
La Maison Rocheleau accueillait cet été une installation d’art contemporain de l’artiste Isabelle Clermont. Cette installation, La polyphonie de sens II, se trouve à être la deuxième partie de l’exposition La polyphonie des sens qui avait débuté au Manoir Boucher de Niverville au printemps dernier. L’exposition s’est tenue du 22 juin au 7 septembre 2015.
Isabelle Clermont est une artiste multidisciplinaire originaire de Trois-Rivières. Toujours enivrée par sa passion pour l’art, l’artiste ne semble jamais manquer de projets et de nouvelles idées. Le 27 aout dernier, elle invitait les gens à assister, selon ses propres termes, à un «dévernissage». Quelques jours avant la fin de l’exposition, les gens ont pu non seulement voir l’installation, mais assister à une performance haute en couleur.
La performance
Intitulé Duo pour escalier, l’évènement en collaboration avec Monique Juteau est décrit par l’artiste comme étant «un évènement performatif de 666 marches qui penche du côté des gestes et des mots». Le duo formé par les deux femmes se qualifie d’incroyable, réunissant les univers différents de chacune dans une parfaite complémentarité. Cette démonstration mettait en valeur les talents de conteuse de Monique Juteau et de performatrice d’Isabelle Clermont.

Cette performance a permis aussi à Isabelle Clermont d’exploiter l’un de ses plus grands talents : la multidisciplinarité. Devant une Maison Rocheleau bondée de curieux, Isabelle s’est livrée à des chorégraphies senties, jouant autant avec le son qu’avec l’image. Tous les sens étaient stimulés dans cette présentation participative et immersive. Des clochettes ont même été données aux invités qui devaient, au moment venu, participer à la musicalité de la performance.
Le duo formé par les deux femmes se qualifie d’incroyable, réunissant les univers différents de chacune dans une parfaite complémentarité.
À l’aide d’un micro et d’un hautparleur attaché à son cou, Isabelle Clermont a réalisé l’un des moments marquants de cette performance. Le petit micro à l’intérieur de sa bouche, l’artiste créait des effets sonores dignes des grands fonds marins. D’une simplicité de réalisation désarmante, le procédé a permis de livrer un résultat saisissant, d’une émotion profonde et d’une intensité difficilement qualifiable.
Isabelle Clermont a parlé de cette performance comme étant une offrande permettant au public d’ouvrir leur intérieur et de se laisser emporter. Une offrande qui a été reçue à bras ouverts par les personnes présentes, visiblement charmées par la performance qui sort un peu de la facture habituelle de l’artiste. On y retrouvait cette fois avec un grand plaisir une Isabelle Clermont très ludique
L’exposition
Tout comme pour la première partie de l’exposition, Polyphonie des sens II a su prendre place dans un lieu charmant qui en lui-même offre beaucoup à l’œuvre. Utilisant sculpture, encre, estampes numériques et effets sonores, l’installation est saisissante au premier regard. Le jeu entre le lieu et l’œuvre se fait bien sentir.
Fidèle à elle-même, l’artiste offre avec son installation un univers en soi, fascinant et enivrant.
Fidèle à elle-même, l’artiste offre avec son installation un univers en soi, fascinant et enivrant. Avec l’aide de Denis Dion, Isabelle Clermont a fait l’enregistrement d’une trame sonore saisissante. Un banc de piano en bois retouché par l’artiste permet de s’assoir face à l’installation, d’écouter cette trame sonore et de s’en laisser imprégner.
Le cœur de cette installation réside en cette centaine de notes de piano étendues sur le sol et disposées de manière méticuleuse. Toutes les notes ont été travaillées, marquées par des élans poétiques provenant d’Isabelle Clermont elle-même, mais aussi de Marie-Josée Ayotte et de Mathieu Croisetière. Ces pièces de piano peuvent être achetées au cout de 10$ chacune, ce qui permet de rapporter une partie de l’œuvre chez soi.
La troisième partie de l’exposition qui s’intitule Entendre le temps se tient à Shawinigan dans la sacristie de l’église Notre-Dame-de-la-Présentation jusqu’au 27 septembre 2015.