Le 28 octobre 2024, le parlement israélien a voté une loi interdisant les activités de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Voté à l’unanimité, cette loi a été motivée par le contexte actuel, mais surtout à cause de l’implication avérée du personnel de l’URNWA dans des activités terroristes.
Conséquences diplomatiques
L’interdiction de l’UNRWA par le Parlement israélien est une décision qui pourra entrainer des conséquences diplomatiques profondes et complexes. En effet, c’est un pari risqué pour l’État hébreu qui est depuis le 8 octobre 2023 sous le feu des critiques à cause de sa gestion de la guerre qui l’oppose au Hamas dans la bande de Gaza. Cette décision est susceptible d’aggraver les tensions déjà existantes entre Israël et la communauté internationale, en particulier les pays arabes de la région à l’instar de la Jordanie, qui a dénoncé une « tentative d’assassinat politique de cette agence ». Certains pays, tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Irlande et la France, ainsi que les organisations internationales de l’ONU et l’OMS ont condamné fermement cette décision, la considérant comme une violation du droit international humanitaire et une entrave à l’aide humanitaire.
De plus, Israël risque de faire face à un isolement diplomatique accru, avec des risques de sanctions ou de mesures de boycottage déjà observées dans le monde. En interdisant les activités de l’UNRWA, Israël se positionne directement en confrontation avec une agence de l’ONU, ce qui pourrait entrainer des tensions avec l’organisation et ses membres. Il est important de noter que les États qui soutiennent l’UNRWA, notamment les pays européens et certains pays arabes, pourraient par conséquent intensifier leur pression diplomatique sur Israël pour rétablir les activités de l’agence.
Conséquences humanitaires
L’interdiction de l’UNRWA par Israël entrainera des conséquences humanitaires graves, notamment pour les réfugiés palestiniens vivant dans les territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban et en Syrie. En effet, plusieurs secteurs d’activités sont concernés, comme l’éducation, la santé, l’alimentation. L’UNRWA gère également des centaines d’écoles pour les enfants palestiniens dans les territoires occupés, à Gaza, en Cisjordanie, ainsi que dans les pays voisins (Liban, Syrie, Jordanie). La fermeture de ces écoles priverait des centaines de milliers d’enfants d’accès à l’éducation, rendant une génération entière vulnérable à l’analphabétisme et à la radicalisation islamiste.
Le secteur de la santé est lui aussi géré par cette agence qui fournit également des soins de santé primaires dans des cliniques et des centres médicaux pour les réfugiés palestiniens. Une interdiction de celle-ci limiterait l’accès aux soins et aux services essentiels de base, compromettant les luttes contre les risques de propagation de maladies et d’épidémies.
L’insécurité alimentaire va entrainer des répercussions particulièrement graves pour les réfugiés palestiniens, notamment dans les régions vulnérables comme Gaza et la Cisjordanie. En effet, l’UNRWA est un fournisseur clé de nourriture pour plus de 1,2 million de réfugiés palestiniens, en particulier à Gaza, où l’insécurité alimentaire est déjà extrêmement élevée. L’interdiction de l’UNRWA priverait ainsi des centaines de milliers de familles de rations alimentaires de base, comme la farine, l’huile, le riz et les légumineuses. Cela aurait comme conséquence directe d’augmenter la malnutrition, en particulier chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées.
