
Marik Grégoire, étudiante à la maitrise en communication sociale, s’intéresse au discours du gouvernement libéral durant la crise sociale de 2012. Dirigée par la professeure France Aubin, elle revient sur son cheminement intellectuel dans l’avancée de sa recherche et sur ce qu’il lui reste à accomplir. Parallèlement à ses études, la jeune femme est agente de communication pour le Salon du livre de Trois-Rivières, et ce, depuis l’automne 2011.
«J’ai commencé à l’automne 2013. Je suis à temps partiel, donc c’est un peu plus long, car je n’ai pris qu’un cours par session, en général. Je termine les cours cette session et après je tombe officiellement en rédaction. Mon devis de recherche a été déposé et validé cet automne. Si tout va bien, je finis l’année prochaine, peut-être à l’hiver 2016. Mais comme je travaille à temps plein, je ne me mets pas vraiment de barrière en me disant qu’il faut que ce soit absolument terminé à cette date», indique-t-elle.
Sa réflexion
«En fait, je cherche à comprendre les processus de légitimation des acteurs dans le discours du gouvernement. Pour cela, je fais une analyse de discours critique en prenant pour cadre théorique le « carré idéologique » de Van Dijk. Il s’agit de voir comment on accentue nos points positifs et comment on atténue les négatifs, et, à l’inverse, la manière dont on souligne les défauts de nos opposants et dont on passe sous silence leurs qualités», explique-t-elle.
«Je pense que l’efficacité d’un discours et son pouvoir de conviction ont un lien direct avec la personne qui le prononce.»
«Pour l’instant, j’ai ciblé les discours officiels émis par voie de communiqué de presse et émanant du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport», précise Marik. Son corpus s’étend ainsi de février 2012, période à laquelle les premiers établissements sont tombés en grève, jusqu’en septembre 2012, moment où la hausse a été abolie et le Parti Québécois élu.
Pourquoi une telle recherche ?
«Je crois que les mots ont un pouvoir important autant dans notre vie de tous les jours que dans un discours. Je crois aussi que le choix des mots utilisés a un impact sur la façon dont le message peut être reçu ou perçu, et ce, peut-être encore plus durant des mouvements sociaux, lorsqu’il y a un débat. Je pense également que l’efficacité d’un discours et son pouvoir de conviction ont un lien direct avec la personne qui le prononce. Tout ça m’amène donc à me questionner sur le choix des mots employés par le gouvernement durant la crise sociale de 2012, et la manière dont il légitimait certains acteurs et délégitimait certains autres», insiste Marik.
«Cet été, je vais établir ma grille d’analyse et commencer à coder, puis après ça va être amené à se développer et à se préciser. Mais je trouve ça d’autant plus pertinent, car ce sujet-là revient un peu d’actualité avec les politiques d’austérité du nouveau gouvernement libéral de Couillard. Il y a de plus en plus de mobilisation citoyenne, donc c’est intéressant aussi de voir la façon dont ils vont légitimer les acteurs et comment ils vont établir leurs discours», souligne-t-elle.
Le choix du (de la) directeur(trice) de recherche
«France Aubin travaille beaucoup sur les mouvements sociaux, donc je trouvais que c’était la personne la plus adéquate. Et puis elle vient des lettres, elle a un bon bagage expérientiel dans l’analyse de discours. Ça se passe très bien, elle est stricte, mais juste ce qu’il faut pour m’encadrer, étant donné que je suis à temps partiel.»
Marik a décidé de faire une maitrise «par défi personnel parce qu[’elle] aime étudier, mais aussi pour voir si [elle] étai[t] capable de le faire».