Une terre pour deux peuples, voilà le fondement même du conflit asymétrique, religieux et territorial Israélo-palestinien qui dure depuis mai 1948 et met en mal l’équilibre du Moyen-Orient. Cette situation conflictuelle a conduit le Hamas à mener l’opération « déluge d’Al-Aqsa » en territoire Israélien le samedi 07 octobre 2003. Elle visait, à protester contre le blocus imposé par l’État hébreux dans la bande de Gaza et la profanation du dôme du rocher : la grande mosquée d’Al-Aqsa.
Sur le plan politique
L’attaque terroriste insensé du Hamas sur Israël, représente un risque incalculable d’embrasement de la région et une douche froide pour l’État hébreux. En effet, Israël a connu son 11 septembre, en ce sens qu’elle a subit l’attaque la plus meurtrière depuis sa création il y a 75 ans, le 14 mai 1948. Très vite, des réactions géopolitiques internationales se mettent en place à l’image de la carte ci-dessous.
Ce « choc des civilisations » pour reprendre Samuel Huntington, à permis une fois de plus et à l’unanimité aux grades chancelleries occidentales (Ottawa, Washington et l’Union Européenne) de réaffirmer leur soutien au coté d’Israël. Cette situation a permis également le réchauffement des relations diplomatiques et politiques, entre les États-Unis et Israël qui étaient tendus à cause de la réforme de la justice initiée par le gouvernement de B. Netanyahou.
Le rapprochement avec le monde Arabe
L’État hébreux avait entrepris un rapprochement historique avec des pays arabes. Rapprochement qui était déjà effectif avec certains des pays, mais le plus symbolique d’entre eux était celui à venir avec l’Arabie Saoudite sous l’égide des États-Unis. En effet, il vient ainsi de prendre un coup d’arrêt en ce sens que Riyad (sunnite) n’a pas condamné l’attaque du Hamas, mais a accusé « les forces d’occupation » israéliennes d’être à l’origine d’une « situation explosive ». Il faut souligner, que ce rapprochement n’était pas apprécié par le régime des mollahs l’Iran (chiite) allié du Hamas et du Djihad islamique.
Les commissions d’enquête à venir et l’avenir politique
L’opinion publique et la classe politique israélienne sont à l’heure de l’union sacrée, face à l’attaque historique du Hamas sur son territoire. En effet, la formation d’un gouvernement d’union national d’urgence et la création d’un cabinet de gestion de la guerre pour répondre à cette crise sécuritaire d’ampleur, illustre à suffisance la détermination de l’État hébreux à laver son honneur face à cette humiliation historique.
De plus, des commissions d’enquêtes à venir devront probablement voir le jour en Israël, afin de déterminer d’établir les responsabilités de cette débâcle sécuritaire. Elle permettra de mettre en évidence, les défaillances probables, voire certains du politique, du militaire et du renseignement israélien. Elle déterminera et influencera les résultats des élections législatives à venir.
Sur le plan militaire
La réponse militaire « glaive de fer » d’Israël ne s’est pas fait attendre, elle a commencé par les airs avec des frappes. En effet, la mobilisation de 360 000 réservistes et les colonnes de chars près de la frontière avec la bande de gaza atteste de ce qu’une grande offensive terrestre se prépare. Siège complet, blocus total, pas de nourriture, pas d’eau, pas d’électricité, pas de gaz voilà en quelque sorte des indices d’une opération militaire « partie pour durer ».
En outre, cette repose militaire doit également faire face à d’autres fronts à l’instar du Hezbollah libanais et de l’Iran qui sont des soutiens indéfectibles du Hamas. Ceux-ci déstabilisent toute la région en entretenant les « stratégies du terrorisme » contre l’État hébreux.
Sur le plan humanitaire
Avec le blocus total sus évoqué imposé par Israël, la crainte d’une crise humanitaire se profile dans la bande de gaz. Il est dès lors urgent que l’ONU mobilise ses organismes compétents pour faire face à cette crise humanitaire d’envergure qui s’annonce. Les perspectives pour cette population dépendante à 80 % de l’aide humanitaire sont catastrophiques et risque d’ouvrir la porte à toutes sortes de trafics.
La résolution de cette crise sera longue, il faudra traiter le problème à la source en portant un coup géostratégique aux soutiens du Hamas qui sont véritablement le cancer du Moyen-Orient.
Référence :
Gerard Chaliand, les stratégies du terrorisme (2002) ouvrage
Léon Koungou, Boko Haram parti pour durer (2016) ouvrage