Les 15 et 16 novembre 2022, la ville de Bali (Indonésie) recevait le sommet des pays les plus industrialisés du monde. Le fameux G20. Un forum international non négligeable, car ses membres sont influents. Ils représentent actuellement plus de 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce et environ 60 % en population. Par ailleurs, les membres du G20 produisent 80 % des émissions mondiales de CO2.
Ces quelques chiffres attirent naturellement l’attention et suscitent en même temps des interrogations sur l’influence du G20 dans l’économie mondiale. Soulignons-le d’emblée, il existe bien d’autres foras internationaux qui rassemblent plusieurs pays industrialisés et même émergents. On peut citer ici le G7 ou encore le forum économique mondial. Mais leur influence n’est pas pareille à celle du G20. Le G7 ne représente que 10% de la population même s’il concentre à lui seul 45% du PIB mondial. Comprendre ce qu’est le G20 et sa réelle influence dans l’économie mondiale est donc un sujet opportun.
Comment est né le G20?
Le Groupe des Vingt (G20) se forme en 1999. Il était à l’origine une réunion des ministre des Finances et des gouverneurs de Banques centrales. Sa création vient de la déception face à l’échec du G7 à trouver des solutions aux problèmes économiques mondiaux. Étant donné l’étroitesse du cadre de réflexion du G7, il devenait important d’inclure d’autres pays. Surtout les pays à revenu intermédiaire pour participer aux négociations visant à trouver des solutions durables aux problèmes économiques.
À sa création, le G20 se concentre sur des efforts de réforme du système financier international. Dans la perspective de l’amélioration des conditions économiques, ses objectifs sont clairement formulés lors du sommet de 2009 à Pittsburgh, aux États-Unis. Il s’agit de créer une croissance économique forte, durable et équilibrée. Pour atteindre cet objectif, le Sommet de 2009 à Cannes, en France, convenait que le G20 a la responsabilité de « coordonner les politiques et de produire des accords politiques qui sont très importants pour relever les défis dus aux conditions d’interdépendance économique mondiale ».
En tant que forum économique, le G20 se compose de 19 pays. Soit : l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, la Russie et la Turquie auxquels s’ajoute l’Union Européenne (UE). Des organisations internationales prennent régulièrement part aux sommets du G20. On peut citer ici le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), le Conseil de stabilité financière (CSF), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation internationale du travail (OIT) et les Nations Unies (ONU).
L’influence du G20 dans l’économie mondiale
Au cours des quinze dernières années, l’économie mondiale a été perturbée par plusieurs crises, notamment la crise financière mondiale de 2007-2008 et la crise de la zone euro de 2010. Les organisations multilatérales n’ont pas répondu de manière adéquate. Au centre d’un réseau d’institutions de gouvernance mondiale, le G20 a réagi. Plus précisément en poursuivant des mesures macroéconomiques pour stabiliser l’économie mondiale et plus tard, une croissance équilibrée et durable pour éviter de nouvelles crises.
Depuis son existence dans son format actuel (incluant les chefs d’État et les gouvernements), le G20 a obtenu d’importants succès. Et ce, grâce à son rôle de catalyseur pour l’élaboration de politiques nationales. Prenons par exemple : l’approche coordonnée du G20 en matière de politique budgétaire et monétaire a empêché la crise financière mondiale de 2008 de se propager. Le G20 lance le projet BEPS (Base Erosion and Profit Shifting) pour lutter contre l’évasion fiscale des multinationales. En novembre 2015, le G20 s’engage dans une politique de protection climatique ambitieuse, ouvrant ainsi la voie à l’accord de Paris sur le climat. En 2017, le G20 crée l’initiative « Compact with Africa » pour améliorer les conditions d’investissement en Afrique.
La gouvernance économique occupe une place centrale dans l’agenda du G20 depuis sa création. Selon les experts du groupe de recherche du G20, environs 2 398 engagements ont été pris depuis le sommet de 2008 à Wanshington aux États-unis. Le bilan de la décennie 2008-2018 est plutôt satisfaisant selon ces experts. Le respect des engagements concernant l’économie mondiale a été généralement solide, à quelques exceptions près. Dans l’ensemble, le respect de la conformité des engagements d’ordre macroéconomique est en moyenne de 80%.
Les limites du G20
Le G20 n’est pas une organisation multilatérale basée sur un traité capable de prendre des décisions juridiquement contraignantes. De ce fait, ses résolutions sont difficiles à mettre en œuvre. Le G20 est plus un forum consultatif qui permet aux économies les plus importantes du monde d’harmoniser leurs approches lorsqu’elles le souhaitent, face aux plus grands défis mondiaux. Le défi ultime de la valeur du G20 est de savoir s’il catalyse l’action collective au sein d’institutions multilatérales plus formelles – comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale du commerce, l’Organisation mondiale de la santé et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques – et la fourniture d’un bien public par ces organisations.
Références
https://www.g20.org/bali-summit/
https://rujec.org/article/49435/
https://www.weforum.org/agenda/2022/11/g20-summit-what-you-need-to-know/
