Je pense que j’en aurai pas est le nouveau roman graphique de la bédéiste Catherine Gauthier. Le livre est récemment sorti le 20 septembre 2023. Il est publié dans la Collection Quai no 5 aux Éditions XYZ. Il s’agit d’un roman graphique et d’une autofiction inspirée de faits vécus. On y suit la vie de la protagoniste qui arrive au moment décisif où elle doit faire le plus grand choix de sa vie: doit-elle avoir un enfant?
L’auteure
Catherine Gauthier est une graphiste et illustratrice qui travaille à Montréal. Elle a étudié en arts visuels et en histoire de l’art à Montréal. Elle s’est ensuite spécialisée en graphisme et en illustration. Catherine Gauthier utilise le pseudonyme « Comme une image » pour diffuser son travail. Je pense que j’en aurai pas est son deuxième roman graphique où elle expose ses propres craintes et doutes face à la maternité. Aussi, l’auteure a réalisé les illustrations de son roman entièrement au crayon graphite, ce qui représente un travail artistique hors du commun et propre à son style.
Une femme qui doit faire un choix
Au départ, la protagoniste se laisse jusqu’à 37 ans pour avoir un enfant, soit l’âge où sa mère l’a mise au monde. Elle se dit qu’elle a le temps, d’ici ses 37 ans, d’avoir une maison, un travail, un prince charmant : la vie parfaite pour fonder une famille! Mais le temps avance rapidement et rendue à l’aube de ses 37 ans, elle est toujours célibataire, sa carrière commence à prendre de l’ampleur et elle vit en appartement. Son rêve ne s’est pas vraiment accompli comme elle le souhaitait. Et c’est ainsi qu’elle se cherche en tant que femme, car elle se trouve dans une case à part : elle sera nullipare, soit une femme qui n’a jamais accouché.
Extrait de Je pense que j’en aurai pas, p. 12
J’ai 37 ans
Et je pense
que j’aurai pas
d’enfant.
J’ai pas dit que
j’en veux pas.
J’ai dit que j’en aurai pas
Des témoignages entrecoupant le récit
Le roman graphique est entrecoupé par les témoignages de Patricia, Hoang, Monique, Sabrina et Claudine. Chacune explique ce qui les a mené à ne pas avoir d’enfants. Que ce soit l’âge, le temps qui manque, des problèmes de fertilité et d’autres raisons hors de leur contrôle, ces femmes nous transmettent de nouvelles perspectives en lien avec ce questionnement sur la maternité et sur le fait de fonder une famille ou non.
Elle se sent trahie par ce corps qui n’a pas su tenir ses promesses. Prise en otage dans une situation où chaque porte de sortie est un plan B teinté d’amertume. Pétrifiée par les implications de la décision qu’elle doit prendre, Sabrina est toujours en réflexion. Toutes les femmes ont la certitude que faire des enfants va être facile. Jusqu’au moment où ça ne l’est pas.
Extrait de Je pense que j’en aurai pas, p.99
La critique
À ma première lecture, j’ai grandement apprécié l’histoire. Il n’y avait pas de surprise concernant la fin, car le titre est clair concernant le déroulement du récit : la protagoniste n’aura pas d’enfants. Mais le but de ce roman graphique n’est pas le résultat final, mais de comprendre les tourments de cette femme qui remettent en question sa place en tant que femme au sein de la société. J’ai fait une relecture afin de me concentrer sur le sens des mots et des images. C’est ainsi que je peux dire que l’auteure a bien su manipuler les mots pour nous connecter à la protagoniste afin de bien faire passer son message au lecteur.
Pour vous procurer Je pense que j’en aurai pas de Catherine Gauthier, c’est sur le site des libraires juste ici!
