Stage humanitaire au Cameroun: Retour sur l’aventure de Sophie Duguay

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Sophie, étudiante en génie industriel, est partie deux mois dans un village au Cameroun pour réaliser un stage humanitaire.
Sophie, étudiante en génie industriel, est partie deux mois dans un village au Cameroun pour réaliser un stage humanitaire. Photo: Gracieuseté

L’été dernier, Sophie Dugay, étudiante en quatrième année en génie industriel, est partie deux mois dans la province Ouest au Cameroun, à sept heures de l’aéroport, pour réaliser un stage humanitaire. Son but était d’aider les producteurs de la communauté locale à améliorer leurs services commerciaux. De retour à la rentrée, un bilan de son aventure s’impose.

Arrivée début juillet, Sophie est accueillie dans une famille très chaleureuse avec qui elle passera tout son séjour. Le père de famille, un ancien directeur d’école, lui est d’une aide précieuse puisque c’est grâce à lui que la jeune étudiante crée des contacts avec les locaux et les différents producteurs. Très vite les choses ne se déroulent pas comme prévu. En effet, elle a dû modifier les activités projetées et les contacts qu’elle avait établis avant son départ. Tout au long de son stage, Sophie est suivie par ses professeurs au Québec.

À travers ses rencontres, Sophie insiste sur l’importance de la planification et de la gestion, trop souvent absentes parmi les travailleurs camerounais, mais indispensables pour optimiser leurs entreprises. L’étudiante collabore avec plusieurs compagnies agricoles, comme celles produisant du sucre, ou encore avec des éleveurs. Elle travaille souvent à partir de chez elle car les locaux manquent, une entreprise se réduisant à la maison du propriétaire et à ses champs ou aux bêtes autour. Peu d’entre eux utilisent des produits chimiques pour cultiver le maïs, les haricots et les pommes-de-terre qui sont les bases de l’alimentation. Sa famille ne consomme pas de produits laitiers ou peu de viande car celle-ci reste dispendieuse.

Au quotidien, les coupures de courant ne sont pas rares et l’eau est coupée deux à trois fois par semaine. L’immersion est alors totale.

Sophie a voyagé sur la côte Ouest du pays ainsi que dans la capitale à la fin de son séjour. Elle a également participé à plusieurs activités culturelles avec ses hôtes comme à un baptême ou à un mariage. Au quotidien, les coupures de courant ne sont pas rares et l’eau est coupée deux à trois fois par semaine. L’immersion est alors totale.

L'étudiante a vécu un choc culturel lors de son expérience au Cameroun.
L’étudiante a vécu un choc culturel lors de son expérience au Cameroun. Photo: Gracieuseté

Choc culturel garanti

Une fois sur le terrain, quelques surprises déroutantes se présentent à la jeune étudiante en génie industriel. Les Camerounais ont une façon bien à eux de travailler, bien différente de la nôtre. En effet, «là-bas, ce n’est pas la même réalité de travail qu’ici». Selon Sophie, une journée de huit heures de travail est insuffisante pour qu’elle soit productive. Aucune journée ne se ressemble, il n’existe pas d’horaires prédéterminés, la planification est quasi absente et l’étudiante a dû se confronter à une habitude culturelle, celle d’arriver deux heures en retard aux rendez-vous.

Elle rencontre également quelques difficultés au sein même de ses activités car établir un contact avec les locaux n’est pas une chose aisée. En effet, le processus est long pour créer une confiance: elle est amenée plusieurs fois à prouver qu’elle est là pour les aider. Elle doit faire face aussi à un certain racisme car sa peau blanche est parfois synonyme de source d’argent. La jeune étudiante a fait face à un système social différent.

Par exemple, l’homme dans la société, est largement dominant par rapport à la femme. La population est pauvre, la plupart vivent de l’agriculture, peu d’enfants vont à l’école et l’ensemble croit beaucoup à la religion catholique. Cependant, Sophie garde espoir car «il y a une petite partie qui est très motivée, avec une vision plus élargie et qui souhaite vraiment que leur entreprise fonctionne».

Savoir organiser le voyage

Sophie a préparé six mois à l’avance son aventure en Afrique. Les démarches pour l’obtention du visa sont longues (un mois et demi à deux) et le voyage est coûteux: elle a dépensé 7000$. Sophie tient à rappeler qu’elle a réalisé son stage dans le cadre du bénévolat, elle n’était pas alors rémunérée. Avant de partir, Sophie avait réalisé plusieurs activités comme une soirée à la Chasse Galerie afin de récolter des fonds mais aussi pour conscientiser la situation en Afrique.

L’étudiante tient également à remercier l’école d’ingénierie qui l’a beaucoup soutenue dans son projet à travers le financement mais aussi par le fait qu’elle ait accepté que l’étudiante parte sans l’accompagnement d’un ingénieur qui aurait superviser ses différentes activités sur le terrain. Malgré les difficultés rencontrées, Sophie a toujours été motivée et elle invite vivement les étudiants à vivre la même aventure. Le bilan de son séjour est positif et selon la jeune étudiante, «ça fait grandir une expérience de même».

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