Intérieurs par le TNC : une mise en scène rocambolesque

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Hier, sur les planches de la salle Anaïs-Allard-Rousseau, avait lieu la première de la toute dernière création du Théâtre des Nouveaux Compagnons. Intitulée Intérieurs, écrite et mise en scène par Patric Saucier, il est possible de voir celle-ci jusqu’au 13 avril.

Crédits : Théâtre des Nouveaux Compagnons.

Edmond est dans la lune

La pièce raconte l’histoire d’Edmond Rondeau, un jeune homme de Nicolet qui rêve de devenir astronaute. À ses dix-huit ans, il quitte le nid familial pour la Floride où il souhaite entreprendre les études nécessaires à ses ambitions.

Mais il fait d’abord un arrêt à la Grosse Pomme ; une halte qui changera le cours de sa vie. En effet, c’est à New-York, en 1961, qu’il fera la rencontre d’un homme qui deviendra lui-même une étoile : Andy Warhol. Fait amusant : c’est de leur amour mutuel de la soupe que leur amitié naitra.

Ce premier contact avec le célèbre artiste permettra à Edmond de rencontrer le tout New-York de l’époque : Lou Reed, Janis Joplin, Marisol Escobar, Woddy Allen et j’en passe. Edmond Rondeau réussira-t-il, à l’instar de ces vedettes de l’art, à réaliser ses rêves?

Une pièce à grand déploiement

Le plus impressionnant dans la dernière mouture du TNC est son ampleur. Le spectateur peut observer plus d’une quinzaine de comédiens sur scène, certains jouant successivement plusieurs rôles.

Cette audace et cette grandeur apparaissent dès le tout début du spectacle, alors que le décor se fait rouler sur scène, procurant un effet comique efficace et durable.

Si la pièce débute dans ce registre plutôt comique, avec un narrateur sur scène qui présente au public le protagoniste, il n’en sera pas ainsi pour toute la représentation. En effet, Intérieurs nous fait voyager : un voyage d’introspection pour Edmond Rondeau, certes, ainsi qu’un périple dans le milieu des arts new-yorkais, mais surtout un circuit rocambolesque entre les différents univers qui peuplent la pièce. Sans trop en dévoiler, Intérieurs nous fait alterner d’une comédie musicale façon Broadway à une patinoire de la LNI.

Le milieu de l’art : un prétexte à l’intériorité

Malgré le fait que les artistes new-yorkais prennent beaucoup de place dans la pièce, il ne s’agit que d’un prétexte pour étudier l’intériorité d’Edmond Rondeau. D’ailleurs, c’est le noyau familial de ce dernier, particulièrement sa mère, qui vole la vedette. À ce titre, l’une des scènes les plus savoureuses est celle où Madame Rondeau assiste au vernissage de Marisol à la fameuse Factory. La comédienne joue à merveille cette femme dépaysée qui, sans trop de repères, s’intègre à la bande d’artistes.

La finale de la pièce verra Edmond se questionner sur la mort et l’irréalité de la vie. Si la pièce débutait sur un ton comique, il n’en est rien de la dernière demi-heure plus apaisée. Cependant, le changement de ton est presque total et peut faire regretter les extravagances du début.

Il faut aller voir Intérieurs à salle Anaïs-Allard-Rousseau pour l’émerveillement des décors, la polyvalence des comédiens et la nostalgie des artistes de la Factory. Mais si le spectateur se déplace pour Andy Warhol, c’est avec une pensée pour Edmond Rondeau qu’il sort de la salle.

Intérieurs par le Théâtre des Nouveaux Compagnons

Mise en scène

Patric Saucier

Assistance à la mise en scène

Luc Archambault

Comédiens

Éric Ahern, Luc Archambault, Julie Balleux, Yvon Bergeron, Syliane Charles, Coralie Daigle-Picknell, Léa Dargis-Deschesnes, Yves Deguire, Anna Frohlich, Sylvie Lamothe, Dany Lavoie, Milena Cortes Lopez, Roxanne Pellerin, Jean-François Pinard, Benoit Pruneau, Patric Saucier, Robert Turcotte

Équipe technique

Aline Groleau et Danny Emelyne Plaisance

Décors

Milena Cortes Lopez et Patrice Martin

Costumes

Syliane Charles et Dany Lavoie

Conception vidéo

Sylvain Robert

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