Je me souviens… Au pouvoir, citoyens!: 10 choses à savoir sur les États-Unis

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Le ou la gagnante de la présente élection pour nommer le 45e président des États-Unis aura notamment la tâche de faire une différence dans la vie des gens, de garder la nation en sécurité et de forger l’unité du pays. Au-delà de la qualité discutable des candidats, il importe de rappeler quelques éléments fondamentaux dans l’histoire de notre voisin du sud, afin de mieux en saisir les valeurs.

Aux origines du pays de la liberté

Nés de la volonté d’indépendance politique des treize colonies anglaises en sol américain, les États-Unis sont le premier pays à se décoloniser d’un empire colonial. Venus en Amérique pour des raisons économiques, afin de faire fortune, les colons réussissent par une véritable révolution ce qu’on appelle la Guerre d’indépendance (1775-1783). Les mots «démocratie» ou «nation/national» sont absents: on veut une république américaine.

Au contraire de la Révolution française de 1789 (idéologique), celle des États-Unis est dite «pragmatique». La tyrannie, la corruption et le complot sont au centre du débat. On tente alors de créer en Amérique une nouvelle Angleterre purifiée, à partir de populations paradoxalement nées de religieux et de marginaux en exil. Afin de donner plus de crédibilité au gouvernement central de l’Union, une Constitution est officialisée à Philadelphie, le 17 septembre 1787. On la doit à 55 hommes blancs, presque tous très riches, dont 19 possèdent des esclaves…

Trois quarts de siècle plus tard, c’est sur le thème de l’esclavage qu’éclate la guerre de Sécession (1861-1865) entre le Nord et le Sud du pays, où se trouvaient quatre millions d’esclaves, soit le tiers de la population du Sud. Lincoln, alors chef du Parti républicain, ne fait pas la guerre pour émanciper les esclaves, mais plutôt pour détruire le pouvoir des esclavagistes, appuyés officieusement par certaines élites britanniques et françaises. Plus de soldats américains périront durant cette seule guerre que dans toute l’histoire militaire belliqueuse des États-Unis: on compte au moins 620 000 morts et 200 000 mutilés.

Une relation amour/haine

Même si les États-Unis ont envahi deux fois le Canada pour le conquérir, et tout particulièrement le Québec (1775, 1812), nous avons toujours résisté à l’envahisseur, sauf une fois, en septembre 1759, sur les Plaines d’Abraham…

À l’opposé, à la suite de l’adoption par Londres de l’Acte d’union (1840), qui force la fusion entre le Bas-Canada (Québec) et le Haut-Canada (Ontario), et l’incendie du parlement du Canada-Uni alors situé à Montréal, le 25 avril 1849, c’est tout un mouvement annexionniste qui se met en branle aussitôt. On préférait se joindre au système républicain des États-Unis, plutôt que de subir encore la domination de la monarchie britannique. Cela dura environ jusqu’après la Confédération de 1867, mais ceci est une tout autre histoire.

Un pays violent

Huit présidents des États-Unis d’Amérique sur 44 sont morts en cours de mandat depuis l’élection du premier d’entre eux, George Washington, en 1789. En fait, alors que quatre meurent de causes naturelles, quatre sont carrément assassinés: Lincoln en 1865, James A. Garfield en 1881, William McKinley en 1901, puis le célèbre John F. Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas. D’autres ont aussi été victimes d’une tentative d’assassinat, comme Andrew Jackson en 1835, et Ronald Reagan en 1981.

Les États-Unis sont le premier pays à se décoloniser d’un empire colonial.

Les États-Unis ont une relation singulière avec les armes. Rappelons que le deuxième amendement de la Constitution, l’un des dix amendements votés en 1791 (Bill of Rights), stipule le droit inaliénable pour chaque citoyen de porter une arme. En octobre 2015, le Washington Post annonçait que depuis 2010, le nombre d’armes à feu civiles en circulation (357 millions) venait de dépasser le nombre d’habitants (317 millions)!

Les gendarmes du monde

S’appuyant sur une politique d’unilatéralisme, les États-Unis vont s’imposer un peu partout dans le monde, par des interventions recherchées à des fins démocratiques, ou pour défendre de jeunes républiques. Ils s’appuient parfois sur des régimes tyranniques locaux (Nicaragua, Honduras, Guatemala, alouette!) ou encore chassent des gouvernements socialistes élus démocratiquement, par exemple celui de Salvador Allende, le 11 septembre 1973, au Chili. Pour en savoir davantage, il faut lire absolument Le Livre noir des États-Unis, de Peter Scowen.

Dans toute l’histoire de l’humanité, nos voisins du sud sont les seuls à avoir utilisé l’arme atomique comme outil d’attaque, affirmant ainsi leur superpuissance de plus en plus internationale. Le largage des deux bombes sur des populations majoritairement civiles (plus de 300 000 morts), afin que le Japon dépose les armes, reste un des moments les plus controversés de l’histoire américaine.

La grogne à leur égard est palpable un peu partout dans le monde. Selon les services de renseignements américains, un tiers de toutes les attaques terroristes dans le monde en l’an 2000 était dirigé contre des intérêts américains! Outre la révolution, la guerre civile et la Deuxième Guerre mondiale, le 11 septembre 2001 est la quatrième grande rupture de l’histoire de cette nation. À cause de leur politique étrangère impériale, j’aime beaucoup les taquiner en transformant leur devise: IN GOLD WE TRUST – MADE IN U$A.

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De nos jours, selon Radio-Canada, les trois quarts des exportations canadiennes vont vers les États-Unis, et les deux tiers des importations viennent aussi de là. Malgré quelques cafouillages sur certains dossiers, comme le bois d’œuvre et l’hydroélectricité québécoise (comme énergie soi-disant non renouvelable), il faut avouer que ce commerce est vital aux deux pays.

Peu importe la personne qui sera élue au poste de la présidence de l’une des plus grandes puissances mondiales en matière militaire, diplomatique, culturelle et économique – quoique l’élection de Donald Trump signifie pour moi l’échec total de la démocratie – espérons avec ardeur que les relations avec nos voisins du sud s’embellissent au lieu de s’envenimer. Ce n’est pas avec la construction de murs ou la défense à outrance des armes que l’on peut établir les conditions de possibilité d’une paix terrestre longue et durable.

Pour ceux qui voudraient en savoir davantage, je vous conseille de vous inscrire à ces cours donnés au Département des sciences humaines dès cet hiver: HST-1112 (Introduction à l’histoire des États-Unis) et HST-1104 (Histoire coloniale des États-Unis).

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