Le Fantasque: 3 septembre 2013

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Dessin: Hubert Samson
Dessin: Hubert Samson

«Le besoin s’exprime dans les sociétés, emportées par la dynamique conquérante et prédatrice du capitalisme, d’une compréhension plus profonde de la marche de la nature dans le but avoué d’étendre et d’augmenter l’efficacité de son exploitation.» – Jean-Paul Deléage

Le capitalisme réduit l’environnement à une série de données scientifiques compilées dans les relevés d’ingénierie. Les maîtres d’œuvre du grand capital et leurs sbires en sarrau blanc produisent ainsi des plans d’aménagement en faisant fi des dynamiques complexes et holistiques des écosystèmes. Avec sa logique d’abstraction de l’environnement, le capitalisme transforme la nature en terrain vague, en espace neutre et malléable ouvert à l’exploitation industrielle des ressources.

Les industries laissent ensuite derrière elles des terres en friche et des jardins de ronces, l’Homme agissant en souverain sur ce champ de désolation qui est le sien. Sa couronne d’épines ne fait-elle pas de lui un roi? Peut-être, mais la nature n’est pas un sujet docile. Partout, elle refuse l’assujettissement et les numéros qu’on lui accole. Les pluies acides s’abattent comme du schrapnel corrosif, tandis que la nature saturée par les contaminants humains vomit ses effluves toxiques.

L’Homme tente de se prémunir des intempéries anthropiques à l’aide de calculs et de prévisions mathématiques, sa scientificité lui servant d’abri de fortune contre les rafales d’une nature en révolte. Les tempêtes qui s’écrasent inlassablement sur l’édifice fragile de la civilisation humaine démontrent toutefois qu’il est illusoire de chercher à se dissocier de l’environnement. Il vaut mieux comprendre les dynamiques intrinsèques de la nature, et vivre en harmonie avec elle, plutôt que de lui imposer notre logique d’exploitation industrielle.

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