
Ancienne étudiante en communication sociale à la maitrise à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Isabelle Bédard-Brûlé est actuellement doctorante à l’Université Laval. La jeune étudiante réalise sa thèse sous la direction de François Demers, ancien journaliste au Soleil et professeur au Département d’information et de communication. Isabelle s’intéresse aux changements des pratiques journalistiques avec la veille. Elle s’intéresse aussi à la question de la concurrence, avec l’apparition des journalistes-citoyens.
Lors de sa maitrise, Isabelle souhaite devenir journaliste. D’ailleurs, le sujet de son essai porte sur le journalisme culturel et l’utilisation que font les journalistes des éléments culturels. Déjà, elle montre de l’intérêt aux dimensions des pratiques sur Internet. Aussi, rendue au doctorat, Isabelle s’intéresse aux pratiques des journalistes sur Internet. Mais d’abord, qu’est-ce que la veille médiatique? Isabelle explique que les journalistes ont adopté cette pratique depuis longtemps: «ils font une revue de presse des publications. Cela permet de voir ce que la concurrence a fait, afin de ne pas être en retard et voir comment s’en différencier». Isabelle ajoute que pour un journaliste qui écrit un papier, ce dernier entre dorénavant en concurrence avec des personnalités publiques, des blogueurs et avec toutes sortes d’acteurs de la société faisant de l’information. Ainsi, les journalistes font la veille de la concurrence pour pouvoir s’ajuster à ces acteurs. Le but étant de ne pas répéter ce qui a déjà été dit.
Sur le terrain: au journal Le Soleil
Pour réaliser sa recherche, Isabelle a passé un mois en salle de rédaction au quotidien Le Soleil, à Québec. L’étudiante est très satisfaite de la collaboration avec les journalistes: «les gens du Soleil étaient très réceptifs à la recherche et ont répondu sans difficulté aux questions. Autant les patrons que les employés, tout le monde était très ouvert à mes questions». En effet, Isabelle n’est pas venue pour critiquer leurs pratiques, mais pour observer les journalistes. Isabelle défend cette méthode, car, selon elle, l’observation sur le terrain permettrait de mieux former les étudiants et de mieux les préparer sur le terrain. Ils acquièrent ainsi un savoir théorique et pratique. Elle a également réalisé 25 entrevues plus approfondies avec des journalistes. D’ailleurs, l’étudiante a elle-même fait de la veille pour pouvoir voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux, dans le journal et sur ce que font les concurrents. Cela lui a permis de voir si les journalistes étaient au courant de certains sujets d’actualité et donc de savoir comment ils pratiquent la veille de leur côté. Cela l’a aidée également à poser des questions plus précises aux journalistes et à démarrer l’entrevue avec un exemple plus concret.
«La veille permet de voir ce que la concurrence a fait, afin de ne pas être en retard et voir comment s’en différencier». Isabelle Bédard-Brûlé
Résultats
Dès le départ, l’analyse de ses résultats confirme ses hypothèses de recherche: la veille est de plus en plus importante et tend à s’individualiser. Chaque journaliste est responsable de rédiger son article. Aussi, il s’assure qu’il va rester pertinent dans le contexte et qu’il va intéresser le lecteur. Selon la chercheuse, «cette pratique est encore en évolution, mais en même temps ils n’ont pas encore tous les outils pour savoir le faire. D’ailleurs, il n’est pas toujours évident de réagir».