
L’Unité de recherche en arts visuels (URAV) de l’Université du Québec à Trois-Rivières, en collaboration avec le Groupement des arts visuels de Victoriaville (GRAVE), a présenté une journée d’étude à la Galerie R3. Le jeudi 8 octobre dernier, une dizaine de professeurs, d’artistes et de chercheurs ont exposé des problématiques et ont posé des questions dans le but de proposer des pistes de réflexion autour de l’écosophie de l’acte artistique.
Les échanges portaient sur la manière dont les artistes peuvent s’inscrire dans une démarche de développement durable tant dans le domaine environnemental que social. Certains invités venaient de France et du Cameroun, ce qui mettait en évidence la portée universelle de la question de la responsabilité des arts dans l’élaboration d’une société écoresponsable.
«Ça fait une bonne vingtaine d’années qu’on travaille sur la notion de recyclage, de récupération parce que le Centre-du-Québec est le berceau du développement durable. On a commencé à inviter des artistes qui utilisaient la récupération. Il y a vingt ans, on était des hurluberlus, mais maintenant, tout le monde recycle», explique Jocelyn Fiset, directeur général du GRAVE. «Il n’y a pas de solution idéale, mais [on se doit] au moins de poser la question. Si on a des problèmes de toute façon, c’est qu’on consomme trop. Mais si les artistes peuvent donner des exemples, parce qu’on est libre, on n’est pas lié à des compagnies. On peut tout rejeter, tout repenser, tout recréer», poursuit Jocelyn Fiset.

Souvent avant-gardistes, les artistes prennent position sur des enjeux qui peuvent parfois paraitre inaccessibles. Mais, à force de création, de recherche et de persévérance, les arts ouvrent les yeux à l’ensemble de la société. Il faut donc demeurer attentif aux multiples messages véhiculés par le domaine des arts. Par contre, il n’y a pas que les arts qui font évoluer les mentalités. C’était également le but de cette journée d’étude. Certaines communications revendiquaient aussi le partage avec toutes les sphères de la vie. Les différentes allocutions ont défendu la nécessité de communiquer avec d’autres domaines, de demeurer en ouverture à l’ensemble du monde. L’innovation passe par le partage.
«L’art n’est pas déconnecté du reste de la société. L’artiste aussi est concerné» -Philippe Boissonnet
«Je suis intéressé par la notion de partage, peut-être cette vision d’un monde avec cette idée de partage qui soit dans l’art aussi. On est à une époque où ce qui se passe dans les autres couches de la société influence la pratique artistique. Avec l’URAV, on a commencé il y a quelques années, avec les artistes de la Colombie et du Mexique, à faire des œuvres à six mains par exemple. Vivre ensemble et partager donc à un autre territoire. L’art n’est pas déconnecté du reste de la société. L’artiste aussi est concerné», précise Philippe Boissonnet, professeur et directeur de l’URAV.
À force de création, de recherche et de persévérance, les arts ouvrent les yeux à l’ensemble de la société.
Il y a eu ensuite le vernissage de l’exposition CRANE, où l’œuvre du professeur Philippe Boissonnet a été mise à jour et bonifiée grâce à la collaboration de deux diplômés du Département des arts, Sébastien Cossette et Emmanuelle Hoarau. Cette œuvre interactive a besoin de l’intervention du spectateur pour exister à son plein potentiel. Le dispositif multimédia représente la planète Terre et inclut le programme Google Earth. Il était aussi possible, lors de ce vernissage, d’assister à une performance acousmatique de Jean Voguet, du CRANE Lab. de France. La journée d’étude s’est poursuivie le lendemain sous forme de table-ronde au GRAVE, à Victoriaville.