Je me souviens… Au pouvoir, citoyens!: MÉTAL DANS LE SANG

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Photo: Courtoisie
Photo: Courtoisie

Le vendredi 20 et samedi 21 mars prochains, la bâtisse industrielle de Trois-Rivières (à côté du Colisée, derrière le Ludoplex) accueillera une 7e édition consécutive du Trois-Rivières Métalfest. Au moins 16 groupes défileront en deux jours devant des centaines d’adeptes, célébrant dans la puissance sonore, le cri, la bière, le rire, bref la joie d’exister.

Organisé depuis le début par un trio infernal composé de Jean-François «Godasse» Houle (gérant du groupe trifluvien Martyr), Samuel Landry (Horfixion, Ordoxe) et sa femme Annie Richard, le Trois-Rivières Métalfest a vu passer au total plus de 150 groupes différents, sans compter tous les after party au traditionnel, mais crasseux Rock-Café le Stage au Cap-de-la-Madeleine, et ô combien de milliers de poilus d’ici et d’ailleurs.

En effet, les métalleux viennent de tous les coins du Québec (Rimouski, Chicoutimi, Abitibi, etc.) et même d’en dehors de ses frontières (certains des Maritimes, de l’Ontario et même des États-Unis) pour assister et participer à ce festival de plus en plus réputé. Par sa longévité, sa diversité, sa récurrence annuelle, sa constance, sa fidélité, on peut dire que le Métalfest de Trois-Rivières est le plus vieux festival de musique métal au Québec!

Auparavant, depuis 2001, l’évènement avait lieu dans le défunt cabaret Le Maquisart au centre-ville de Trois-Rivières. Comme ce théâtre centenaire d’environ 600 places était limité dans l’espace (à la fin, le festival était toujours sold-out), en plus de fermer ses portes en 2007, deux mois à peine avant la 7e édition du Métalfest, il fallut rapidement opérer le déménagement, au profit d’une salle beaucoup plus vaste.

Depuis sa première édition, l’organisation a largement fait ses preuves autant avec la présence de groupes canadiens tels qu’Annihilator (Ottawa) et Sacrifice (Toronto) ou bien américains – tels que Suffocation, Toxic Holocaust et Black Dahlia Murder en 2009, Cannibal Corpse en 2010, Atheist, Cephalic Carnage, Shadows Fall, Jungle Rot, Dying Fetus, Misery Index, Hatebreed, Obituary – que de vedettes internationales comme les guerriers antichrétiens de Behemoth (Pologne) en 2005, Leng Tch’e (Belgique), Melechesh de Jérusalem, les Colombiens d’Inquisition, Napalm Death (Angleterre), L’Esprit du Clan (France), les vampires de Sceptic Flesh (Grèce), les soldats romains d’Ex Deo (Italie) et les Brésiliens festifs de Krisiun ou encore de Cavalera Conspiracy.

Cette année, pour cette 14e édition, le Trois-Rivières Métalfest accueille des groupes de différents endroits dans le monde: Benighted (France), God Dethroned (Pays-Bas), Razor (Toronto), puis l’excellente tête d’affiche Fleshgod Apocalypse (Italie), un excellent groupe qui représente très bien le calibre du métal mondial actuel en fusionnant un métal ultra-rapide et des mélodies symphoniques. Mentionnons également le groupe Terroriser (États-Unis) qui en sera à sa première visite au Canada, et c’est à Trois-Rivières qu’ils vont nous garocher leur musique en pleine face! Preuve supplémentaire de notre réputation.

Le métal est une musique complexe qu’il faut voir en concert pour en saisir toute la puissance.

Pour bien accompagner et accueillir ces groupes étrangers, quelques pionniers du métal extrême reconnus sur la scène mondiale, tels que Gorguts (1989) et Cryptopsy (1992), vont se joindre à la fête. En 2013, Gorguts marquait son retour sur la scène métallique avec la parution de son album Colored Sands, apprécié par la critique internationale. C’est le très talentueux Trifluvien Patrice Hamelin (Martyr) qui sera derrière la batterie.

Outre les deux groupes locaux, Outlying (fondé à Bécancour en 2003) et Ordoxe (fondé à Nicolet par Jean-François Jalbert en 1989, mais ressuscité en 2006), la plupart des groupes québécois présents sont montréalais. Tous viendront nous dévisser la tête et nous relaxer la rate avec cette musique plus authentique que sauvage. Augury (2001), avec son métal mélodique très technique, entre cosmique et brutal, est un groupe à ne pas manquer. Le groupe Bookakee (2007) est aussi à surveiller, surtout leur incroyable mise en scène de costumes hétéroclites et de sang fluorescent, souvent accompagnés de vedettes pornos, permettant de représenter en direct une césarienne ainsi que le meurtre de Donkey Kong!

Le Québec, une histoire d’amour avec le rock

Depuis les années 1960, notre patrie affectionne particulièrement la musique électrifiée et les dérivés musicaux du rock’n roll tels que le psychédélique, le punk ou encore le métal. Quoique le Québec n’ait pas connu de révolution musicale dans les années 1950 comme nos voisins du sud, nous avons embarqué rapidement dans la vague qui va suivre. Avant l’émergence en 1982, dans la ville de l’aluminium, Jonquière, du premier groupe métal québécois, Voivod, plusieurs initiatives subversives et transgressives ont vu le jour.

Félix B. Desfossés, journaliste spécialiste en histoire de la musique au Québec depuis plus de dix ans, reconnu pour son travail dans les émissions Bandes à part et PM de Radio-Canada, vient d’écrire un livre à ce sujet pour nous raconter clairement toutes les influences subies par ce courant musical afin de dresser le portrait de ses origines.

Intitulé L’évolution du métal québécois: No speed limit (1964-1989), cet ouvrage de près de 300 pages aux Éditions du Quartz, richement illustré de photos, a été conçu par l’Abitibien Ian Campbell (ex-Neuraxis), animateur ultra-sympathique et très dynamique du Trois-Rivières Métalfest depuis 2006, aussi connu sous le nom de Hemp-Roar ou Fuhmer. Un kiosque de vente sera d’ailleurs sur place lors de l’évènement pour vous procurer une copie de ce premier véritable livre d’histoire sur le métal québécois. Enfin!

Le tome II (1990-2000) verra le jour probablement en octobre 2016, puis éventuellement le tome III (2000 à aujourd’hui). En attendant, rendez-vous sans faute les 20 et 21 mars prochains à la bâtisse industrielle pour voir en action 16 groupes talentueux d’ici et d’ailleurs, proposer leur manière originale de vivre l’existence par le son métallique.

Étant donné que cette musique est avant tout physiologique, le métal est une expérience cathartique inoubliable. Comme le métal est aussi une musique complexe qu’il faut voir en concert pour en saisir toute la puissance (sonore, esthétique, festive), soyez des nôtres pour une fin de semaine d’enfer, là où le CARPE DIEM fera office de loi suprême.

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