L’environnement est l’une matière qui préoccupe actuellement le monde. Que vous soyez dirigeant, scientifique, acteur économique ou un simple citoyen qui n’a accès qu’à son simple journal, le débat sur les questions environnementales devient incontournable et concerne tout le monde et toutes les générations.
La démocratie environnementale
Dans cet élan de s’interroger et de réfléchir systématiquement sur les moyens d’apporter des solutions durables à la détérioration du tissu environnemental, Éric Pommier, dans son livre « La démocratie environnementale, préserver notre part de nature », exprime une certaine déception au regard de l’apparent manque d’efficacité de plusieurs décennies des discours produits par l’éthique environnementale.
C’est ainsi que dans cet ouvrage de 257 pages comprenant 4 chapitres, paru en 2022 aux éditions Presses Universitaires de France, Éric Pommier, qui enseigne la philosophie contemporaine à l’Université pontificale catholique du Chili, présente l’opposition entre les points de vue souvent antagonistes entre les régimes politiques et l’idée de l’éthique environnementale. Et dans cette espèce de confrontation dont les politiques semblent prendre le dessus, ce professeur d’université voudrait couper la poire en deux en faisant émerger un concept nouveau : la démocratie environnementale.
L’éthique environnementale
En clair, l’auteur semble douter de l’efficacité à long terme de l’éthique environnementale, à moins d’y apporter quelques ajustements qui puissent tenir compte des réalités actuelles, sans toutefois compromettre les intérêts et les aspirations des générations qui ne sont pas encore là.
Pour l’auteur, la nouveauté dans l’approche de l’éthique environnementale consisterait à élargir le champ des préoccupations morales en ce que les nouveaux discours environnementaux ne soient plus uniquement focalisés sur la préservation de la nature toujours, mais peut-être, avant tout sur la manière de préserver le risque d’une possible destruction.
Sur ce point précis, l’auteur suggère dans son livre, « la nécessité d’étendre encore davantage l’évocation des questions environnementales dans le champ universitaire, là même où les étudiants sont amenés à se former à la gouvernance publique ». Ceci, soutient Eric Pommier, « conviendrait ainsi à réduire la brèche entre un monde politique obsédé par une économie libre de valeurs et une éthique environnementale à l’influence trop limitée ».
Les efforts d’adaptation des discours de l’éthique environnementale
En ce que concerne les efforts d’adaptation des discours de l’éthique environnementale, l’auteur, sans donner la faute de l’éthicien environnemental, rappelle toutefois, comme le recommande David Johns dans « The ir/relevance of environmental », la responsabilité d’éthicien d’adapter et de simplifier son discours en apprenant à émouvoir pour mouvoir davantage l’option publique et ainsi étendre sa sphère d’influence.
Il s’agirait, par exemple, suggère l’auteur : « d’en appeler aux sentiments, d’utiliser stratégiquement les croyances des interlocuteurs pour s’assurer de leur attention et de leur considération ». En définitive, l’auteur croit que l’approche de la démocratie environnementale serait la meilleure solution pour concilier les intérêts des vivants et de ceux qui n’existent pas encore.
Il explique sa thèse en ce qu’ « il était philosophiquement possible de rendre compatible l’exigence démocratique avec les attendus d’une éthique de la responsabilité pour la vie et les générations futures ».
Pour lui, le devoir de responsabilité vis-à-vis des générations futures ne signifie pas une limitation illégitime des libertés démocratiques pour les générations actuelles au prétexte, d’une part, qu’il faudrait restreindre nos possibilités d’existence pour préserver celles des générations ultérieures qui ne sont pas, puisqu’elles ne sont pas encore, et, d’autre part, que nous ne connaissons pas leurs vœux.
La critique
De ce point de vue, Éric Pommier estime qu’accorder à quelques-uns le pouvoir de représenter leur intérêt en vertu d’une science infuse et de limiter nos libertés serait peu démocratique. D’où l’intérêt pour l’auteur de migrer vers la démocratie environnementale, thème clé de son ouvrage. Vous pouvez vous procurer le livre sur le site des libraires ici.