L’an dernier, à pareille parution, je vous parlais de la libération du camp d’Auschwitz, camp de concentration et d’extermination nazi. En lien avec cette journée chargée de mémoire, en juin 2002, les ministres européens de l’Éducation ont adopté une déclaration qui institut une journée de mémoire de l’Holocauste et de prévention des crimes contre l’humanité.
Génocides
Bien sûr, à moins de vivre dans une grotte reculée de l’Alaska, tout le monde a entendu parler de l’Holocauste et du génocide nazi particulièrement axé contre le peuple juif. Cependant, plusieurs autres génocides ont entaché l’Histoire de leurs atrocités. Et ceux-ci sont beaucoup moins publicisés et enseignés sur les bancs d’école, probablement parce que l’impact y était moins planétaire, que moins de personnes y ont perdu la vie. Encore aujourd’hui, des personnes sont tuées, torturées, martyrisées, violées sous prétexte qu’elles ne pratiquent pas la bonne religion, qu’elles n’ont pas la bonne couleur de peau, qu’elles ne sont pas nées au bon moment et à la bonne place. Voyons voir si vous connaissez ces autres génocides qui démontrent jusqu’où l’humanité peu descendre.
Les Arméniens
Remontons en 1915. Le massacre des Arméniens constitue le premier génocide du XXe siècle. Située dans l’empire Ottoman – aujourd’hui la Turquie – l’Arménie représente une minorité chrétienne. La persécution des Arméniens débute bien avant le génocide en tant que tel, mais dans la nuit du 24 avril 1915, des dizaines d’intellectuels et de notables sont arrêtés et déportés pour inévitablement être tués. Par la suite, la fureur se déchaîne sur le peuple. Les Arméniens sont dépossédés de leurs biens et de leurs terres. Ils sont déportés un peu partout et beaucoup seront tués. Sur une population de deux millions de personnes, un million et demi d’Arméniens périront. Les Turcs seront les premiers à développer l’idée des camps de concentration pour tuer les Arméniens.
Sur une population de deux millions de personnes, un million et demi d’Arméniens périront. Les Turcs seront les premiers à développer l’idée des camps de concentration pour tuer les Arméniens.
Les Cambodgiens
Dans les années 70, le Cambodge est déchiré par une guerre civile sanglante. Les Khmers rouges, parti communiste radical dirigé par l’infâme Pol Pot, ont bien l’intention de prendre le contrôle du pays. Petit à petit, ils gagnent du territoire. Les crimes atteindront leur apogée entre 1975 et 1979, période de temps où les Khmers rouges seront officiellement le parti au pouvoir. Il s’agit évidemment d’une dictature. Personne n’a élu ce parti radical. Le matin du 17 avril 1975, les soldats entrent dans Phnom Penh, la capitale. Ils se rendent dans les maisons et les appartements et disent aux gens qu’ils doivent quitter pour quelques jours, le temps de se protéger contre les bombardements américains. Les Cambodgiens quittent dans l’urgence et souvent sous la menace armée. On estime à environ 20 000 malades qui seront tirés des hôpitaux. Plusieurs, n’étant pas en mesure de se déplacer, seront poussés par leurs proches sur leurs lits, dans la rue. Les plus malades seront achevés directement à l’hôpital à l’arme blanche. Le cortège se dirige, sous un soleil de plomb, sans eau ni nourriture, vers on ne sait où. Rapidement, la population comprend qu’elle ne reviendra jamais chez elle… Pendant trois ans, la population sera réduite à l’esclavage. Ils doivent cultiver et doubler les récoltes d’années en années. Au Cambodge, il est aujourd’hui possible de visiter les Champs de la mort. Il s’agit en fait d’un grand terrain vague où sont enterrés des milliers, voire des millions de personnes. La plupart des Cambodgiens étaient tués à la machette ou au couteau, car les balles coûtaient trop cher… Pour ce qui est des bébés, je n’ose même pas écrire le sort qui leur était réservé. Encore aujourd’hui, des os et des crânes refont surface dans ces champs comme si les Cambodgiens sacrifiés ne voulaient pas être oubliés…
Au Cambodge, il est aujourd’hui possible de visiter les Champs de la mort. Il s’agit en fait d’un grand terrain vague où sont enterrés des milliers, voire des millions de personnes.
Les Tutsis
Le Rwanda a été colonisé, au début du XXe siècle par l’Allemagne. Les Allemands (encore eux…) voient en un des peuples rwandais appelés Tutsis, une supériorité génétique, fondée sur des principes raciaux et morphologiques très scientifiques (insérer sarcasme ici). Les Tutsis seraient plus intelligents et se distingueraient par la finesse de leurs traits, contrairement aux Hutus, qui sont inférieurs et moins «beaux» finalement! Comme les Allemands facilitent la vie des Tutsis, ceux-ci deviendront les plus riches, les plus grands propriétaires et les Hutus seront réduits aux rôles de paysans et d’agriculteurs. Pendant plusieurs dizaines d’années, la jalousie et la violence s’intégreront dans la tête des Hutus pour culminer en 1994. Le conflit est bien sûr surveillé depuis plusieurs années par l’ONU et des casques bleus sont déployés dans le pays depuis quelques années. Le 7 avril 1994, dix casques bleus belges, ainsi que plusieurs personnalités politiques sont assassinés. En un mois seulement, environ 200 000 Tutsis trouveront la mort, plusieurs tués à la machette ou carrément décapités. Le génocide durera 100 jours. La communauté internationale sera vigoureusement critiquée et accusée d’avoir abandonné le conflit en réduisant le nombre de casques bleus au strict minimum sur le terrain. Le Général Roméo Dallaire en a d’ailleurs souvent parlé. Lui qui ne s’est jamais remis des atrocités qu’il a vues au Rwanda…
Aujourd’hui
Il est clair que l’Histoire est un éternel recommencement. Avec l’ambiance mondiale présentement, les attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan, les populations qui meurent de faim en Syrie, les réfugiés, les migrants… Pourquoi tous ces conflits? Pourquoi tous ces massacres? Pourquoi ne pas choisir la paix?