Subtils, les contrecoups du Carnaval étudiant se font sentir un peu partout sur le campus. Je ne parle pas ici par expérience, puisque je ne fais pas partie des nombreux participants de ce dernier événement. Cependant, il va de soi qu’une oreille attentive suffit pour remarquer que ces quelques jours de plaisir se transforment maintenant en montagne à surmonter pour vous, bonnes gens du Carnaval étudiant Nouvelle génération!
Il est une activité à laquelle j’ai tout de même choisi de participer dans le flot d’événements qui entourait ces récentes festivités. Comme à chaque année, j’ai assisté au spectacle du Carnaval, pour ceux qui ne le savent pas encore, cette année, c’est Louis-Jean Cormier qui, avec ses musiciens, était de garde au 1012 armé de sa guitare (faite au Québec, précisons-le), pour faire planer ceux qui arboraient alors de chandail bleu.
Les assidus du Zone Campus l’auront sans doute remarqué, j’ai déjà parlé de ma vision de cet artiste populaire que j’affectionne particulièrement pour les directions artistiques qu’il prend malgré sa notoriété.
Il est inutile de l’ignorer, nous savons que lors du Carnaval, ce sont des étudiants «en boisson» qui peuplent les couloirs de l’université une fois la nuit venue. Les soirées sont de ce fait animées de musique, majoritairement électronique, ou encore rock, qui bouge au même rythme (rapide) que celui des enflammés carnavaleux. Malgré mon enthousiasme par rapport à l’annonce de ce spectacle, j’avais donc toutes les raisons de croire que le caractère psychédélico-contemplatif engagé des chansons du dernier album de Cormier n’avait, malgré ses qualités évidentes, toutes les prédispositions à se souder à l’ambiance générale du Carnaval.
Heureusement, il semble que j’ai porté un jugement trop hâtif en dissociant l’ambiance du Carnaval de ce que présentent habituellement Cormier et sa bande en spectacle, puisque, sans être chargée d’adrénaline, la foule semblait bien allégrement se laisser porter au gré des nuancées interprétations live des pièces des deux albums solos de l’ex-leader de Karkwa.
Ce qui m’a surpris au plus haut point, c’est la quantité de dérapes musicales que prenaient les excellents musiciens tout au long de la soirée, mais aussi la réaction positive du public lorsque cela se produisait. Ceux qui me connaissent savent que mon ouverture sur la nouveauté en culture ne cache pas non plus un amour inconditionnel de la musique psychédélique des années 60-70. Je me demande si au Québec, comme partout dans le monde, nous n’assisterions pas en ce moment à la résurgence d’une psychédélisation de la musique pop.
Est-ce bon signe en ce qui a trait au futur de notre son populaire? Est-ce simplement moi qui fabule? Seul l’avenir saura nous en apprendre plus à ce sujet.