L’année 2022 s’est achevée en laissant l’économie dans une zone de fortes turbulences. Ce qui implique d’emblée un début difficile pour l’année 2023 qui commence. Alors que les vœux de bonne et heureuse année fusent de toute part, l’inquiétude sur les perspectives économiques demeure. Que nous réserve 2023 ? Bien malin celui ou celle qui pourra donner une réponse exacte à cette question.
Selon le Fonds monétaire international (ci-après FMI) et la banque mondiale, 2023 ne sera qu’un prolongement de 2022. C’est à dire une année marquée par de fortes pressions inflationnistes, la baisse du pouvoir d’achat et l’accentuation des tensions internationales. Toutefois, quelques embellis pourraient être enregistrées dans certains secteurs d’activité, voire même dans certaines régions.
Une inflation persistante
Au mois d’octobre 2022, le FMI revoyait en forte hausse ses prévisions d’inflation pour les différentes régions de monde. En moyenne 10% dans les pays en développement et 7,5% dans les pays développés. Cette inflation est due à plusieurs facteurs, qui sont liés soit à la demande, soit à l’offre globale. Parmi ceux-ci, on peut citer : la perturbation des chaînes d’approvisionnement, la difficulté des entreprises à répondre à la demande, la dépréciation de certaines monnaies telles que l’Euro vis-à-vis du dollar US qui renchérit les prix d’un grand nombre de biens importés. La situation ne devrait pas s’améliorer en 2023. Ce d’autant plus que ce n’est qu’au printemps 2024 que l’on pourrait ressentir les premiers effets de mesures de lutte contre l’inflation prises par les banques centrales.
Une récession imminente
Selon une nouvelle étude de la Banque mondiale, la hausse générale et simultanée des taux directeurs en réponse à l’inflation accentue le spectre d’une récession mondiale en 2023. Elle induit une menace de crises financières au niveau des économies émergentes et en développement. Ce qui pourrait engendrer des dommages durables. Les banques centrales du monde entier ont augmenté les taux d’intérêt en 2022 avec un degré de synchronisation jamais observé au cours des cinq dernières décennies. Selon les conclusions de l’étude, ce mouvement devrait se poursuivre en 2023. Les investisseurs s’attendent à ce que les banques centrales relèvent les taux directeurs mondiaux à près de 4 % jusqu’au cours de 2023, soit une augmentation de plus de deux points de pourcentage par rapport à leur moyenne de 2021.
Un pouvoir d’achat des ménages de plus en plus bas
L’érosion de la confiance des consommateurs, les contraintes affectant l’offre de biens exportés et la hausse des taux d’intérêt freineront la croissance économique en 2023. Du côté des ménages, des taux d’intérêt plus élevés vont accroître les obligations de paiement et la vulnérabilité de certains emprunteurs, en particulier ceux qui ont de faibles revenus ou qui ont contracté des prêts à taux variables. La confiance des ménages est tombée à son plus bas niveau depuis une vingtaine d’années. Face à la hausse des prix à la consommation, les habitudes d’achat des ménages évoluent pour se recentrer sur les biens essentiels. Selon les prévisions de l’OCDE, la croissance du PIB va ralentir pour passer d’environ 1,7 % en 2022 à 1,5 % en 2023, avant de se redresser pour atteindre 2,1 % en 2024. La croissance dans certaines région (Asie) devrait toutefois s’améliorer milieu 2023.
Un environnement international beaucoup plus turbulent
Les rapports entre les grandes puissances mondiales ont considérablement évolué, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notamment. D’un point de vue macroéconomique, le conflit qui oppose Kiev et Moscou induit de nombreuses incertitudes. Il a conduit à redessiner les circuits d’approvisionnement énergétique à l’échelle mondiale. On peut aussi évoquer la menace toujours présente sur l’exportation de blé. Le prolongement de ce conflit a des conséquences économiques fortes pour de nombreux acteurs. Il pourrait susciter de nouvelles tensions au sein des démocraties ou dans les rapports entre les grandes nations mondiales. Les marchés seront donc sensibles à l’évolution de ce conflit, mais aussi à la relation déjà exacerbée entre la Chine et les États-Unis, notamment autour de Taïwan.
Une pandémie qui ne lâche pas prise
Si la pandémie n’empêche plus de circuler librement dans certaines régions du monde, c’est loin d’être le cas en Chine. Là-bas, les autorités restent attachées à une politique « zéro Covid ». De nombreuses personnes, au cœur de cet immense pays, se voient encore contraintes dans leur liberté de mouvement. Cela n’est pas sans conséquence sur l’économie mondiale. L’activité industrielle chinoise, dont dépendent de nombreux acteurs dans le monde, tourne encore au ralenti. La pression que cela exerce sur les chaînes d’approvisionnement soutient aussi la hausse des prix. Puisque l’offre ne parvient pas à suivre la demande dans certains domaines. Une relance de l’activité économique chinoise pourrait toutefois entraîner une pression accrue sur les prix de l’énergie. Parce que la Chine est l’un des plus gros consommateur d’énergie fossile.
Reférences
https://hbr.org/2022/12/what-will-the-global-economy-look-like-in-2023