Patriotes – Hockey : Les dernières séries de Sébastien

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sébastien auger
Sébastien Auger amorce de le dernier droit de sa carrière universitaire mercredi.
Crédit photo: Patriotes de l’UQTR.

La graduation prochaine du gardien de but Sébastien Auger laissera un grand vide non seulement dans l’équipe de hockey de l’UQTR, mais aussi dans toute la famille des Patriotes. En effet, au terme des séries éliminatoires 2020, la carrière universitaire du gardien vedette des Patriotes prendra fin. Sébastien Auger aura donc porté les couleurs de l’équipe durant 5 belles années. Celui qui sera diplômé en éducation physique aura remporté la coupe Queen à son année recrue, enlevé deux médailles de bronze pour équipe Canada aux Universiades, avant de devenir le portier le plus victorieux de l’histoire du programme hockey de l’UQTR avec 64 gains. Et qui sait ce que Sébastien nous réserve encore pour les séries qui débutent ce mercredi à Kingston en Ontario.

«C’est certain que c’est un peu fâchant de quitter cette belle gang de jeunes qui veulent gagner. Je veux donc les aider le plus que je suis capable jusqu’à la fin des séries. Leur apporter le maximum d’expérience et de leadership», nous a confié Sébastien Auger en toute humilité à propos de la perspective de tourner la page sur les Patriotes.

Son entraîneur des gardiens de but Dany Dallaire abonde dans le même sens : «Effectivement, on dirait qu’il sent la fin de sa carrière universitaire arriver et qu’il ajoute la petite coche de plus. Il veut se donner pour ses coéquipiers et aller le plus loin possible en séries». Homme des grandes occasions, Sébastien Auger risque donc de nous faire vivre à nouveau de beaux moments dans les rondes éliminatoires. L’entraîneur-chef Marc-Étienne Hubert va dans le même direction : «C’est un gamer. Il arrive à lever son jeu d’un cran quand la situation le demande».

Plus qu’un simple gardien

Le défenseur des Patriotes Loïk Léveillé, avec qui Zone Campus s’est entretenu en avait long à dire sur Sébastien Auger, à qui il voue beaucoup d’amitié et d’admiration. «Effectivement, son départ va laisser un grand vide. On ne remplace pas ça facilement, le meilleur gardien de but au pays. Mais ça fait partie de la vie et j’ai confiance en l’avenir. L’énergie qu’il a insufflée à l’équipe va rester. Ce qu’il a apporté aux recrues va continuer de les inspirer. C’est un gars qui ne prend pas beaucoup de place, mais qui exerce son leadership avec ses actions et le calme qu’il procure à l’équipe grâce à sa constance. En plus, il est aussi travaillant en dehors de la glace. On étudie dans le même programme et il m’a déjà aidé avec mes travaux quand j’avais des difficultés! »

«On ne remplace pas ça facilement, le meilleur gardien de but au pays»

-Loïk Léveillé, défenseur des Patriotes

Il est donc sensible au sort de ses coéquipiers?

«Oui. Il prend toujours soin de ses chums et s’il y a des tensions, il ne laisse pas ça traîner. La chimie de l’équipe doit toujours être bonne avec lui », d’ajouter le 77 des Patriotes. «Il apporte de belles valeurs tant au niveau sportif que humain à notre formation», confirme de son côté Marc-Étienne Hubert.

Si le plus beau souvenir de l’entraîneur-chef Marc-Étienne Hubert constitue la conquête de la coupe Queen en 2016, «La meilleure saison à vie du programme», pour Loïk Léveillé, c’est la médaille de bronze aux Universiades de l’an dernier en Russie qui a marqué son esprit : «on s’est rapprochés au terme de ces 15 jours-là. En plus, il volait des matchs à lui tout seul! On a gagné le bronze grâce à lui et je ne suis pas tout seul à penser ça! J’étais tellement fier de venir de la même équipe que lui lorsqu’on était là-bas».

Pour l’entraîneur des gardiens de but Dany Dallaire, la richesse de la relation développée avec Sébastien sera le plus beau souvenir qu’il gardera de ces 5 années. «En plus, je suis content où il est rendu techniquement. Il a beaucoup évolué. Son jeu est plus structuré. Il ne bouge plus pour rien».

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Malgré sa petite taille, Sébastien Auger prend beaucoup d’espace devant le filet.
Crédit Photo: Patriotes de l’UQTR.

Comment Sébastien est arrivé à toujours s’améliorer au cours des années? Marc-Étienne Hubert cite d’abord sa grande écoute en guise d’explication. «Il veut toujours s’améliorer. C’est pas le gardien le plus technique, mais il a un sens du jeu incroyable. (…) Sébastien se lève le matin et veut avoir du succès dans tout ce qu’il fait, que ce soit dans le gym et dans la relation avec ses coéquipiers, etc. Il veut réussir et il prend les moyens pour y parvenir».

En parlant de la façon dont il travaille avec Sébastien, Dany Dallaire évoque la capacité d’autocritique de l’athlète pour expliquer sa progression constante : « Après les matchs, on revient toujours sur ce qui a bien fonctionné, ce qui a été plus difficile. On se challenge. Durant les entraînements, nous révisons les aspects à surveiller pour les prochains matchs, en fonction des adversaires à venir».

Un mur devant les buts des Patriotes

Quiconque assistera à un match des Patriotes constatera à quel point Sébastien Auger projette une image de quasi-invulnérabilité. Son calme transparaît dans son langage corporel. Rarement au sol, il semble toujours en équilibre. Il en impose devant sa cage, ce qui doit être assez intimidant pour ses adversaires.

«Pourtant, j’ai un petit gabarit! Je mesure seulement 5 Pieds 11», répond Auger.

«Les gardiens plus grands que moi peuvent jouer penché, mais moi, je dois me tenir droit et me débrouiller pour prendre beaucoup de place devant le filet. Je tente aussi de compenser avec mon énergie».

Détail intéressant: il a rarement la vue voilée par ses défenseurs, lors des tirs provenant de l’enclave. Loïk Léveillé a sa petite explication sur le sujet. «C’est un running gag entre nous en fait. Sébastien a deux personnalités. Il y a le Sébastien calme et posé, mais au cours d’un match quand il nous demande de lui libérer la vue ou pour nous dire quel jeu effectuer, son ton contraste drastiquement avec celui qu’il a dans la vie de tous les jours. Ça semble une question de vie ou de mort!», nous a raconté Léveillé en riant. «En fait, il préfère prendre les tirs plutôt que de laisser les défenseurs tenter de les arrêter et ainsi risquer de les faire dévier». Il s’agit d’un aspect du travail avec Sébastien Auger que le 77 semble apprécier particulièrement. «Il donne énormément confiance à son groupe de défenseurs ».

Des débuts tardifs au hockey

Selon ses dires, Sébastien Auger a découvert tardivement le hockey comparativement aux autres joueurs évoluant à des niveaux similaires. «J’avais 8 ans, mais j’avais commencé dans la rue avec mon père avant de faire le saut dans une vraie équipe».

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Sébastien Auger aura joué 4 saisons avec les Sea Dogs de St-Johns. Crédit photo: Seadogs de St-Johns

Après avoir évolué avec le Blizzard du Séminaire St-François dans les rangs Midget AAA, l’athlète de St-Augustin-de-Desmaures est ensuite recruté au cinquième rang par les Sea Dogs de St-John dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Il y passera 4 saisons et figurera parmi l’élite de la ligue au moment où cette équipe se reconstruisait. En effet, Sébastien sera le gardien le plus sollicité en terme de lancers durant trois saisons, tout en affichant souvent la meilleure moyenne d’efficacité du circuit. Boudé injustement par les recruteurs de la LNH à cause de sa petite taille, il se joint aux Patriotes de l’UQTR en 2015.

«Je suis venu avec les Patriotes à cause du sérieux du programme et le désir de gagner de l’organisation. J’ai eu des offres de certaines universités au Nouveau-Brunswick et même de la East-Coast League, mais j’ai choisi de venir étudier à l’UQTR. Je voulais me scolariser. Pas retourner à l’école à 28 ans après un séjour dans une ligue professionnelle. Ça aurait été plus difficile. Avec le programme de hockey universitaire, on a le meilleur des deux mondes. On peut continuer de jouer dans du gros calibre et se donner la chance d’avoir un travail plus tard».

«Je suis venu avec les Patriotes à cause du sérieux du programme et le désir de gagner de l’organisation»

-Sébastien Auger, gardien des Patriotes

Est-ce difficile au début de jouer et d’étudier en même temps?

«Pour moi, oui. La première session fut très difficile. J’avais eu un petit relâchement au cégep et ça m’a demandé quelques mois d’adaptation ».

N’ayant pas de cégep au Nouveau-Brunswick, Sébastien a tout de même complété sa formation collégiale à distance, durant son séjour avec les Sea Dogs, avant de s’inscrire en administration à l’UQTR. « En deuxième session, j’ai changé pour l’éducation physique. Je n’aimais pas l’administration! Sinon, ça demande beaucoup de discipline pour étudier et jouer au hockey en même temps. Nous sommes souvent sur la route. On doit planifier nos affaires. Prendre des arrangements avec les profs, reprendre les examens. On rate beaucoup de cours».

Et pour l’an prochain?

«Je le sais pas encore! Peut-être aller jouer en Europe ou accepter une offre d’emploi au Québec. Pour l’instant, je me concentre sur le présent, les séries qui arrivent et mon stage en enseignement au secondaire. Je suis venu à l’université pour me donner des opportunités, alors je vais donner un dernier bon coup. J’aimerais beaucoup être prof dans un sports-études hockey, donc il y a une grosse décision à venir».

Comment on se prépare pour un match important?

«Je suis pas superstitieux. Je n’ai pas de rituel comme on voit parfois. J’écoute de la musique. Je reste dans ma bulle. Je me concentre. Je pense que c’est important pour un gardien».

Et après un mauvais but, on fait quoi?

«Le mental est important. Une rondelle à la fois. Même si c’est cliché. Il faut rebondir. Se concentrer sur le prochain arrêt et oublier le reste».

En guise de conclusion, comment Dany Dallaire explique la constance du gardien des Patriotes match après match, au terme de ces 5 années?

«Sa concentration justement, et son calme. Il faut s’efforcer de bien faire les choses jour après jour et à la fin, on récolte. Les petits gestes finissent par rapporter. Il faut viser le long terme. C’est un long processus que de s’améliorer au jeu et dans la vie en général». 

Depuis 2015, les étudiants et les partisans auront eu l’opportunité de voir un gardien d’exception évoluer sous leurs yeux. Espérons qu’ils convergeront en grand nombre à l’aréna Claude-Mongrain ce week-end pour encourager Sébastien et les Patriotes dans leur ascension vers la coupe Queen, afin de conclure cette histoire d’amour en beauté.

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