La recherche à l’UQTR: Les mèmes Internet ⎯ Perception de Stephen Harper sur les réseaux sociaux

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Maxime Pronovost, étudiant en maîtrise en communication sociale, s'intéresse aux mèmes dénonçant les pratiques politiques du premier ministre, Stephen Harper.
Maxime Pronovost, étudiant en maîtrise en communication sociale, s’intéresse aux mèmes dénonçant les pratiques politiques du premier ministre, Stephen Harper. Photo: Gracieuseté

Maxime Pronovost, étudiant en maîtrise en communication sociale, se pose la question suivante: qu’est-ce que dénoncent les mèmes Internet qui abordent Stephen Harper dans les nouveaux médias? Supervisé par Mireille Lalancette, l’étudiant s’intéresse à l’évolution du message, de la pensée des internautes. Selon lui, le mème s’apparente à une modernisation culturelle folklorique.

Le mème est un artefact qui est disséminé sur internet entre les utilisateurs des réseaux sociaux. Peu de chercheurs se sont intéressés car ce fait est récent mais il attire de plus en plus l’attention. Le jeune étudiant rappelle que le phénomène de dénonciation des travers dans la politique est relativement vieux mais ici la nouveauté s’inscrit par le fait que le mème est relayé très rapidement et il peut atteindre un grand nombre de personnes. Les mèmes représentent, selon Maxime, une certaine puissance car on ne sait jamais comment le message va être transformé à travers les réseaux, ni comment il va être perçu par les internautes. De plus, l’étudiant rappelle que «tout ce qu’on sait, c’est que les gens sont autant consommateurs que producteurs de mèmes».

«La création des mèmes reflètent l’actualité et les dénonciations qu’on en fait»

Toutes ces images sont créées dans l’anonymat, ce qui permet une certaine liberté dans les dires: l’internaute devient journaliste-citoyen. À travers ces mèmes, il faut comprendre la blague, ils sont hautement humoristiques, pris dans la caricature, ils sont généralement ironiques et s’apparentent parfois à des images de bande-dessinées. De plus, la personne a la certitude qu’elle est protégée derrière son écran même si lors du partage sur Facebook, la sphère privée n’existe plus, ce qui demande en quelque sorte à l’internaute d’assumer la production de l’image.

Le phénomène touche également d’autres pays comme ceux en Asie où ils ne connaissent pas la même liberté d’expression. Il s’agit alors d’un moyen efficace pour critiquer le gouvernement tout en se cachant, l’opinion circule et fait réfléchir les gens. Maxime a choisi de s’intéresser au Québec par la proximité de la langue et de la culture et a préféré le premier ministre Stephen Harper car il est la principale cible de dénonciation politique à travers les mèmes.

Qu’est ce que les gens racontent sur les réseaux sociaux?

L’étudiant a procédé à une analyse de contenu et s’est intéressé particulièrement au réseau social Facebook. La division des différents mèmes dans plusieurs catégories de dénonciation a été un travail long. «Les résultats viennent de sortir»: 9% des mèmes abordant Stephen Harper dénoncent ses pratiques de «leader autoritaire» à travers sa position dominante au sein du parti.

En seconde position, les critiques portent sur la «malversation électorale», c’est-à-dire, les internautes lui reprochent le fait d’avoir redessiné la carte électorale qui privilégie ainsi le parti conservateur. Le ministre est aussi souvent critiqué pour son manque de transparence: tout est hermétique au sein du parti des conservateurs par le manque de transparence et le musellement des autres candidats. Enfin, les internautes lui reprochent son exclusion des scientifiques et son négationnisme face aux questions du réchauffement climatique.

Indices sur le comportement des internautes

À travers ses analyses, Maxime relève la question du persécuteur et de l’indigné et réalise que «si la pratique politique de Stephen Harper dérangeait beaucoup moins la population, les gens ne s’indigneraient pas tant que ça». Cette activité dynamique sur la toile reflète l’activisme du public qui politise son message et son comportement s’apparente au «do it yourself». La recherche de l’étudiant vient confirmer ses attentes. Selon lui, «la création des mèmes reflètent l’actualité et les dénonciations qu’on en fait». Il rappelle également que ce genre de mèmes négatifs n’existe pas pour toutes les politiques: le président Barack Obama en est un exemple flagrant.

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