Le Sabord | « Sutures » | 122

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Le Sabord est une revue hybride de créations littéraires et visuelles, principalement composé d’écrits poétiques et d’œuvres contemporaines. 

The Garden of a farmer house turned museum, 2021, Chloë Lum & Yannick Desranleau. Photo : Jean-Michael Seminaro

Pour son 122e numéro Le Sabord, avec Sutures, qui signifie « Ce qui guérit après avoir été blessé », aborde le thème du soin. Auteurs, autrices et artistes remontent aux origines du terme latin, qui signifie « couture ». Ils et elles montrent comment l’on peut rapiécer la chair et panser ses entailles, témoignent de la poésie de la suture. À l’opposé de la déchirure, elles et ils recousent le fil des cicatrices, proposant des maillages comme connexions.

Les auteurs.es

Cette édition regroupe les écrits littéraires de Tina Laphengphrateng, Clara Lamy, Julia Pawlowicz, Flavia Garcia, Simon Brown, Marie-Ève Francoeur, Nana Quinn, Alex McCann, Annie Tenaglio, Stéphanie Filion et Fiorella Boucher. Ainsi que les créations visuelles d’Eve Tagny, Arheum Lee, Demi-mesure, Sarah Chouinard-Poirier, Jannick Deslaurier, Chloë Lum et Yannick Desranleau. Le numéro se termine par un texte d’Ariane Gélinas, Des cendres dans le vent : entretien avec Michel Jean.

Sutures

Comme mentionné plus haut, le mot suture fait référence à ce qui guérit après avoir été blessé. Mais en lisant le Sabord, on se rend bien compte les auteurs.es vont au-delà de cette définition en explorant en long et en large ce thème. Ils s’amusent à faire des liens entre une peau en guérison et un bout vêtement brisé que l’on a réparé.

Les cicatrices peuvent être liées à une blessure physique, mais aussi émotionnelle. Le texte de Julia Pawlowicz y fait référence lorsqu’elle écrit « Après l’accouchement, ma mère passe des jours plongée dans la dépression […]. Elle soigne ensuite, au fil des semaines sa cicatrice profonde que les ans n’effaceront pas. » (page 14). Les chairs rapiécées, quelles qu’elles soient, racontent et témoignent; ce qui nous blesse, même après guérison, peut laisser visible les marques d’une intervention.

Les relations avec la technologie

My mother is data, 2022, Ahreum Lee. Crédit : Le sabord, volume 122.

Les relations tissées à partir des technologies de la communication occupent une place notable dans les œuvres littéraires et visuelles du Sabord n. 122. Plusieurs auteurs.es font références aux liens brisés entre les humains. La révolution numérique nous a donné de nouveaux outils pour établir et maintenir des contacts avec les gens. Elle a également modifié la façon dont nous entretenons des rapports avec eux sur le plan personnel.

Cependant, cette nouvelle ère du numérique est aussi néfaste pour notre intégration dans la société. Ahreum Lee, artiste et écrivaine, dénonce la technologie comme un outil qui entraine une diminution des contacts réels au détriment du virtuel et crée une rupture dans la communication (page 21).

La nature

Oat Skins, 2022, Eve Tagny, capture vidéo, dimensions variables. Photo : E. Tagny.

La notion de suture fait aussi référence aux blessures liées à l’environnement. La nature et l’écosystème change, mais laisse tout de même une marque dans leur transformation telle une cicatrice. L’impact de l’humain sur celle-ci est d’ailleurs dénoncé dans différents poèmes du Sabord n 122. Eva Tagny parle de la nature comme de ruines que l’humain à laissé derrière lui : « Le milieu naturel a été maitrisé et rendu confortable pour créer un chez soi, un foyer, un habitat, mais si l’humain a cru être en phase avec la nature brute, il existe des moments de tension… » (page 11).

Pour vous procurer ce numéro ou en lire des extraits, vous n’avez qu’à vous rendre sur le site internet du Sabord en cliquant ici.

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