Je me souviens… Au pouvoir, citoyens! : Bilan d’un été chaud et bouleversant

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Afin de mieux nous ancrer dans la réalité de notre existence commune, profitons de cette nouvelle rentrée scolaire pour faire un retour sur trois choses qui ont retenu mon attention pendant les vacances estivales.

La catastrophe de Lac-Mégantic

Le sinistre du 6 juillet dernier a causé un déversement de plus de 5 millions de litres de pétrole brut, transporté dans des wagons inadaptés pour cette ressource. En contrepartie, la Croix-Rouge a amassé plus de 7,2 millions de dollars en moins d’un mois. Sauf qu’un litre de pétrole, ça coûte davantage qu’un dollar à nettoyer.

La compagnie ferroviaire MMA a fait faillite et a cessé toutes ses activités au Canada. Malgré tout, les cicatrices seront toujours visibles. Un centre-ville a été complètement rasé, peu importe la cause exacte. Cet incident, vraisemblablement lié à une erreur humaine ainsi qu’à une défaillance de la technique, devient l’occasion ultime de contester notre stupide dépendance au pétrole.

Certains vont rétorquer que le transport en pipeline est plus sécuritaire, mais ils sont incapables de voir la vraie racine du mal. Cette soif de l’or noir coûte chaque année au Québec plus de deux milliards de dollars, même si 80% de notre énergie provient de l’hydro‑électricité. Quant au Canada, il importe au total chaque année pour 30 milliards de dollars en pétrole. À quand un «rapport Khrouchtchev» sur notre potentiel en énergie verte (éolien, marée-moteur, solaire, biomasse)?

La légalisation de la marijuana

Grand sujet de débat depuis le début août dans les médias depuis la déclaration du libéral Justin Trudeau qui veut en faire un enjeu de sa campagne électorale. Pourtant, même si John Lennon avait déjà discuté avec son père en 1969 et devant une Commission du sénat de l’énorme potentiel du chanvre et des propriétés médicales du cannabis, nous en sommes toujours là: le pot reste un tabou social, une plante associée à beaucoup trop de préjugés, de mensonges et de politiques inefficaces. Selon un rapport indépendant du Sénat en 2001, la criminalisation du cannabis occupe 30% du système judiciaire!

J’ai déjà eu l’occasion d’en parler à trois reprises dans ce journal. Non seulement je reste convaincu de sa faible toxicité et de son aspect thérapeutique, mais les répercussions de la marijuana sur la santé sont minimes. Il a été démontré qu’il n’existe pas de dépendance physiologique au cannabis comme il y en a avec la nicotine, les opiacés, les médicaments délivrés sur ordonnance (en particulier les analgésiques) et l’alcool. De récentes études démontrent également que le THC réduit le nombre de cellules cancéreuses et que le cannabinol aurait des effets anti-inflammatoires! À quand une chaire de recherche en santé à l’UQTR sur cet enjeu crucial et mondial?

La démission de Jean-Martin Aussant

Le 19 juin, le chef option-nationaliste quittait le parti politique qu’il a aidé à fonder deux ans plus tôt, et ce, pour des raisons familiales: il veut voir grandir ses deux jumeaux. Considérant que la tranche zéro-cinq ans est l’époque la plus importante dans la vie d’un individu, c’est très noble. Il y a un temps pour chaque chose. Selon lui, «on peut mettre sur la glace une implication personnelle dans un projet collectif qui se poursuit, pour ensuite y revenir. On ne peut pas le faire pour des enfants qui n’ont pas deux fois trois ans et qui ne demandent rien de collectif dans une relation parentale solide.» Aussant profite aussi de l’occasion pour retourner à la grande passion de sa vie, la musique.

L’incident de Lac-Mégantic devient l’occasion ultime de contester notre stupide dépendance au pétrole.

Avant de le critiquer, remercions-le de son temps malgré les embûches sur son chemin (son absence du débat des chefs, le PQ qui a tenu à le battre pour finalement faire passer un Caquiste pro-Gentilly-2). Quant à l’absence d’offre d’emploi au Québec pour ce grand économiste ouvertement souverainiste, il est là le véritable scandale.

Néanmoins, le jeune parti a réussi à recruter en moins de deux ans plus de 8000 membres, c’est‑à‑dire trois fois plus que Québec solidaire en trois fois moins de temps, et près de 2% de l’électorat a voté pour eux, soit environ 82 500 personnes. Pour avoir assisté au congrès de fondation ainsi qu’au premier congrès national au printemps dernier, je persiste à croire que ce parti a toute sa raison d’exister, comme l’avait le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) dans les années 1960. Déjà qu’Option nationale a réussi à rallier une partie des abstentionnistes (40% de la population), donc à faire voter des personnes qui avaient un dégoût ou une haine de la chose politique, c’est un exploit.

Toutefois, l’idée d’indépendance n’appartient ni à un parti politique, ni à une seule génération. Elle appartient avant tout au peuple, car c’est par le peuple que la volonté générale pourra se réaliser. Espérons que d’autres tribuns pourront continuer de galvaniser les foules et de stimuler l’éducation populaire à propos du véritable coût de notre «dépendance» au Canada. Nous en reparlerons, car ce projet anime encore 40% des Québécois. À quand une position de l’AGE UQTR sur cet enjeu national?

Articles sur la légalisation de la marijuana : zonecampus.ca, octobre 2012.

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