En guerre depuis le 8 octobre 2023, Israël et le Hezbollah s’affrontent dans un conflit marqué par des attaques incessantes du Hezbollah sur le nord d’Israël, provoquant une riposte israélienne massive. Un cessez-le-feu fragile a été obtenu grâce à une médiation diplomatique menée par la France et les États-Unis.
Contexte et motivations de l’intervention israélienne
L’armée israélienne, initialement prévue pour se retirer du sud du Liban le 18 février, conformément à l’accord de trêve conclu en novembre dernier, a finalement annoncé un maintien indéfini dans la région. Cette décision, officialisée par le ministre de la Défense, Israël Katz, le 27 février, marque un tournant majeur dans la stratégie militaire israélienne face au Hezbollah. L’opération israélienne s’inscrit dans un climat de tensions accrues entre Israël et le Hezbollah, après deux mois de guerre acharnée. En réponse aux attaques répétées du mouvement islamiste contre les localités du nord d’Israël, Tsahal, appuyé par les services de renseignement Mossad et Shin Bet, a mené une opération audacieuse ayant abouti à la décapitation de l’exécutif du Hezbollah. Parmi les figures majeures éliminées figure Hassan Nasrallah, un haut responsable du mouvement.
Le maintien de la présence israélienne dans le sud du Liban repose sur la mise en place d’une zone tampon, une initiative ayant reçu le feu vert de l’administration Trump. Selon Israël Katz, cette zone vise à « garantir une sécurité totale pour les localités du nord d’Israël », en éloignant toute menace potentielle du Hezbollah. L’armée israélienne bénéficie ainsi d’une carte blanche des américains pour agir dans la région, notamment par le démantèlement des infrastructures du Hezbollah situées au nord du fleuve Litani, à environ trente kilomètres de la frontière israélienne.
Conséquences régionales et incertitudes sur la durée du conflit
L’instauration de cette zone tampon soulève de nombreuses questions diplomatiques et sécuritaires. Malgré l’accord de trêve signé sous l’égide des États-Unis et de la France, Israël maintient une présence militaire significative avec l’installation de cinq postes de contrôle permanents dans le sud du Liban. Toutefois, aucune indication claire n’a été donnée par le bureau du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu quant à la durée de cette occupation.
Cette stratégie israélienne s’explique également par le rôle du Hezbollah dans l’ouverture d’un front de soutien au Hamas, particulièrement après les événements du 7 octobre 2023. Ce soutien militaire a intensifié la riposte israélienne, mettant en péril un équilibre déjà fragile dans la région. La destruction des infrastructures du Hezbollah au sud du fleuve Litani risque de provoquer une escalade des tensions entre Israël et le Liban, tout en exacerbant les divisions entre les différentes puissances internationales impliquées dans le conflit.
Par ailleurs, l’armée israélienne continue de surveiller les communications et les mouvements du Hezbollah. Ces actions renforcent la pression sur le mouvement islamiste, mais soulèvent aussi des inquiétudes sur les répercussions à long terme de cette occupation prolongée.
Enfin, si cette opération vise officiellement à prévenir de futures attaques, elle risque de prolonger l’instabilité dans la région, avec des conséquences politiques et humanitaires considérables. Le Liban, déjà en proie à une crise économique et sociale profonde, pourrait voir cette nouvelle tension aggraver encore davantage la situation. L’établissement d’une zone tampon israélienne au Liban marque une nouvelle étape dans le conflit opposant Israël au Hezbollah. Alors que l’incertitude demeure quant à la durée de cette présence militaire, une chose est certaine, cette décision redessine profondément l’équilibre des forces dans la région, avec des répercussions qui pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières israélo-libanaises.
Références
https://www.tdg.ch/liban-israel-va-rester-indefiniment-dans-la-zone-tampon-319873773509
