée pour l’association. En effet, se voir perçu comme prenant le côté d’un des clans pourrait amener l’autre à durcir sa position. Les hauts responsables de notre établissement n’ont certes pas fait preuve de toute la maturité que l’on serait en droit d’attendre d’eux et des représailles affecteraient l’ensemble de la communauté étudiante.
Donc, comme c’est le cas chaque session d’hiver, les représentants étudiants auront un agenda bien rempli. Souhaitons leur bonne chance.